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Un 1er Mai marqué par la déception et la colère des travailleurs face à un gouvernement sourd et muet Revendications pressantes de hausse des salaires et d'institutionnalisation du dialogue social
L'ambiance des festivités de ce 1er mai 2018 était à la déception et à la colère face aux atermoiements du gouvernement quant à la satisfaction des légitimes revendications des travailleurs. L'impasse du dialogue social n'augure rien de bon pour la classe laborieuse. L'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), qui appelle à l'institutionnalisation de ce dialogue social, en a parfaitement pris conscience, dénonçant, entre autres manquements, le refus du gouvernement d'honorer le reliquat de l'accord du 26 avril 2011, le gel des salaires et le choix du mode contractuel en matière d'embauche dans la fonction publique. C'est, donc, par milliers que les militants du syndicat UGTM se sont mobilisés à son appel hier à Rabat, tenant un sit-in à Bab El Had pour dénoncer la politique antisociale du gouvernement, avant de s'élancer dans une marche le long de l'avenue Mohammed V, scandant des slogans rappelant à l'exécutif ses engagements non-tenus et les attentes légitimes de la classe laborieuse. Hommage a également été rendu à l'ancien secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Abbas El Fassi, qui avait augmenté les salaires des travailleurs du temps oû il dirigeait le gouvernement (2007-2011). Avant d'entamer leur marche, les militants ont écouté les discours prononcés par le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, et le secrétaire général de l'UGTM, Enâam Mayara, qui ont tous les deux rappelé la nécessaire mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour faire face, en ce moment critique, aux ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume. Après un mot de présentation du contexte socioéconomique actuel de Khadija Zoumi, membre du Comité exécutif du syndicat, Nizar Baraka a pris la parole pour expliciter les motivations des Istiqlaliens à inscrire désormais leur action dans l'opposition, dévoilant l'incapacité de l'actuel gouvernement à répondre aux attentes des citoyens, en général, et aux travailleurs, en particulier, et toutes manœuvres dilatoires auxquelles il se livre pour étouffer toute critique constructive et toute contestation. Pour le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, il s'agit maintenant de protéger les couches moyennes contre les mesures gouvernementales oppressantes. Prenant par la suite la parole, Enâam Mayara a insisté sur la revendication de hausse des salaires, dans la fonction publique comme dans le secteur privé. Le secrétaire général de l'UGTM a tenu à souligner que pour faire entendre raison au gouvernement et l'amener à reprendre le dialogue social sur des bases saines, c'est toute l'année que les militants de l'UGTM vont entretenir la flamme activiste du 1er mai, ne relâchant la pression qu'une fois l'exécutif revenu à de meilleurs sentiments envers la classe ouvrière. Plutôt que d'afficher sa fierté quant à l'attachement borné au respect des équilibres financiers, lesquels ne cessent d'écorner le pouvoir d'achat des travailleurs des secteurs tant privé que public et de réduire les libertés syndicales, il serait plus dynamisant pour l'économie nationale et la relance de la demande sur la marché intérieur, ainsi que mieux perçu par les classes moyennes et défavorisées, de renforcer le pouvoir d'achat et le niveau de vie des travailleurs par l'amélioration de leurs salaires et de veiller à une application plus saine et rigoureuse de la législation du travail. L'UGTM, qui a ouvert la voie au pluralisme syndical au Maroc, appelle ses militants à se mobiliser et se regrouper afin de faire entendre la voix de la classe laborieuse et obtenir la satisfaction de ses légitimes revendications. Ahmed NAJI