C'est un 1er mai avec un goût particulier que l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical du Parti de l'Istiqlal, célèbre en ce mercredi. La fête internationale de la classe ouvrière intervient en effet cette année au lendemain immédiat de la signature d'un accord historique entre les principales centrales syndicales, l'Exécutif et le patronat. Il s'agit du pacte tripartite sur le dialogue social officialisé le jeudi 25 avril et qui vient sceller plus de huit années de négociations. Négociations que l'UGTM, en tant que cheville ouvrière de cet accord, est résolue à continuer pour obtenir davantage d'acquis. C'est donc sous l'intitulé évocateur et riche en signification de « Poursuivons le militantisme pour la récupération des droits et des acquis» que l'UGTM célèbre aujourd'hui le 1er mai. Fondée en 1960, l'UGTM, qui bouclera en 2020 soixante années d'existence marquées par une lutte acharnée et sans concession en faveur des classes laborieuses, reste ainsi fidèle à ses valeurs et principes fondateurs. Au moment où nous mettions sous presse, les préparatifs allaient bon train et l'heure était à la mobilisation générale. Pas moins de 35 marches et meetings sont à cet effet prévus ce mercredi à travers tout le Royaume, dont les plus en vue sont comme d'habitude ceux de la région Casablanca-Settat durant lesquels le Secrétaire Général de l'UGTM, M. Niam Myara, et le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, M. Nizar Baraka, auront à se produire à Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ pour des allocutions conjuguées à une marche et un meeting. Le mot d'ordre étant bien entendu la mobilisation en faveur des travailleurs et des couches défavorisées, pour une paix sociale solide et durable. Faut-il à ce propos rappeler que ce premier mai intervient dans une conjoncture particulière caractérisée par une inflation de mouvements de revendication-protestation et de « battage de pavé» dont, entre autres, les grèves des enseignants contractuels et des médecins du secteur public ? C'est donc tout à fait opportunément que «L'Opinion » saisit l'occasion de ce 1er mai pour interviewer M. Niam Myara, Secrétaire Général de l'UGTM, afin qu'il nous éclaire sur les implications directes et indirectes de cet évènement. L'Opinion : Ce mercredi, la classe ouvrière au Maroc et dans le monde fête le 1er mai, éclairez-nous sur les détails du programme de votre centrale syndicale durant cette journée? M. Niam Myara: En ce premier mai, nous avons programmé toute une série de marches et de meetings à travers toutes les régions du Royaume pour, justement, célébrer la journée des travailleurs et des travailleuses et rendre compte à la classe laborieuse des derniers développements que connaît notre pays, notamment en termes de dialogue social. En plus donc d'être une fête, cette occasion offre l'opportunité à notre syndicat de communier avec ses affiliés et de communiquer avec eux. L'Opinion: Qu'est-ce qui caractérise le premier mai cette année par rapport aux années précédentes? N. M. : Cette année ,et à l'image des autres années, le 1er mai de l'UGTM sera caractérisé par une forte mobilisation de nos militants et de nos militantes, d'autant plus que l'un des moments forts de nos marches et meetings sera celui consacré à l'évaluation-explication du tout dernier accord liant le Gouvernement à ses partenaires sociaux. Un accord qui, quelque part, initie une nouvelle entente sur le front social. L'Opinion : Justement, est-ce que vous pouvez nous en dire davantage et mieux nous éclairer sur les tenants et aboutissants du paraphe de cet accord par l'UGTM ? N. M. : Cet accord tripartite, qui s'étale sur trois ans (2019-2021) apporte un certain nombre de mesures favorables pour les travailleurs et a le mérite de raviver la machine du dialogue social qui fut grippée pendant un certain temps déjà. C'est sans doute son principal mérite. En somme, il consacre les bases d'un climat de confiance qui doit normalement prévaloir entre l'administration et les différents partenaires économiques et sociaux. D'autant plus qu'il prévoit, il est vrai sans trop entrer dans les détails, certaines mesures visant essentiellement à renforcer la protection sociale, l'amélioration des libertés syndicales, l'institutionnalisation du dialogue social. En somme, les principaux ingrédients requis pour la mise en place d'un dialogue social à même de favoriser le retour à un climat de cohésion et de paix sociales. Propos recueillis par N. BATIJE