Donald Trump a plaidé pour un durcissement des sanctions contre Pyongyang, après un nouveau tir de missile nord-coréen en forme de défi au nouveau chef de l'Etat sud-coréen. Il s'agit du deuxième tir nord-coréen en 15 jours, et du premier depuis la prestation de serment, mercredi à Séoul, du nouveau président sud-coréen Moon Jae-In, qui défend un dialogue avec le Nord. Lancé de la base militaire nord-coréenne de Kusong, dans la province du Nord Pyongan, vers 05h30 (20h30 GMT samedi), le projectile a parcouru environ 700 km avant de s'abîmer en mer du Japon. «Que cette nouvelle provocation soit un appel à toutes les Nations pour mettre en oeuvre des sanctions bien plus fortes contre la Corée du Nord», a indiqué la Maison Blanche. Le missile est tombé «si près du sol russe (...) que le président ne peut imaginer que la Russie soit contente», a poursuivi la Maison blanche. La Corée du Nord est «une menace évidente depuis beaucoup trop longtemps». La Chine, que les Etats-Unis ne cessent d'exhorter à faire pression sur son voisin et allié nord-coréen, a tenté de tempérer les choses. «Toutes les parties en présence doivent faire preuve de retenue et s'abstenir d'accroître la tension dans la région», a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont de leur côté évoqué le dossier nord-coréen lors d'une rencontre à Pékin et «les deux parties ont exprimé leur préoccupation devant l'escalade des tensions», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Les multiples sanctions n'ont pas entamé la détermination de la Corée du Nord à se doter de missiles balistiques susceptibles de porter le feu nucléaire sur le sol américain. Pyongyang se dit acculé par les menaces américaines à cette stratégie militaire. Avant ce nouveau tir de missile, le Trésor américain avait annoncé qu'il examinait «tous les moyens à sa disposition» pour couper les sources de financement international de Pyongyang. Le nouveau président sud-coréen a de son côté dénoncé une «provocation irresponsable», selon son porte-parole Yoon Young-Chan. Contrairement à sa prédécesseur, M. Moon défend l'idée d'un dialogue avec le Nord pour apaiser une situation tendue sur la péninsule. Mais il a averti dimanche qu'un tel dialogue serait possible «seulement si le Nord change d'attitude». Lors de sa prestation de serment, le président issu du Parti démocratique (centre-gauche), qui avait été la cheville ouvrière du dernier sommet intercoréen en 2007, s'était dit prêt à se rendre «à Pyongyang si les conditions (étaient) réunies». La situation s'est crispée sur la péninsule en raison de l'accélération des programmes balistiques et nucléaire nord-coréens. La Corée du Nord a réalisé de puis le début 2016 deux essais nucléaires et des dizaines de tirs de missiles. Les tensions sont encore montées ces derniers mois du fait d'une surenchère verbale avec le gouvernement Trump, qui s'est dit prêt à régler seul, si besoin par la force, le problème nord-coréen. Le climat avait cependant paru s'apaiser récemment, Trump déclarant même qu'il serait «honoré» de rencontrer le leader nord-coréen Kim Jong-Un. Samedi, c'est Pyongyang qui a évoqué une possible ouverture, par la voix de la cheffe du département Amérique du Nord au ministère nord-coréen des Affaires étrangères. Cette diplomate, Choe Son-Hui, a déclaré aux journalistes à l'aéroport de Pékin, où elle faisait escale avant de repartir pour Pyongyang, que son pays pourrait «avoir un dialogue, si les conditions s'y prêtent», avec le gouvernement américain, selon l'agence sud-coréenne Yonhap.