Après sa victoire face à Yahya Jammeh, du scrutin du 1er décembre, le nouveau le président gambien élu Adama Barrow a mené des consultations avec des acteurs politiques et diplomates samedi, marquant le début d'une nouvelle page pour son pays après 22 ans de pouvoir de Yahya Jammeh qui a reconnu sa défaite, suite à la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle. Barrow, 51 ans, patron d'agence immobilière et qui fut vigile de supermarché en Grande-Bretagne, était inconnu sur la scène politique six mois auparavant dans son pays de 2 millions d'habitants enclavé dans le territoire sénégalais hormis sa façade atlantique. Désigné candidat par une large coalition de l'opposition, il a obtenu 45,5 % des voix à l'élection présidentielle de jeudi, battant Yahya Jammeh (36,6 %) et le troisième prétendant en lice, Mama Kandeh (17,8 %). Barrow, qui prendra ses fonctions en janvier, est le troisième président de l'Histoire de la Gambie en 51 ans d'indépendance de cette ex-colonie britannique, après Dawda Jawara (1965-1994) et Yahya Jammeh (1994-2016). Il a rencontré samedi des responsables de sa coalition, et le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas, selon son entourage et l'ONU. Dans un entretien avec des médias français samedi, Barrow a assuré qu'il ne mènerait de « chasse aux sorcières contre personne ». Yahya Jammeh a été porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, élu en 1999 puis réélu trois fois. Son régime est accusé par des ONG et des diplomates de violations systématiques des droits de l'Homme. Critiques qu'il a régulièrement balayées.