Une bombe de fabrication américaine a été utilisée le 15 août au Yémen lors d'un raid aérien meurtrier contre un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF), a affirmé lundi Amnesty International. Selon des experts en armement consultés par l'organisation de défense des droits de l'Homme et qui ont examiné des photos, une bombe aérienne à guidage de précision de type Paveway a servi dans cette attaque. Le raid contre l'hôpital d'Abs (nord du Yémen) avait fait 19 morts et 24 blessés, selon MSF. Il avait entraîné l'ouverture d'une enquête par la coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient au Yémen en soutien au gouvernement contre des rebelles chiites alliés à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh. Ces rebelles contrôlent de vastes portions de territoire dont la capitale Sanaa. «Il est scandaleux que des Etats aient continué à fournir à la coalition menée par l'Arabie saoudite des armes, y compris des bombes aériennes et des avions de combat, malgré la preuve évidente que ces armes sont utilisées pour attaquer des hôpitaux et d'autres cibles civiles en violation de la loi humanitaire internationale», a déclaré Philip Luther, directeur de recherche à Amnesty. Amnesty International, ONG basée à Londres, a appelé tous les pays, y compris les Etats-Unis et le Royaume-Uni, à «cesser immédiatement de fournir des armes susceptibles d'être utilisées dans le conflit yéménite». La coalition arabe a mené depuis 18 mois des raids aériens intensifs au Yémen, s'attirant de vives critiques quand des cibles civiles étaient touchées. Vendredi, le quotidien britannique The Guardian a affirmé que plus du tiers de ces raids ont touché des sites civils, dont des hôpitaux et des écoles. La guerre au Yémen fait plus de 6.600 morts depuis mars 2015.