L'Organisation des Nations Unies vient de proclamer 2017, année internationale du Tourisme durable pour le développement. Fruit d'actions soutenues par les pays de la communauté mondiale, cette annonce s'inscrit en droit fil de l'énorme travail en profondeur entrepris dans le cadre de deux événements majeurs de ces deux dernières années, à savoir la COP 21 (organisée en France) et la COP 22 que notre pays a accueillie en novembre de l'année écoulée. Rappelons aussi que les Nations Unies avaient déjà consacré le tourisme à deux reprises. La première fois en 1967, lorsqu'elles l'avaient considéré comme « passeport pour la paix » et la deuxième fois, en 2002, et ce, dans la dynamique du sommet de la Terre de Johannesburg, avec la proclamation de l'année internationale de l'écotourisme. L'ambition affichée par l'Organisation onusienne en 2017 est de mettre en exergue le rôle majeur devant être assigné au secteur du tourisme tant en ce qui concerne la croissance économique inclusive et durable; l'inclusion sociale, l'emploi et la réduction de la pauvreté; l'efficacité des ressources, la protection de l'environnement et le changement climatique; les valeurs culturelles, la diversité et le patrimoine ainsi que la compréhension mutuelle, la paix et la sécurité. Des rôles cruciaux commandés, faut-il le noter, par le poids dudit secteur dont l'importance est à apprécier, aujourd'hui, en termes d'indicateurs phares selon lesquels ce sont plus d'un milliard de touristes internationaux qui sillonnent désormais le monde chaque année. Que le tourisme est devenu une grande force de transformation qui fait une réelle différence dans la vie de millions de personnes. Que le potentiel du tourisme en matière de développement durable est immense, car il est un des secteurs les plus dynamiques en termes de création d'emplois au monde avec un emploi sur dix, fournit d'importants moyens de subsistance et contribue à lutter contre la pauvreté et à faciliter l'instauration d'un développement inclusif, 10% du PIB mondial....pour ne citer que ces atouts. L'année internationale, outre qu'elle vise, donc, à sensibiliser les décideurs et le grand public à la contribution du tourisme durable au développement et à mobiliser tous les acteurs et intervenants dans le processus pour faire du tourisme un catalyseur de changement positif, intervient à un moment particulièrement important. Celui où la communauté internationale prend à bras le corps le nouveau Programme de développement durable à l'horizon 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD) approuvés par l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, programme qui fait que le tourisme figure parmi les cibles de trois des ODD. Notre pays, très en avance sur ce plan, avait organisé, rappelons-le, en 2012 à Zagora, la première édition du Forum international du tourisme durable. Un rendez-vous d'une importance particulière aussi bien pour les décideurs politiques, pour les professionnels du secteur, pour les experts ainsi que pour les ONG de développement, de par la thématique choisie, d'abord, préconisant un autre développement touristique. De par, ensuite, le contexte crucial auquel le secteur touristique se trouvait confronté à l'époque et dont les retombées sur l'industrie du tourisme étaient beaucoup plus prononcées. L'ambition était de promouvoir une industrie touristique en symbiose avec l'environnement, respectueuse des spécificités du milieu dans lequel elle se meut et se développe. Une approche qui, de nos jours, fait partie des choix stratégiques préconisés par l'Organisation onusienne et par l'ensemble des pays de la communauté mondiale pour lesquels le développement intégré et durable constitue une priorité absolue, impérative pour la sauvegarde et la valorisation des énormes potentialités dont regorge notre planète. Dans cette perspective, rappelons nous, d'ailleurs, les enseignements du Message Royal aux participants aux 9ème Assises nationales du tourisme à Saïdia, appelant à tenir compte des nouvelles exigences écologiques et énergétiques pour un tourisme durable, respectueux des normes internationales en matière d'environnement. «Ce que nous cherchons, en définitive, c'est le développement d'un tourisme authentique et responsable où puissent se développer toutes les potentialités naturelles, culturelles et civilisationnelles,...», dixit Sa Majesté le Roi. La voie est donc toute balisée, une voie qui permet à la communauté mondiale de s'imprégner des bonnes pratiques, promouvoir le partage des expériences et des expertises, et ce, à l'effet d'être en position de relever les défis du développement en permettant à l'ensemble des intervenants d'être acteurs à part entière dans ce processus.