La politique migratoire nationale a été présentée, mardi à Rabat, aux ambassadeurs africains et européens accrédités au Maroc, reçus successivement par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Nasseer Bourita, et le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Cherki Drais. Ces rencontres, tenues en présence du ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, et du président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, ont été l'occasion d'expliquer au corps diplomatique des pays de l'Afrique subsaharienne et de certains pays européens accrédités au Royaume, les modalités de la deuxième phase de régularisation des migrants en situation irrégulière. Cette opération "s'inscrit dans le cadre d'une conviction profonde" du Maroc de la nécessité de servir les peuples africains, a souligné à cette occasion M. Bourita, rappelant le discours adressé par SM le Roi Mohammed VI à la Nation le 20 août dans lequel le Souverain a accordé un intérêt particulier aux questions migratoires. Dans ce discours, SM le Roi a affirmé que "le Maroc a longtemps récusé les méthodes suivies par certains pour traiter les questions de la migration, méthodes qui, se sont, d'ailleurs, révélées inopérantes", a ajouté M. Bourita. Ces rencontres se justifient également par le rôle important des ambassadeurs dans cette opération et interviennent dans le cadre d'une "séquence africaine entamée par SM le Roi depuis quelques mois dans certains pays africains" et qui a été marquée par le lancement de plusieurs projets importants et l'implication forte du Maroc dans plusieurs enjeux africains, a expliqué le ministre délégué. Pour sa part, M. Drais a affirmé que la question migratoire est "non seulement un enjeu collectif national et international majeur, mais un paradigme essentiel dans le façonnage (...) sociétal d'un pays et un référentiel éloquent de sa diversité et de sa richesse identitaire". L'initiative "forte" de SM le Roi de lancer la 2ème phase de régularisation de la situation des migrants constitue " une nouvelle étape fondatrice dans l'ancrage d'une gouvernance migratoire nationale singulière ", a-t-il dit, relevant que cette politique migratoire " solidaire et inclusive est le prolongement d'un long processus d'acquis historiques et d'une maturation institutionnelle ". "Depuis le début du millénaire, le Maroc a été le confluent d'un brassage humain, culturel et civilisationnel important, consolidant sa vocation de diversité, de tolérance et d'ouverture et sa capacité d'intégration de l'autre", a martelé M. Drais. Au début des années 2000, les autorités marocaines ont mis en place une première stratégie de mise à niveau qui s'est déclinée en termes de réformes juridiques, institutionnelles, ainsi que d'actions de sensibilisation au développement durable et au codéveloppement, a-t-il rappelé. "En 2007, nous avons élargi l'approche à travers des processus de gestion complémentaire inhérents à la prévention, la protection et la lutte contre les réseaux de trafic d'immigrés", a-t-il précisé, relevant, néanmoins, que cette démarche "s'est focalisée uniquement sur l'approche institutionnelle, réglementaire et opérationnelle de la problématique de l'immigration et de l'environnement du migrant". En 2013, l'initiative de SM le Roi de lancer une stratégie nationale d'immigration et d'asile "a rompu avec cette exception en plaçant le migrant au centre de ses préoccupations et en faisant du respect de ses droits et de sa dignité un référentiel", a-t-il ajouté. Cette rencontre vise essentiellement à "expliquer le contenu, les critères et la portée humaine de la deuxième phase régularisation" et qui sera suivie d'autres rencontres d'information, notamment avec la société civile, a déclaré à la presse M. Birou peu avant le début de cette réunion. De son côté, M. El Yazami a indiqué que cette rencontre a été l'occasion aussi d'insister sur l'une des composantes de cette politique migratoire qu'est "l'approche participative qui se concrétise par la participation de la société civile aux commissions provinciales, et des associations de migrants et des associations marocaines à la commission de suivi". "Les associations des migrants créées ont été toutes régularisées" et un certain nombre de moyens financiers a été mobilisé pour "les aider à participer comme acteur et partenaire essentiel dans cette politique qui distingue le Maroc sur tous les continents", a-t-il enchaîné. SM le Roi Mohammed VI a donné Ses Très Hautes Instructions pour le lancement, dans l'immédiat, de la deuxième phase d'intégration des personnes en situation irrégulière, tel que cela était déjà prévu pour fin 2016, avait annoncé le 12 décembre la commission nationale chargée de la régularisation et l'intégration des migrants au Maroc.