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Alimentation et lutte contre la pauvreté: Rôle mobilisateur de la COP22 et effets d'accumulation positive des stratégies de développement menées par le Maroc
Dans un contexte de mobilisation générale de par les intenses préparatifs et activités de la COP 22 que notre pays abritera courant novembre prochain, la communauté mondiale a célébré respectivement les 16 et 17 octobre, la journée mondiale de l'alimentation et celle de la lutte contre la pauvreté. Deux événements majeurs intimement liés, au regard de leur forte connotation sociale et de développement des économies, et qui renseignent sur l'effort déployés par toutes les composantes de la société internationale pour venir à bout des fléaux de la malnutrition, de la faim et de la pauvreté qui touchent aujourd'hui une bonne partie de l'humanité. En effet, selon l'Organisation des Nations Unies, ce sont quelques 836 millions de personnes qui vivent encore dans l'extrême pauvreté dans le monde. Une personne sur cinq dans les régions en développement vit encore avec moins de 1.25 dollars par jour. La majorité de ces personnes vivent dans l'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne où La misère, les conflits et le réchauffement climatique contribuent à accroitre la pauvreté Même au sein des pays de l'Union européenne, tous les ménages vivants en dessous de 60% du revenu médian sont considérés comme pauvres. Selon l'office européen de la statistique Eurostat, environ 119 millions de personnes, soit 23.7% de la population dans l'Union européenne étaient menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale en 2015. Certes, le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil d'extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par personne) a diminué d'un peu plus d'un milliard en trente ans, passant de 2 milliards en 1981 à 900 millions en 2012. Une évolution d'autant plus positive que, dans le même temps, la population mondiale est passée de 4,5 à 7 milliards d'individus. Du coup, le taux d'extrême pauvreté a été divisé par 3,5 et de ce fait ce sont 12,8 % de la population des pays en voie de développement ou émergents qui vivent aujourd'hui avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 44,3 % il y a 30 ans. D'ici à 2050 et compte tenu de la forte croissance démographique qui en fait que nous serons 8 milliards en 2025 et 9 milliards d'ici trente années, les experts considèrent qu'il faut multiplier par deux la production agricole mondiale et qu'il faut, pour cela, investir massivement dans l'agriculture. Un message on ne peut plus clair, surtout que la situation actuelle avec la tension sur les prix agricoles qui prévaut dans le monde résulte dans une large mesure de ce que les investissements agricoles se sont littéralement effondrés au cours des trente dernières années. Par conséquent pour y remédier, ce sont 15 à 20 milliards de dollars qu'il convient de dégager annuellement pour lancer, comme le préconisent les Nations Unies, une nouvelle révolution agricole. Plus important, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) chiffre, quant à elle, les besoins d'investissement des pays en développement à environ 44 milliards de dollars par an, contre 7,9 milliards aujourd'hui, auxquels devront s'ajouter des financements des budgets nationaux et des investissements privés. Incontestablement donc, les économies de ces pays, leur combat contre la faim et contre la malnutrition, se mesurent à un défi de taille : faire en sorte à ce que le secteur agricole soit en mesure de se déployer et d'exprimer tout son potentiel productif pour subvenir aux besoins du marché local, d'abord, et du marché international, ensuite. En ce qui concerne notre pays, aujourd'hui érigé en modèle à travers aussi bien sa stratégie agricole et de développement rural qu'à travers ses stratégies sectorielles visant le développement économique et le développement humain, il est essentiel de relever qu'il a réussi des avancées considérables grâce à la vision perspicace de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et ce dans son combat contre la pauvreté et contre la marginalisation et l'exclusion, à la faveur de toutes les catégories de la population, plus particulièrement les plus défavorisées et les plus vulnérables. Dans sa stratégie, notre pays sait pertinemment qu'aussi bien la pauvreté que les déficits sociaux ne sont pas une fatalité. Vaincre ces fléaux, cela passe par la mise en synergie des efforts de tous sur la base d'un partenariat fécond qui privilégie l'écoute, le dialogue, l'implication et la proximité. Aujourd'hui, plus de 11 années après le lancement par Sa Majesté le Roi de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), tout un chacun est en droit de s'enorgueillir des grandes avancées réalisées dans le combat contre la pauvreté, contre la marginalisation et contre l'exclusion. Chiffres à l'appui : plus de dix millions de bénéficiaires de l'INDH, recul de plus de 50% du taux de la pauvreté, parcours remarquable du Maroc au cours de ces dix dernières années en tout point de vue faisant que les réalisations du Royaume au niveau des objectifs du millénaire pour le développement, tels qu'énoncés par l'Organisation des Nations Unies, sont à même de positionner le Maroc au rang de pôle d'influence dans le Monde. Cette Initiative aujourd'hui à son apogée, s'est vue insuffler, à mi chemin de son existence (juin 2011) rappelons-le, une nouvelle dynamique marquée par l'extension du champ d'action territoriale et sociale à la faveur des personnes ciblées. Il s'agit essentiellement de la mise à niveau territoriale des zones montagneuses, en vue de réduire la précarité et la pauvreté dans les régions reculées et de promouvoir le processus de désenclavement de ces zones à travers la réalisation de programmes d'infrastructures de base et de services de même que la promotion et le développement d'activités génératrices de revenus et de richesses. Ce qu'il faut donc retenir de l'expérience marocaine dans pareil contexte de resserrement des marges et de rareté c'est que l'INDH qui a imprimé un rythme nouveau à la libération du potentiel humain de notre pays devra servir de modèle et de levier de développement, car, de par son approche inclusive, sa démarche résolument novatrice et sa méthodologie d'action qui allie ambition, réalisme et efficacité... elle a eu une contribution décisive en terme de consécration d'une société assurant toutes les conditions d'une vie digne, une société active, jouissant d'un fort potentiel de développement, libérée des pesanteurs de la malnutrition et des fléaux de la marginalisation, de la pauvreté et de l'exclusion.