Daech aura tout essayé pour perpétrer des actes terroristes au Maroc. Des anciens jihadistes aguerris dans les zones de combat au Proche-Orient aux mineurs qui ne savent même pas vraiment ce qu'ils font, en passant par les loups solitaires, les plus difficiles à déceler, les partisans du faux calife Baghdadi ne savent plus comment s'y prendre pour frapper les Marocains. Leur dernière trouvaille, recruter et endoctriner des femmes, dont une mineure de 16 ans, pour les amener à commettre des attentats. Heureusement que les services de sécurité marocains restent constamment aux aguets et se montrent particulièrement efficaces dans la lutte préventive contre les actes terroristes. On n'en est plus à débattre de la conception erronée que se font les takfiristes jihadistes de l'Islam, mais quasiment de leurs penchants criminels et leur manipulation d'esprits fragiles pour les embrigader dans une guerre contre leur propre pays et leurs concitoyens. Il est intéressant de relever que les 10 femmes récemment appréhendés par le BCIJ ont, pour certaines, des attaches familiales avec des jihadistes partis tuer et se faire tuer en Syrie et en Irak. L'endoctrinement ne se fait donc plus seulement par la voie des prêcheurs de la mort et des réseaux sociaux, mais également dans les cellules familiales infectées par un membre acquis aux élucubrations meurtrières de Daech. La réaction pour contrer cette menace terroriste ne peut donc plus seulement s'arrêter aux efforts louables des services de sécurité et des théologiens, qui s'évertuent à expliquer ce qu'est vraiment la religion musulmane, mais aussi au sein même de la société, traversée par un courant idéologique criminel, certes minoritaire, mais aux capacités de nuisance qui dépassent de très loin son poids social réel. La société marocaine ne peut, non plus, faire l'économie d'une profonde remise en question, ces takfiristes étant, qu'on le veuille ou pas, des marocains, qui ne sont pas devenus terroristes par génération spontanée. Un profond malaise semble tarauder des franges de la société, les amenant à prêter l'oreille aux discours religieux radicalisés et même franchir le pas vers l'action violente pour imposer leurs idées à la majorité. Les services de sécurité marocains l'ont bien compris. Les courants religieux aux discours extrémistes constituent une pépinière pour les jihadistes, et même si ces courants n'appellent pas ouvertement à la violence, ils n'en sont pas moins acquis à une conception du monde qui ne peut aboutir qu'au passage à l'acte pour les plus faciles à manipuler et ceux qui n'attendent que l'occasion de laisser libre cours à leurs tendances criminelles. Les chances de succès de cette bande de fous furieux au Maroc sont nulles, mais il n'en demeure pas moins qu'ils sont capables de nuire et faire fuir investisseurs et touristes étrangers, un luxe que les Marocains ne peuvent se permettre, alors qu'ils nourrissent l'ambition de devenir un pays émergent.