Il est connu de tous que la Libye est un pays en construction. Un Etat qui tente de réconcilier ses populations et de leur procurer, tant bien que mal, un bien être. C'est aussi un secret de Polichinelle, la situation politique que vit aujourd'hui la Libye est la conséquence de la mort de son leader charismatique, le colonel Khadafi ... Il n'est nullement question ici de réécrire l'Histoire de ce territoire maghrébin. Mais l'information concernant les agissements des passeurs dans ce pays fait peur et interpelle toutes les personnes éprises de paix et de justice. Il s'agit de la mise en place d'un marché lucratif d'esclavage de migrants subsaharien par des groupuscules sans scrupule, profitant d'une situation politique en mal de stabilité. Des jeunes migrants, à la flleur de l'âge, qui cherchent par tous les moyens à rejoindre l'Europe qu'ils considèrent, à tort, le paradis terrestre ou, tout au plus, la solution ultime à leur misère, leur pauvreté et à leur désespoir. Un Eldorado qui sera le début de leur bonheur. Ces jeunes qui ont fui leur pays par manque d'espoir, pour se mettre à l'abri de l'oisiveté, se sentir utile à leur famille. Cette frange de la population qui se sent délaissé par leurs gouvernants et qui est prête à braver vents, désert, mer pour atteindre les côtes italiennes via la Libye, au risque et péril de leur vie. D'où la convoitise, faisant de ces jeunes la proie des prédateurs, des trafiquants de tout acabit. Une situation qui a vu fleurir un marché lugubre d'esclavage de migrants subsahariens. Un marché trop lucratif, à tel point qu'aujourd'hui, il ne se passe plus de jour sans que des corps inertes ne soient repêchés sur les côtes libyennes ou italiennes ou que le Frontex ne vienne secourir des milliers de migrants désespérés encastrés dans un bateau en épave ou des embarcations de fortune. Car pour ces trafiquants d'êtres humains, ce n'est pas le nombre de cadavres qui compte mais les millions d'euros ou de dollars encaissés chaque jour. N'eut été l'Organisation internationale pour la migration, ces marchés aux esclaves auraient pris une proportion vertigineuse. D'ailleurs, c'est elle qui a alerté l'opinion mondiale sur cette pratique qu'on croyait révolue après la traite négrière... Les témoignages recueillis auprès des rescapés en disent long sur ces activités inhumaines et dégradantes... «On te frappe, on te maltraite, pendant que tu appelles au téléphone, tu es aussi frappé pour que tes parents entendent tes cris. Ils nous frappent pour qu'on envoie de l'argent... Les gens vous font travailler sans vous payer. On est maltraité comme des esclaves, on vous vend, on vous frappe. Il y a des champs d'oranges et de tomates là-bas, on vous y fait travailler sans être payé, c'est de l'esclavage». La Libye qui était une terre de transit serait-elle devenue l'enfer des migrants? La question mérite d'être posée.