C'est demain vendredi que la Cour constitutionnelle gabonaise va rendre son verdict dans la crise post électorale opposant Jean Ping à Ali Bongo Ondimba (déclaré vainqueur des urnes par la CENAP). En attendant, l'atmosphère est à l'apaisement puisque les avocats d'Ali Bongo et Jean Ping sont d'accord pour recompter des voix de l'élection présidentielle du 27 août - mais sans s'entendre sur les modalités alors que la Cour constitutionnelle doit se prononcer dans les 24 heures, ont-ils indiqué avant-hier mardi. « Les parties sont tombées d'accord pour le recomptage des voix », a indiqué l'avocat de Jean Ping, Me Jean-Rémy Bantsantsa, ce que confirme l'avocat d'Ali Bongo, Me Francis Nkea, joint juste après. Jean Ping avait saisi la Cour constitutionnelle le 8 septembre pour demander le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué. Son adversaire, Ali Bongo, y a obtenu 95 % des voix pour 99 % de participation, selon les résultats officiels provisoires de la Commission électorale (Cénap). Ce score lui a permis de l'emporter sur l'ensemble du pays avec environ 5.000 voix d'avance, selon ces mêmes résultats de la Cénap. Leur proclamation le 31 août par le ministre de l'Intérieur avait provoqué des manifestations chez les anti-Bongo, qui avaient été sévèrement et rapidement réprimées. « On est d'accord pour le recomptage mais dans les 2.579 bureaux de vote (dans tout le pays) », l'avocat d'Ali Bongo. « Il faut éviter de faire de la discrimination entre le Haut-Ogooué et les huit autres provinces ». Seulement, sur quelle base doit se faire le recomptage ? Cette question divise les deux parties dans le secret des travaux à l'intérieur de l'imposant édifice qui abrite la Cour constitutionnelle sur le bord de mer à Libreville. « Nous voulons la confrontation des procès-verbaux alors qu'ils ne veulent travailler que sur les procès-verbaux de la Commission électorale », précise un porte-parole de l'équipe de campagne de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi. « La loi dit que le recomptage se fait sur la base des procès-verbaux de l'administration », répond l'avocat d'Ali Bongo. C'est-à-dire ? « La Commission électorale ».