Le Maroc se classe premier en Afrique du Nord en matière de développement économique durable, selon l'Indice 2016 Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG). Lors des dix dernières années, le Royaume a progressé économiquement de 13 pc en récoltant un score de 67,4 points sur 100, marquant ainsi l'évolution la plus forte de la décennie, indique le rapport rendu public lundi à Londres par la Fondation Mo Ibrahim dont l'Indice marque cette année son 10ème anniversaire. L'Egypte vient en deuxième position totalisant 57, 3 points, suivie de la Tunisie (56,7 pts). Pour sa part, l'Algérie a reculé de 5,2 pc selon l'indicateur de développement économique durable de la Fondation Ibrahim. Sur le plan africain, le Maroc occupe la 3ème position derrière l'Afrique du Sud, alors que l'Ile Maurice s'est adjugé la première place en affichant une évolution de +9,3 pc en l'espace de dix ans. En matière de gouvernance, le Maroc a réalisé une progression notable de 5,7 points au cours des dix dernières années et obtient désormais le score de 58,3 points, relève la même source. Selon la Fondation Mo Ibrahim, le progrès de la gouvernance en Afrique au cours des dix dernières années demeure freiné par la détérioration enregistrée en matière de sécurité et d'Etat de droit. Toutefois le Maroc parvient à remonter dans le classement de l'IIAG puisqu'il est l'un des pays ayant amélioré leur score général. Au cours de la dernière décennie, la gouvernance globale du continent a progressé en moyenne d'un point dans 37 pays correspondant à 70 pc de la population du continent, souligne le rapport de la Fondation Mo Ibrahim. Cette tendance générale est essentiellement tirée par la progression marquée dans les baromètres "Développement humain, Participation et Droits humains", précise le document. L'indice de "développement économique durable" a également enregistré une amélioration, "mais à un rythme plus lent", déplore-t-il. Et d'ajouter que la tendance positive enregistrée par certains pays contraste néanmoins avec "la baisse importante et préoccupante observée dans le baromètre évaluant la situation sécuritaire et l'Etat de droit. "Trente-trois des 54 pays du continent –soit presque les deux tiers de la population du continent- enregistrent un recul dans cette catégorie depuis 2006", souligne ce document. "Ce glissement préoccupant s'est aggravé récemment dans près de la moitie des pays du continent enregistrant leur mauvais score dans cette catégorie depuis trois ans", ajoute le rapport. Il attribue ces résultats à "une dégradation significative" des indicateurs "sécurité individuelle et sécurité nationale", tandis que le volet de la "Reddition des comptes" affiche le score le plus faible de tout l'Indice. Dans une allocution à cette occasion, Mo Ibrahim, président de la Fondation portant son nom, a fait savoir que l'amélioration de la gouvernance globale en Afrique au cours de la dernière décennie reflète une tendance positive dans une majorité des pays et pour plus des deux tiers des Africains. "Mais aucun succès et aucun progrès ne peuvent s'inscrire dans la durée sans un engagement et des efforts permanents. Comme le montre notre indice, la détérioration observée en matière de sécurité et d'Etat de droit est le plus grand défi auquel le continent est aujourd'hui confronté", a-t-il dit. Selon M. Ibrahim, "gouvernance solide et leadership avisé sont essentiels pour pouvoir relever ce défi, maintenir les progrès récemment accomplis et confirmer le potentiel considérable du continent". Cette dixième édition de l'IIAG évalue, à partir de 95 indicateurs issus de 34 sources indépendantes, l'évolution de la gouvernance dans chacun des 54 pays du continent africain au cours de la décennie 2006-2015.