La résolution 2468 sur le Sahara, adoptée mardi par le Conseil de sécurité des Nations unies, revêt une importance particulière, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita, soulignant que cette résolution recèle une évolution qualitative, contient des éléments structurants pour le processus politique et précise les paramètres de la solution définitive à ce différend régional. Ainsi, le Conseil de sécurité identifie nommément les parties au différend régional sur le Sahara marocain, a indiqué M. Bourita dans une déclaration à la presse, précisant que, pour la première fois depuis 1975, le Conseil de sécurité mentionne 5 fois l'Algérie dans cette résolution. "Le Conseil de sécurité reconnait, de ce fait, qu'une implication forte, continue et constructive de l'Algérie est nécessaire pour mettre un terme à ce différend régional qui n'a que trop duré", a-t-il souligné. Le Conseil de sécurité, a ajouté le ministre, confirme clairement les contours de la solution, notant que celle-ci doit être, selon le paragraphe 2 du dispositif de la résolution 2468, "politique, réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis". Il est important de relever que les paramètres évoqués par le Conseil de sécurité rejoignent largement la position marocaine. Ainsi, le terme de "compromis" est mentionné au moins 5 fois dans la résolution. La notion de "réalisme" est reprise, quant à elle, pas moins de 4 fois. Par contre, des références chères aux autres parties sont ignorées ("autodétermination" citée 1 fois), voire même bannies (absence totale de toute référence au "référendum"), a tenu à préciser M. Bourita, qui a affirmé que le Conseil de sécurité oppose, de la sorte et de la manière la plus cinglante, une fin de non-recevoir à l'attachement des autres parties au "référendum" et à "l'indépendance", qui ne sont ni réalistes, ni pragmatiques, ni mutuellement acceptables, ni encore moins basés sur le compromis. De même, a-t-il poursuivi, la résolution consolide les acquis du Maroc dans les résolutions précédentes, notamment la prééminence de l'initiative d'autonomie et l'impératif du recensement de la population des camps de Tindouf en Algérie, relevant que la résolution réitère l'injonction faite au "Polisario" de respecter le cessez-le-feu, puisque le paragraphe 6 rappelle "les engagements pris par le Polisario envers l'Envoyé personnel" de se retirer de Guergarate et de s'abstenir de tout action déstabilisatrice à Bir-Lahlou et Tifariti. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a fait savoir que le Royaume du Maroc espère que cette résolution donnera une forte impulsion au processus politique et que, sur la base des paramètres qui y sont définis, chaque partie assumera pleinement ses responsabilités pour avancer vers la "politique réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis" souhaitée par la Communauté internationale. Le Royaume du Maroc, a-t-il ajouté, réitère sa disposition à parvenir à une solution de compromis dans le cadre de son initiative d'autonomie. Il forme le souhait que le processus en cours puisse générer une dynamique réelle, se départir des rhétoriques et éviter que les réunions deviennent une fin en soi. Pour sa part, Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU s'est félicité de l'adoption de cette résolution qui "répond largement aux attentes" du Royaume. La résolution consacre le processus de table-rondes comme "seule et unique voie" pour parvenir à la solution politique à ce différend régional, a souligné M. Hilale lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York suite à l'adoption par le Conseil de sécurité, par une large majorité, de la résolution 2468 qui proroge de six mois le mandat de la MINURSO. "Comme vous pouvez le constater, le Conseil ne mentionne plus de 5è round de négociations, répondant ainsi à une exigence fondamentale du Maroc que le processus actuel doit se démarquer et tirer les leçons des échecs du passé", a relevé l'ambassadeur. Il a noté, à cet égard, que l'instance exécutive des Nations-Unies se félicite ainsi du "momentum positif créé par les deux tables rondes tenues en décembre et mars derniers et demande au Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario de s'engager sérieusement dans le processus politique en vue d'identifier des éléments de convergence". Pour M. Hilale, la résolution 2468 consacre tout particulièrement, après la 2440, le rôle de l'Algérie en tant que "partie prenante principale" à ce différend. "L'Algérie est instamment appelée par le Conseil à contribuer à la recherche de la solution, au même titre et sur un pied d'égalité avec le Maroc, et ce jusqu'à l'aboutissement du processus politique". "Je voudrais ici souligner que l'Algérie est citée autant de fois que le Maroc, en relation avec le processus politique. Dans la résolution 2414, l'Algérie n'était mentionnée dans aucun paragraphe", a fait observer l'ambassadeur marocain. De même, le Conseil de sécurité réaffirme dans sa 3è résolution consécutive sur la question du Sahara, que la finalité du processus, exclusivement onusien, est de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et reposant sur le compromis à ce différend, a-t-il encore relevé. "En se félicitant, dans ce cadre, du sérieux et de la crédibilité de l'Initiative marocaine d'Autonomie, le conseil l'a érigée pour la 13è année consécutive en tant que seule solution idoine au différend sur le Sahara", a noté M. Hilale, ajoutant que le Conseil reconnait, ainsi, que le règlement de ce différend ne peut se faire que dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume. Et de faire observer que le Conseil a, de ce fait, une nouvelle fois, réaffirmé que tous les plans irréalisables d'avant 2007 sont définitivement enterrés, et qu'il a clairement et définitivement lié l'autodétermination au compromis. "Ce qui rejoint parfaitement la position du Maroc, exprimée lors de la 2è table ronde, que l'autodétermination ne signifie ni le référendum, ni l'indépendance. L'Autonomie est la parfaite incarnation de ce compromis exigé par le Conseil", a affirmé l'ambassadeur marocain. Dans cette résolution, le Conseil de sécurité, au même titre que le Secrétaire Général des Nations-Unies, s'est félicité du calme qui règne au Sahara Marocain, a encore noté M. Hilale, estimant qu'il s'agit d'une "reconnaissance et d'un témoignage éloquents" des réalisations socio-économiques et des avancées politiques enregistrées par le Maroc dans ses Provinces du Sud et qui répondent parfaitement aux attentes et aux aspirations des populations du Sahara marocain, qui vivent dans la quiétude et le bien-être. Les Etats-Unis se sont également félicités de l'adoption mardi par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2468, en rappelant l'importance de parvenir à une solution "réaliste, praticable et durable" à la question du Sahara sur la base des négociations. A l'issue du vote de la résolution, le représentant des Etats-Unis, Rodney Hunter a indiqué que les consultations en cours entre l'Envoyé personnel et le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario, "qui visent à trouver une solution réaliste, praticable et durable au conflit du Sahara, sont essentielles pour jeter les bases d'un règlement négocié". "Nous nous félicitons de la ferme déclaration de soutien du Conseil aux efforts déployés par l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Koehler, pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" au conflit du Sahara, a-t-il déclaré. Le représentant américain a en outre souligné que "l'objectif du Conseil de sécurité devrait être de proposer une solution politique opportune et mutuellement acceptable". Le diplomate américain a rappelé que le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario se sont réunis en décembre sous les auspices de l'ONU à Genève. En mars, les délégations se sont à nouveau réunies et ont entamé des discussions approfondies en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.