Depuis l'élection présidentielle du 27 août dernier, au Gabon, tous les observateurs du continent et de l'étranger ont les yeux rivés sur ce pays en raison de la crise post électoral qui a éclaté au lendemain du vote ayant fait sept morts et des centaines de blessés. Puis s'en sont suivies les contestations de la part da la majorité des partis d'opposition, regroupés autour de Jean Ping. Aujourd'hui, la Cour constitutionnelle est en train d'instruire les recours déposés suite à la réélection contestée d'Ali Bongo. Avec un verdict attendu d'ici le 23 septembre, la présidente de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsuo, âgée de 61 ans, détient les clés du dénouement de la crise post électorale, selon les analystes. Portrait d'une Dame pas comme les autres. Ce ne sera pas faire offense à Marie-Madeleine Mboranstuo que de rappeler ce qui est sur la place publique à Libreville : elle a été la maîtresse d'El Hadj Omar Bongo avec qui elle a eu trois enfants. Ali Bongo est donc le demi-frère de ses trois enfants. Jean Ping, lui, est l'ancien compagnon de Pascaline, la fille aînée d'Omar Bongo. Ali Bongo et Jean Ping, deux anciens beaux-frères. L'ambassadeur américain au Gabon a eu ce mot : « Ici c'est Dallas ». Marie-Madeleine Mbsoranstuo est une femme de tête, d'expérience, bardée de diplômes français. Brillante juriste, elle devient la patronne de la Cour constitutionnelle en 1998. « La Cour, dit Jean Ping, c'est la tour de Pise. Elle penche toujours du côté du pouvoir ». Lors des élections de 2009, la Cour avait rejeté les onze requêtes en annulation déposées par l'opposition. « Nous étions là dans une succession de père en fils, dit un politologue, synonyme de stabilité et de continuité. Paris voyait cela d'un bon œil ». Mais 2016 n'est pas 2009, le PDG est affaibli, de nombreux anciens caciques ont claqué la porte et la communauté internationale demande impartialité et transparence. « Cette femme est l'homme le plus puissant du Gabon. Même le Palais craint ses décisions...», déclare un diplomate.