Keltoum Bornaz: cinéaste tubisienne (1945-2016) Sa mort est survenue le 3 septembre 2016. Kaltoum Bornaz, née le 24 août 1945 à Tunis et morte le 3 septembre 2016 à Ben Arous à l'age de 70 ans, est une réalisatrice, scénariste et productrice de cinéma tunisienne. Elle appartient à la première génération de femmes cinéastes en Tunisie, et à une génération d'artistes et d'intellectuels, jeunes au moment de l'indépendance tunisienne, qui ont grandi et émergé professionnellement durant les années Bourguiba. Eduquée dans un milieu cinéphile, Keltoum Bornaz mène des études de lettres à l'université de Tunis, et prolonge son cursus par des études sur le cinéma à l'université de Paris III et à l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). Elle est diplômée de l'IDHEC, option Scripte et Montage, en 1968. Elle appartient à la première génération de cinéastes femmes en Tunisie, avec Salma Baccar et Moufida Tlatli, et à une génération d'artistes et d'intellectuels tunisiens, nés entre 1944 et 1950, qui avaient à peine une dizaine d'années au moment de l'indépendance et ont une vingtaine d'années en mai 1968. Cette génération comprend des personnalités comme Mohamed Dib, Fadhel Jaïbi, Fadhel Jaziri, Férid Boughedir, Nacer Khémir, Mahmoud Ben Mahmoud ou encore Nouri Bouzid. C'est une période de contestation, notamment au sein du milieu étudiant français au sein duquel elle vit alors, et où la figure tutélaire du général de Gaulle est chahutée. La décennie suivante, les années 1970, est souvent, pour sa génération, celle du retour en Tunisie, marquée par un contexte politique dominé par une autre personnalité historique, Habib Bourguiba, avec un culte de la personnalité autour de lui, une tension sociale et politique, et une période qui est quelquefois assimilée à des « années de plomb ». Après 1968, en France ou en Tunisie, elle travaille comme scripte à la télévision puis au cinéma, comme assistante pour les réalisateurs Rachid Ferchiou, Tarak Ben Ammar, Nacer Khémir, Claude Chabrol, Franco Zeffirelli et Serge Moati et comme monteuse. Elle participe ainsi au montage de "Vendredi ou la vie sauvage" de Gérard Vergez, "Pirates" de Roman Polanski et "La barbare" de Mireille Darc, et comme scripte ou assistante à la réalisation des "Magiciens" de Claude Chabrol, de la mini-série "Jésus de Nazareth" de Franco Zeffirelli et des "Baliseurs du désert" de Nacer Khémir. Elle réalise différents courts métrages et moyens métrages dans les années 1980 et 1990. Elle met quatre ans à réunir le financement nécessaire à son premier long métrage, "Keswa, le fil perdu", qui sort en 1998, et crée sa propre société de production, "Les films de la mouette". Ce premier long métrage est diffusé en Tunisie et présenté dans plusieurs festivals internationaux, comme à Tübingen et Mannheim. Il est distingué également en juillet 1998 d'une mention spéciale du jury au palmarès de la biennale de l'Institut du monde arabe à Paris (4e biennale des cinémas arabes). Dix ans plus tard, en 2008, un deuxième long métrage est diffusé, "L'autre moitié du ciel", et fait partie de la compétition lors du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou 2009. En 2012, elle est l'une des premières signataires d'un appel pour la constitution d'un Comité de défense des valeurs universitaires et de soutien à la faculté des lettres, des arts et des humanités de l'université de La Manouba, réagissant ainsi aux pressions des salafistes sur l'université. Elle meurt le 3 septembre 2016 des suites d'une explosion de gaz à son domicile au quartier de Mutuelleville à Tunis. Claude- Jean-Philippe: critique de cinéma français (1933-2016) "Claude-Jean Philippe a montré/analysé/défendu/promu, ce qu'on appelle, pour faire court, le bon cinéma. Une pensée". C'est en ces mots que Gilles Jacob, critique et ex-directeur du festival de Cannes a rendu hommage à son compatriote et collègue disparu Claude-Jean Philippe, décédé le dimanche 11 septembre, à l'âge de 83 ans. A travers des émissions comme "Le Ciné-Club", il avait su faire partager sa passion et rendre accessible le 7ème Art au plus grand nombre. Claude-Jean Philippe, à l'état-civil Claude Nahon, né le 20 avril 1933 à Tanger (Maroc) et mort le 11 septembre 2016, est un auteur de livres sur le cinéma, un essayiste et diariste, un réalisateur et producteur de télévision, auteur de nombreux documentaires, ainsi qu'un homme de radio. Il est également, à l'occasion, scénariste ou acteur. Né dans une famille juive d'instituteurs, Claude-Jean Philippe perd la nationalité française en 1940, est retiré de l'école communale pour être placé en école israélite. Il entre dans le Centre d'expression et théâtre "La baraque" de Casablanca (Maroc) dirigé alors par André Voisin. Il arrive à Paris en 1954. Il fait ses études secondaires au lycée Voltaire dans une classe préparatoire à l'IDHEC qu'il intègre en 1955. Claude-Jean Philippe présente le Ciné-club, le vendredi soir sur l"a chaine de télévision Antenne 2" puis "France 2", de 1971 à 1994, soit environ 1 000 films qu'il introduit, pendant une quinzaine d'années, à la fin de l'émission "Apostrophes" de Bernard Pivot. En 1976, il crée sur France Culture l'émission hebdomadaire "Le cinéma des cinéastes", à laquelle succède, en 1984, "Microfilms" de Serge Daney. Claude-Jean Philippe anime, à partir de la fin des années 1980, un ciné-club le dimanche matin à 11 heures au cinéma "L'Arlequin", dans le 6e arrondissement de Paris. Il y fait partager à un public nombreux son amour du cinéma, ses coups de cœur et ses connaissances cinématographiques. Durant sa carrière de critique de cinéma, Claude-Jean Philippe a publié de nombreux ouvrages de références dont "Le roman du cinéma" en deux volumes(1984), "Métropolis, images d'un tournage"(1985), "Simone Signoret"(1985), "Une nuit chez les Marx"(1986), "Le roman de Charlot"(1987), "François Truffaut"(1988), "Jean Cocteau"(1989), "Jean Renoir"(2005), "100 films pour la cinémathèque idéale"(2008), ainsi qu'une autobiographie "Le journal d'un cinéphile"(1990). Depuis 1966, Claude-Jean Philippe a réalisé plusieurs films à caractère documentaire sur le cinéma notamment "Et pourtant ils tournent"(1966), "Les gens de Belleville"(1973), "Encyclopédie audiovisuelle du cinéma "(1978),