L'Organisation de la Femme Istiqlalienne, à travers son comité de la société civile, a organisé une conférence sur le thème : Acteur politique et acteur social, quelle relation ? L'approche consiste à s'éloigner un peu des rituels de ces événements commémoratifs, pour ce qui est de la journée internationale de la femme, et de s'attaquer à des questions réelles et d'actualité. A travers un débat consciencieux et serein, une concertation sur le sujet, en dehors des échéances électorales, pour sortir avec des recommandations servant de plaidoyer. Surtout dans un contexte où les jeunes éprouvent des réticences, quant à la politique, et que les femmes ont aussi des points de vue assez critiques sur le même volet. Toujours est-il que les deux acteurs s'accordent et deviennent complémentaires et solidaires pour tout ce qui est des lois et libertés. Les deux veulent participer, différemment, à la gestion de la chose publique, les deux étant des acteurs de développement. La question de la relation entre l'acteur social et l'acteur politique intrigue et interpelle les citoyens, le commun des mortels, qui voient, de leurs places respectives, que ces rapports sont conflictuels, qu'il y a des frictions et que tout est entremêlé, relève Khadija Zoumi, Présidente de l'Organisation de la Femme Istiqlalienne. L'acteur politique fait du social et l'acteur social fait de la politique. La société civile est mise en place dans le cadre du partenariat. C'est une passerelle entre la démocratie représentative, fondée sur la critique, et la démocratie participative, qui essaie d'élargir le cercle des préoccupations réelles et pleines des citoyens. Surtout que les élections ne sont pas tout à fait représentatives des volontés et choix réels des citoyens. D'où la nécessité du recours à un autre système de gouvernance, celui de la société civile, en relation directe avec le citoyen, lequel fait état de critique, parle du concret et est à la quête de la bonne gouvernance. Quant à l'acteur politique, il s'occupe des législations et du pouvoir judiciaire, s'il est dans la majorité. Ces deux forces ne sont, donc, ni conflictuelles, ni opposées, mais complémentaires. Elles ont pour objectifs, après tout, l'amélioration de la situation des citoyens et le développement de la société. Pour débattre de la relation entre l'acteur social et l'acteur politique, les invitées de Mme Rahima El Ouazzani, modératrice de la séance et Présidente du comité de la société civile au sein de l'OFI, étaient, d'une part, Rokaya Achmal, acteur associatif, Docteur en droit public et sciences politiques. Son intervention s'est étalée sur les rôles constitutionnels, entre problématiques et défis. Dr Layla Bensadrine, Docteur à la Faculté des sciences économiques et sociales, qui a, à son actif, plusieurs publications, dont : « Code de la famille et conventions internationales », a débattu du travail participatif et collaboratif, entre l'acteur civil et l'action politique. Le thème traité par Dr Khadija Rabbah était : « Quel rôle de l'acteur civil et de l'acteur politique dans le projet de développement ? » et celui du Dr Khadija Zoumi portant sur : « Le social et le politique, quelle approche ? ». La dynamique sociale, en dehors des échéances électorales, définit deux fronts : politique et social. Les interventions ont couvert plusieurs angles, d'abord celui des définitions de l'acteur social et de l'acteur politique, mais aussi du volontariat ; des rôles ou fonctions constitutionnels, articles de loi à l'appui, en relation avec l'environnement de travail et la catégorie sociétale ciblée. Toujours est-il que les deux veulent atteindre le pouvoir, différemment, pour ce qui est de la gestion de la chose publique. Ce sont aussi des partenaires, compte tenu de certains articles de lois, transversales, de la Constitution. Le problème réside dans la pratique, pour ce qui est de la couverture territoriale. La législation, certes, existe, mais il y a un manque de structuration Les résultats d'une étude scientifique a été mise en exergue lors de la conférence. Sur 1041 jeunes filles et garçons, 1% sont des jeunes adhérents à la politique et 15% intègrent la société civile. La problématique est dans les 84% qui restent. Où sont-ils ? Sur des questions relatives à la priorité pour les jeunes, 8% trouvent qu'elle est dans l'action politique et 33% dans l'action sociale. Toutes ces actions sont en faveur du développement social, sachant que le bénéfice est plutôt moral que matériel. La problématique réside dans le partenariat entre les deux acteurs. Le travail associatif joue un grand rôle dans la société, un travail de professionnalisme, un rôle que devrait combler l‘Etat. L'objectif des deux acteurs, après tout, est le développement. Il est d'intérêt général. C'est lutter contre les disparités sociales et la marginalisation. Bouteina BENNANI