800 millions de personnes de par le monde sont affamées. 40 % d'entre elles sont des enfants. Le sommet de Rome apportera-t-il une solution ? Les travaux du deuxième sommet mondial, de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), se sont ouverts lundi dans la capitale italienne, Rome, sous le thème «sommet mondial de l'alimentation? cinq ans après». Lors de ce sommet de quatre jours, cinq ans après le premier sommet mondial pour l'alimentation, les dirigeants et les officiels de plus de 180 pays du monde devaient procéder au diagnostic de la situation actuelle des populations frappées par la pauvreté et la malnutrition, notamment dans les contrées ravagées par les conflits armés et les guerres civiles. Lors de la séance d'ouverture de cette manifestation mondiale lundi, le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, Jacques Diouf a déclaré que «les promesses n'ont pas été tenues, pire encore, les actes contredisent les paroles», déplorant l'inertie et l'avarice des pays nantis dans l'effort international visant l'élimination de la faim dans le monde. Le responsable de la FAO n'a pas lésiné sur les mots pour critiquer l'attitude des pays riches à l'égard des 815 millions de personnes menacées par la faim de par le monde notamment en Afrique australe. M. Diouf a également rappelé avec grande amertume que l'objectif de réduire de moitié le nombre des affamés dans le monde d'ici 2015, conformément à l'engagement pris lors du précédent sommet de 1996 à Rome, ne sera pas atteint avec la cadence actuelle, soit six millions de personnes arrachées chaque année aux tenailles de la faim au lieu de la moyenne retenue de 22 millions d'individus. Une différence de 16 millions de personnes. Au rythme actuel de réduction, plus de 600 millions de personnes seront encore victimes de malnutrition en 2015. La FAO estime à pas moins de 24 milliards de dollars l'apport financier supplémentaire nécessaire pour éradiquer la faim dans le monde comme il a été convenu lors du premier sommet. Les pays industrialisés doivent en verser 16 milliards de dollars et le reste sera financé par les pays bénéficiaires pour respecter les engagements. Selon les statistiques de la FAO, 800 millions de personnes de par le monde sont affamées. 40 % d'entre elles sont des enfants. Cette amère réalité existe même si ce monde a la richesse, la technologie et la capacité de produire de la nourriture pour que ces personnes n'aient pas faim. Quel paradoxe! Les pays riches de la planète seront-ils indulgents envers les pays pauvres en vue de réduire la famine. Il est à souligner qu'à l'insatar des sommets du G8, les manifestants antimondialistes sont au rendez-vous dans la capitale italienne. A Rome, les manifestants affirment «le droit à la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire la possibilité pour chaque pays d'appliquer des politiques agricoles autonomes, se substituant aux modèles de développement qui ont échoué». Ils réclament également «un moratoire international sur l'utilisation des organismes génétiquement modifiés» (OGM) ainsi que «l'exclusion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) des questions concernant la nourriture, comprise comme droit fondamental de l'homme et non pas comme marchandise». L'enjeu d'aujourd'hui est important. La situation par rapport à 1996 a empiré. Les participants, au sommet mondial pour l'alimentation, sont appelés à prendre conscience de l'importance de la sécurité alimentaire et trouver une formule pour nourrir la planète.