Les ambitions des banques marocaines de continuer à se développer à travers l'Afrique sont un frein à leur profil de crédit, au moins à court terme, avertit Fitch Ratings dans une nouvelle évaluation. Les banques marocaines qui créent ou acquièrent des banques sur des marchés ayant des notes souveraines inférieures sont exposées aux grands portefeuilles d'obligations d'administrations locales que ces filiales détiennent généralement, souligne l'agence de notation américaines. Dans la plupart des marchés africains, ajoute la même source, les obligations souveraines nationales sont évaluées à des niveaux inférieurs aux obligations souveraines marocaines (BBB). Les environnements d'exploitation sont également généralement plus risqués, exposent les banques à un risque d'actif plus important et les normes réglementaires peuvent être moins développées qu'elles ne le sont au Maroc. Fitch Ratings note, par ailleurs, qu'en 2016, les filiales africaines ont fortement contribué aux bénéfices des banques marocaines (32% en 2016 pour BMCE, 29% pour Attijariwafa et 12% pour Groupe BPC). Pour Fitch, si la nouvelle filiale égyptienne d'Attijariwafa bank continue d'être aussi rentable qu'elle l'a été récemment, les contributions des banques africaines aux résultats consolidés des groupes pourraient devenir encore plus importantes. Cependant, poursuit la même source, cette augmentation des bénéfices des banques marocaines n'est pas sans risque et la croissance régulière des prêts africains signifie que ces prêts représentaient environ 20% des prêts à Attijariwafa, 15% chez BMCE et 12% à GBPC à la fin de 2016. L'agence de notation souligne à cet égard que le réseau de filiales africaines des banques marocaines, principalement dans les pays subsahariens, est considérable. BMCE a des filiales dans 19 pays africains, Attijariwafa en 13 et GBPC en huit. Les filiales varient en taille et en franchise. Par exemple, les filiales de BMCE au Bénin, Le Burundi et Djibouti sont des leaders du marché qui contrôlent plus d'un quart des dépôts du secteur bancaire, alors que leurs banques au Ghana, au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie ont chacune des parts de marché d'environ 2%. FMI : Les banques marocaines, un exemple d'expansion en Afrique Force est de rappeler, cependant, que le FMI estimait, dans un rapport, que l'expansion africaine des banques marocaine est un modèle à prendre en considération, en soulignant que le secteur bancaire marocain figure parmi les plus développés et stables en Afrique. Il s'agit principalement de trois banques : Attijariwafa Bank, BMCE Bank et Groupe Banque Centrale Populaire. Le FMI attribue cette situation à deux facteurs: un positionnement géostratégique duquel profite le Maroc ainsi que le marché national décrit comme relativement compétitif et suffisamment développé. Ceci a conduit à la limitation des possibilités internes de croissances du secteur bancaire et par ricochet à la baisse des marges bénéficiaires. Selon le FMI, le processus d'expansion des banques marocaines s'est tenu sur deux étapes. La première consiste en l'expansion en ce sens que les banques marocaines acquièrent les banques existantes pour leur développement à l'échelle africaine. Quant à la seconde, elle consiste à absorber l'expansion des banques africaines par celles marocaines ensuite à consolider leurs positions et aligner leurs systèmes et procédures d'expansion. La banque Bank Al-Maghrib a, de ce fait, joué un rôle crucial dans l'orientation ainsi que la supervision du processus d'expansion des banques à l'échelle internationale.