La 51ème édition 2016 de l'ITB (Bourse Internationale du Tourisme) de Berlin, N° un mondial qui avait fêté l'an dernier ses 50 ans, soit un demi-siècle d'existence, a connu, cette année encore, une participation importante de partout dans le monde. Pratiquement, toutes les destinations touristiques ont été représentées, allant de celles de grands pays touristiques, aux plus petits. Tout le monde du tourisme se retrouve à Berlin. A rappeler que ce Salon de référence connaît la participation de 10.200 exposants venus de 189 pays, sur 1.090 stands, répartis en 26 halls d'exposition. Le Salon de Berlin comptabilise 125.000 visiteurs professionnels et 50.600 visiteurs privés. A rappeler également que les plus grands TO mondiaux sont tous basés en Allemagne : TUI, Thomas Cook, Rewe... Pour cette année, le Maroc a été présent au Salon mais avec un stand des plus réduits. Un stand décevant et honteux déclenchant une réaction de frustration et de colère chez les professionnels marocains présents qui étaient une bonne cinquantaine, venant de divers destinations marocaines et cette année de Tarfaya, une nouveauté. En effet, au lieu des 480 m2 superficie de l'an dernier, on est passé à 240 m2, soit 50% de moins. Résultats les exposants sont entassés les uns sur les autres et ne disposent pour chaque participant que d'une table et trois chaises. Du jamais vu. Un vrai scandale impardonnable car constituant une injure à la promotion du tourisme marocain et à tous ces professionnels qui ont fait le déplacement pour commercialiser leurs produits respectifs. Des opérateurs ont payé une participation pour pouvoir disposer de leur propre espace pour recevoir leurs partenaires, et travailler dans le cadre B To B, respectueux. Or, avec un espace réduit, c'était vraiment le souk, à tel point que les exposants parlent de Jama El Fana, en tournant de dérision de stand minuscule, renfermé sur lui, clôturé, sans aucune visibilité sur l'extérieur, contrairement à tous les autres stands du Salon. Le comble de l'histoire nous est venu direct de la responsable de communication de l'ONMT, Rabia Talhimet, qui nous a interpellé pour dire d'une manière agressive : « Vous avez raison, le stand est petit. Mais l'an prochain, on va vous octroyer un stand plus petit encore, avec 30 m2, moins que le stand du Soudan... » Propos lancés devant témoin, dont Mme Nakhli, journaliste de « L'Economiste », Mme Oubou, directrice adjointe du CRT Agadir, et un grand professionnel hôtelier, K. Tizniti. Inutile de préciser qu'on avait reçu un vrai choc avec ces propos injurieux, irresponsables, déplacés. De l'indécence pure et dure. « Qalatte Trabi », comme on dit en arabe dialectal. Comment une employée de l'ONMT ose-t-elle tenir ce genre de propos ? Quel degré de responsabilité assume-t-elle pour s'exprimer de la sorte ? Où est passé le respect des professionnels, celui des bonnes manières en matière de communication, celui du respect de la responsabilité qu'elle assume et qui lui impose d'écouter les doléances des opérateurs et les transmettre à qui de droit. Si cette fameuse responsable a la chance de se déplacer aux frais de l'ONMT, donc aux frais des contribuables, les professionnels participant à l'ITB ont débourser jusqu'à 100.000 Dh de frais de déplacement entre avion, hôtel, taxi et divers ; pour venir défendre le tourisme national et participer à son développement. C'est dans ce cadre que la réaction des professionnels d'Agadir et des élus présents à Berlin, dont celle du président de la Région Souss- Massa et le président de la Commune Urbaine, ont décidé après le constat de visu du stand et des propos déplacés de la chargée de Communication de l'ONMT, de faire le nécessaire pour permettre à la Région d'acquérir son propre stand à l' ‘ITB, et dans les autres Salons du tourisme, pour se libérer de la « dictature » décisionnelle de l'ONMT. Ainsi, Guy Marrache ; président du CRT Agadir, Rachid Dahmaz, président de la commission Produit, Abderahim Oummani, ex-président de la FHIH et ex-président du CRT Agadir et du Conseil préfectoral d'Agadir Ida Outanane, sont chargés de faire les démarches administratives nécessaires pour acquérir un stand exclusivement régional, dont la superficie varie entre 150 et 200 m2 pour mettre une large participation des professionnels et une large représentativité des divers produits touristiques et leurs produits de terroir exclusifs, dont l'huile d'argan... Dès que l'information au sujet de l'injure, sur les 30 m2, a fait le tour du stand, un comité de professionnels s'est constitué pour rédiger une pétition officielle, pour dénoncer la réduction, la conception et la disposition de stand honteux. 22 exposants ont signé la pétition haut la main, soit la quasi totalité des participants, dans un élan de solidarité formidable. On ne peut supporter l'insupportable. L'ONMT avait dépassé les limites de l'acceptable, de la part de l'outil étatique chargé de la promotion touristique national. Comme une bêtise ne vient jamais seule, voilà que la réaction d'un haut responsable de l'ONMT, en réaction à la pétition, fait remarquer que les stands d'un Salon de tourisme n'ont plus de valeur commercial et marketing avec l'avènement d'internet. Ah bon, alors, que viennent faire alors ces 10.200 exposants venus de 189 pays, sur 1.090 stands. Ils ne sont pas venus en force faire du tourisme. Ils ne comprennent rien à internet, alors, ni aux NTC. Comment expliquer que des pays touristiques comme la Turquie, l'Egypte, l'Espagne ... participent avec des pavillons à eux seuls constitués des stands régionaux ? Remarque vraiment déplacée, voire stupide... L'ONMT doit assumer ses responsabilités dans la clarté et surtout la concertation réelle avec les professionnels du secteur car ce sont eux qui font, qui développent, qui investissent, qui sont les employeurs et non des employés de l'ONMT, dans les compétences sont à discuter. Le cas du stand marocain à l'ITB dans 51ème édition va rester dans les annales comme la plus grande bêtise commise par cet organisme contre la promotion du tourisme, en pleine Allemagne, le plus grand marché européen du tourisme. C'est vraiment grotesque ; à la limite du crime touristique contre le pays.