La semaine annuelle de la coproduction de la propreté et de préservation des ressources, sera organisée, du 18 au 24 mars au niveau de 22 villes marocaines, à l'initiative de l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT). Organisée cette année sous le thème "Le tri et la valorisation de nos déchets, c'est possible si on s'y met toutes et tous", cette semaine vise à valoriser et généraliser les expériences réussies dans le cadre du projet "Coproduction de la propreté", primé par Ségolène royale pour la compétition internationale "100 projets pour le climat", lors de la 22è Conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22), indique l'AESVT dans un communiqué. Ladite semaine annuelle, qui se déroulera dans les villes de Casablanca, (Sections Anfa, Ben Msik et Ain Sebaa), Mohammedia, Khémisset, Azrou, Marrakech, Fès, Essaouira, Kelaa des Sraghnas, Khénifra, Sefrou, Safi, Agadir, Al Hoceima, Larache, Tétouan, Tanger, Guelmim, Nador, Demnate et de Beni Mellal, constituera une occasion pour organiser plusieurs journées, précise le communiqué. Il s'agit d'une journée des écoles, le 18 mars, avec un partenariat élargi entre l'école, le quartier et la commune pour éduquer à la propreté, au tri et la réutilisation des déchets et une journée des quartiers, le 19 mars, avec les associations de quartiers, acteurs de changements et leurs partenaires pour la capitalisation et la valorisation des actions éco citoyennes qu'ils ont menées sur la chaîne du tri et de valorisation des déchets, fait savoir l'AESVT-Maroc. Une journée des villes, le 24 mars, est également prévue pour ouvrir un débat territorial et entamer une action de plaidoyer avec tous les acteurs de la ville afin d'adopter une approche intégrée et participative pour une gestion durable impliquant les communes, les sociétés de gestion des déchets, les citoyens, les associations de quartiers, les syndics et les associations environnementales nationales, ajoute la même source. L'AESVT-Maroc avec l'AMCDD (une alliance de plus de 800 associations marocaines œuvrant dans le domaine des changements climatiques et du développement durable, NDLR) et leurs partenaires saisiront cette semaine pour communiquer autour des expériences réussies et plaider pour une révision de la loi 28.00, la réglementation et la fiscalité en cours et pour que les instances gouvernementales et les collectivités territoriales changent d'approche et adoptent la bonne solution, note le communiqué. Celle qui traite les déchets de ressources et non des nuisances et qui reconnait la capacité des marocains à changer de comportement vis-à-vis des déchets et qui planifie l'instauration de la chaine du tri à l'amont et la valorisation du maximum de leurs déchets en s'orientant vers le modèle des pays scandinaves qui valorisent jusqu'à 99% de leurs déchets. Ce qui permettra la création de dizaines de milliers d'emplois pour que le tri qui ne dépasse pas 10% dans des conditions indignes puisse revêtir un visage humain (20.000 récupérateurs, dont 20% femmes et 25% enfants) et développe plus d'emplois verts. Il est important aussi de développer avec les institutions de recherche-développement, la recherche pour produire des unités solaires de broyage, compostage et recyclage au modèle des 120 unités importés d'Italie par le ministère de l'environnement en mars 2017 et mener avec les acteurs de terrain expérimentés des actions de communication, sensibilisation en augmentant le budget réservé à ce volet par le PNDM (Budget de 1% seulement et qui n'a pas été utilisé depuis 2008) et identifier et valoriser les projets du tri et valorisation des déchets portés par les associations, quartiers, administrations et entreprises tel que le projet de coproduction de la propreté. Le modèle de production et de consommation adopté par le Maroc fait que les quantités des déchets continuent d'augmenter rapidement pour atteindre actuellement 5,3 millions de tonnes/an. Lancé en 2008, avec l'ambition de réhabiliter 220 décharges sauvages avec une enveloppe de 40 milliards de dirhams, le Programme national de déchets ménagers (PNDM) n'ayant permis à l'instant la réhabilitation que de 17 décharges est loin d'atteindre ses objectifs, surtout que les élus et les citoyens continuent de refuser la mise en place des décharges dans leurs territoires. De ce fait, plus de 200 décharges sauvages persistent et durent et plusieurs petites communes et douars ne bénéficient point de service de collecte de déchets, et les citoyens continuent de souffrir de leurs nuisances et de tous leurs impacts négatifs sur la santé des humains, des animaux d'élevage et des écosystèmes.