Pendant que Nana Akufo-Addo, nouvellement élu à la présidentielle au Ghana, se réjouit de la bonne santé démocratique du pays et qu'Ellen Johnson Sirleaf encourage les femmes à se porter candidates à l'élection présidentielle de 2017 au Ghana, Yahya Jammeh de la Gambie revient sur la victoire de son rival, l'opposant Adama Barrow du scrutin du 1er décembre. Une victoire qu'il avait pourtant reconnue après la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante. Cette reculade pose problème car il s'agit d'un fait inédit. En effet, c'est la première fois qu'un pouvoir en place, organise une élection présidentielle, la perd, admet les résultats des urnes, avant de revenir devant la même Commission estimant qu'il y a eu des erreurs dans le décomptage final. Faut-il en rire ou en pleurer, ou tout simplement s'en inquiéter des éventuelles conséquences qui pourraient en découler ? La question mérite d'être posée car il s'agit d'abord de la paix dans ce pays et dans la sous région. L'exemple de Yahya Jammeh, en matière de contrastes démocratiques en Afrique, n'est pas unique. Au Gabon, la Cour Constitutionnelle a rendu son verdict. Le président élu, en l'occurrence Ali Bongo Omdiba, a prêté serment mais l'opposant Jean Ping continue de proclamer sa victoire alors qu'il n'y a aucun espoir que le vote soit repris malgré le dernier rapport de la Commission de l'Union Européenne. Un rapport qui soutient « que des anomalies mettent en question l'intégrité du résultat final de l'élection » sans aller jusqu'à dire la victoire de Ping. Ailleurs, en RDC, Joseph Kabila lutte contre vents et marées pour son maintien à la tête de l'Etat au terme des son deuxième mandat que la Constitution autorise, lequel prend fin le 19 décembre. D'ici là, les pourparlers et les consultations n'en finissent pas. Bien malin sera celui qui pourra prédire avec justesse ce que sera ce pays les jours d'après de cette date fatidique. Face à ces psychodrames démocratiques, il est du devoir des intellectuels africains, médiateurs de tous talents, les amis des pays africains, des ONG de se mobiliser pour qu'on n'arrête pas la marche inexorable de la démocratie sur le continent et que l'on s'attèle, plus que jamais, au développement et au progrès de l'Afrique.