Les représentants du gouvernement et de l'opposition en Colombie ont entamé jeudi les discussions pour parvenir à un accord de paix avec les Farc, après l'échec du référendum sur l'accord signé avec cette guérilla pour en finir avec 52 ans de conflit armé. «Du côté du gouvernement, nous sommes satisfaits de cette réunion. L'ambiance fut cordiale, la parole pleine de respect et la nécessité de trouver une issue à la paix, un objectif commun», a déclaré à la presse le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas, envoyé par le président Juan Manuel Santos pour négocier avec l'opposition. M. Villegas et sa collègue des Affaires étrangères Maria Angela Holguin, entre autres représentants du gouvernement, ont rencontré des membres du parti de droite Centre démocratique. Une formation dirigée par le sénateur et ancien président Alvaro Uribe, le plus farouche des opposants à l'accord conclu à Cuba avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui prévoyait son désarmement et sa reconversion en mouvement politique légal. Contre toute attente, les Colombiens ont rejeté de peu dimanche l'accord de paix négocié pendant presque quatre ans à Cuba. «Les représentants du ‘Non', dans leurs diverses composantes, ont présenté (...) les documents qu'ils veulent voir ajustés et révisés», a déclaré M. Villegas. Les deux parties ont fixé une nouvelle réunion lundi, pour laisser au gouvernement le temps de prendre connaissance des documents dans lesquels les opposants détaillent leurs désaccords. En une semaine, le gouvernement apportera ses réponses aux interrogations, avant de transmettre les sujets posant encore problème à La Havane, a précisé M. Villegas, qui a souligné «l'urgence» de parvenir à un accord et la «nécessité de renforcer encore plus» le cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis le 29 août. Mercredi, M. Santos avait reçu M. Uribe au palais présidentiel Casa de Nariño à Bogota. Les deux hommes ne s'étaient pas vus depuis cinq ans.