La perte des emplois dans le monde rural et le désintérêt pour la filière agricole par la jeunesse, résultent des difficultés inhérentes au milieu, qui se sent laissé-pour-compte, et à la perte d'espoir de voir une amélioration de son avenir altérée par la perspective du réchauffement climatique qui vient s'ajouter à la pénibilité des travaux du sol qui est le plus souvent réservé à cette même jeunesse, souvent non qualifiée et en panne de scolarisation, par surcroît. « Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous », dit l'adage, et c'est ainsi que nous avons le plaisir de rencontrer M. Abdeslam Seddiki, ministre du Travail, qui, selon ses propres termes, vient au contact de la société civile « pour apprendre ». Qu'un hommage lui soit ici rendu, d'avoir écouté et, nous l'espérons, « entendu » la revendication du groupement associatif FP4S en faveur de la mise en œuvre de la Loi cadre de 2009 relative aux principes généraux de la prévention des risques au travail, dans le monde agricole. Ces principes, au nombre de neuf, inscrits dans le droit marocain consistent premièrement à « éviter les risques », deuxièmement à « évaluer les risques qui ne peuvent être évités » et modalités génériques de la mise en œuvre de ces principes qui ont pour finalité de protéger la santé et la sécurité au travail du travailleur dans le sens de l'anticipation des risques possibles. Il est constant que l'amélioration des conditions de vie au travail, que la réduction de la pénibilité assortie d'une revalorisation et la qualification de l'activité, grâce à une modification en profondeur de la méthodologie du process agricole et de formations adaptées, auront vocation à faire choisir par cette jeunesse son maintien près de ses racines dans son environnement social et familial naturel. En d'autres termes, renoncer à une migration vers les zones périurbaines où la misère et l'insalubrité risquent de se conjuguer et former le terreau d'une révolte qui aurait pu être évitée. FP4S soutient une solution qui cumule la capacité de lutter contre les effets dramatiques du changement climatique et, ce faisant, apporte, ipso facto, une réponse aux questions qui précèdent par la réduction, ou l'élimination, des travaux pénibles du sol, des intrants phyto-agricoles susceptibles d'intoxiquer l'opérateur et de contaminer le voisinage et la nappe. Une solution polymorphe, multitâches et innovante Le dernier jour de la COP22 aura été la démonstration éclatante de ce qui doit radicalement changer dans notre société. Ainsi, des organisations qui prétendent soutenir le « développement durable » sont le plus souvent tenues par d'anciens fonctionnaires qui, après une carrière qui leur a ouvert les arcanes d'un pouvoir insignifiant mais suffisant pour, disent-ils eux-mêmes, « drainer des fonds ». Drainer des fonds pour faire de la communication, terme devenu « sensibilisation », vocable destiné à légitimer les soutiens financiers de bailleurs de fonds qui peuvent parfois être les décideurs actuels des administrations d'origine de nos anciens fonctionnaires, qui se cooptent, « entre anciens » pour continuer à user, voire abuser du système. Pour preuve, il n'est pas neutre de constater qu'une conférence organisée pour identifier des remèdes permettant de faire face au changement climatique soit occupée, notamment par un personnage aux discours archaïques, appartenant à la caste des « copains d'avant » pendant vingt minutes et que le temps accordé au représentant de FP4S porteur d'une solution révolutionnaire, efficace, économique et pérenne, pouvant économiser de 40 à 80 % de la ressource hydrique, soit ramené à.... deux minutes (!). C'est la sanction pour avoir fait confiance à des individus qui ne la méritait pas, mais, heureusement, la société civile ne se laisse plus endormir par des propos lénifiants et tandis que les uns drainent des fonds, les autres passent à l'action, à l'instar de ces petites organisations citoyennes telles l'Association Régionale Taliouine, l'Association UNFM et la coopérative SANAD de Béni Mellal ou encore la Fondation Nalsya de Kénitra, qui fédèrent l'énergie et l'intelligence de petits producteurs agricoles, représentés par des Marocaines et des Marocains mobilisés pour la résilience de l'agriculture. Sur le plan de la résilience urbaine, saluons les projets de la commune rurale d'Ouled Slama, province de Kénitra, qui a intégré les avantages de la solution en termes d'économies de l'eau et de l'énergie, de protection des salariés et de la facture du contribuable, divisée par deux sur le poste de l'irrigation des espaces verts, bénéficiant de la solution. Avec le respect dû aux Anciens, nous leur demandons solennellement de continuer à œuvrer dans le sens de l'intérêt général, d'occuper, bénévolement et en retrait, le fauteuil réservé aux Sages, aux Conseillers et de transmettre le « pouvoir » aux jeunes générations qui doivent pouvoir finalement décider, seules, de leur conception de l' avenir, qui doit être, selon les termes de M. Salaheddine Mezouar, Président de la COP 22 : « inclusif, sobre, durable, créatif, solidaire et juste ». *Président Fp4S