L'accès de la femme au savoir constitue la clé de voûte du développement durable et du progrès social, a indiqué à Rabat la présidente de la Fondation ''Femmes pour l'Afrique'', María Teresa Fernández de la Vega. Intervenant lors d'une conférence sur ''la reconnaissance et la recherche scientifique : Fondements indispensables pour le leadership des femmes", organisée par l'Université Mohammed V-Rabat, l'Université Ibn Tofail de Kenitra, le Centre de l'action interculturelle universitaire citoyenne (CAPAIUC) et la Fondation ''Femmes pour l'Afrique'', Mme de la Vega a souligné que l'accès de la femme à l'enseignement constitue le pilier d'une société bien épanouie et inscrite en droite ligne avec le développement durable, impactant directement les différentes facettes du développement, notant que la concrétisation du développement est tributaire de l'égalité. Mme de la Vega a également relevé que le savoir et la recherche scientifique sont deux moyens permettant l'égalité entre hommes et femmes au sein d'une société où toutes les composantes sont capables d'émettre des opinions et de prendre des décisions, mettant ainsi l'accent sur le rôle des universités en matière d'autonomisation de la femme et sa sensibilisation aux droits de l'Homme. Par ailleurs, la présidente de la Fondation ''Femmes pour l'Afrique'' a fait savoir que les femmes du monde affrontent les mêmes défis en vue de réaliser leurs objectifs en matière de la recherche scientifique, en dépit de la différenciation de leurs conditions d'un pays à un autre, appelant à cet effet à soutenir les travaux des chercheuses, renforcer leur présence dans les milieux scientifiques internationaux et encourager l'échange entre elles. Dans le même sillage, elle a déclaré que sa fondation a, depuis sa création, travaillé avec le Maroc ainsi qu'avec les femmes leaders du Royaume, notant que cette institution lancera 'un projet important' à Nador, destiné à appuyer l'enseignement et la formation des femmes non seulement au Maroc mais aussi en Europe et en Afrique. Il s'agit d'un Centre de pensée et de recherche, avec pour objectif de renforcer les relations entre les femmes africaines et européennes ''en vue d'affronter mutuellement les défis liés à la mondialisation", a-t-elle dit. De son côté, le président de l'Université Mohammed V-Rabat, Said Amzazi, qui a avancé que l'université peut et doit jouer un rôle capital dans l'émancipation des femmes, a rendu un vibrant hommage à des femmes leaders dont l'une des plus grandes figures contemporaines du féminisme marocain, feue Fatima Mernissi, qui avait inspiré par ses écrits des millions de ses consœurs dans les pays arabo-musulmans. Et de souligner que lorsque le niveau d'instruction moyen de la population d'un pays donné augmente une année, la croissance annuelle du PIB par habitant progresse de 2 à 2,5 pc, et les femmes représentent moins de 50 pc de cette population. Il a déploré le fait que malgré le fait que les femmes représentent la moitié de la population mondiale, ''seul un scientifique sur 4 est une femme et seul un parlementaire sur 4 est une femme". Pour sa part, le président de l'université Ibn Tofail de Kenitra, Azzedine El Midaoui, a mis en avant que l'université est un vecteur de développement et d'émergence pour les femmes, qui jouent un rôle important dans le développement de l'Afrique, se félicitant du projet que la Fondation ''Femmes pour l'Afrique" compte lancé prochainement au Maroc. L'Université Mohammed V-Rabat et l'Université Ibn Tofail de Kenitra ont conclu deux conventions avec la Fondation ''Femmes pour l'Afrique'', dans lesquelles les parties définissent les grandes lignes de leur coopération et les projets communs dans le continent africain. Ces conventions stipulent que les entités collaboratrices développeront notamment des activités et des programmes de sensibilisation visant à favoriser une meilleure prise de conscience citoyenne sur les problèmes qui existent en Afrique et informer sur les possibles solutions. De même, les parties s'engagent à contribuer, dans la mesure de leurs possibilités, avec les ressources nécessaires au financement des programmes et activités accordées dans le cadre de chaque Convention spécifique qui sera signé le cas échéant.