L'augmentation des créances improductives et les besoins de provisionnement ont affecté la rentabilité des banques malgré les fonds propres suffisants. Avec une augmentation des créances improductives, des provisions plus élevées, une augmentation du coût du risque, une croissance du crédit atténuée et une baisse des marges nettes d'intérêt, la rentabilité des banques a diminué jusqu'en 2015 pour atteindre des niveaux inférieurs à la moyenne mondiale (Moody's 2016). Toutefois, une reprise de la croissance du crédit et de la rentabilité a été observée en 2016. Avec un financement stable et une liquidité excédentaire, les banques ont récemment acheté plus d'obligations d'État. Les banques marocaines bénéficient d'un financement stable composé principalement de (72%) des dépôts de la clientèle, dont 57% sont des dépôts à vue non rémunérés. Depuis 2013, les dépôts ont augmenté et les conditions de liquidité se sont améliorées, tandis que la croissance du crédit était faible. D›autre part, la faiblesse de la qualité du crédit a incité les banques à augmenter leurs achats d›obligations d›État à risque zéro (9,5% de leur actif aujourd›hui contre 6,5% en 2012). L'allocation des crédits aux secteurs les plus touchés par le cycle défavorable, notamment le secteur immobilier, a été réduite : - Les créances improductives ont augmenté, atteignant 7,9% en octobre 2016, contre 4,8% en 2011. À 11%, les créances douteuses du secteur des entreprises non financières sont les principaux moteurs de ce développement, tandis que les créances douteuses du secteur des ménages se sont stabilisées depuis 2014. - Les secteurs ayant les niveaux de créances non productives les plus élevés sont ceux qui sont le plus touchés par la faible croissance en Europe, qui ont connu une modeste croissance économique et une baisse de rentabilité. Il s›agit notamment du tourisme, de la fabrication et du commerce. - Les petites sociétés sont souvent confrontées à des pressions de liquidité en raison des retards de paiement qui affectent leur situation de trésorerie. Les enquêtes auprès des entreprises de BAM indiquent que la plupart des entreprises souffrent d›arriérés de la part de leurs clients (y compris les entreprises publiques) et que les retards les plus importants touchent les PME (près de 7 mois), les secteurs du développement immobilier (environ 18 mois) Industries (plus de trois mois) (BAM 2015). Déterminants du coût du crédit L'accès au crédit s'améliore en 2016, selon l'enquête réalisée par BAM. Les taux de prêts au Maroc sont inférieurs à ceux des pays de comparaison et des pays émergents. Ces dernières années, elles ont diminué en raison d'une politique monétaire plus accommodante de la banque centrale. Toutefois, les exigences en matière de garanties restent élevées, en particulier pour les petites entreprises. L'Enquête sur les entreprises de la Banque mondiale (2013) montre que le pourcentage de prêts qui exigent des garanties reste supérieur à la moyenne mondiale et MENA, malgré une baisse de 90 à 84 pour cent entre 2007 et 2013. La valeur des garanties nécessaires pour un prêt est Inférieure à celle des pays de comparaison et a diminué à une moyenne de 166 pour cent. Toutefois, elle demeure très élevée pour les petites entreprises, soit 224 pour cent, plus élevée que les moyennes mondiales et MENA. En outre, les entreprises considèrent l'accès au financement comme l'un des principaux obstacles pour faire des affaires au Maroc.