A la suite des attentats récents en France et en Allemagne, les questions que posent les médias occidentaux remettent en surface le rapport entre le terrorisme et la prolifération de Daech. Les hypothèses probables déclenchent préventivement des signaux d'alarme, que les experts invitent à prendre très au sérieux. Juillet, un mois sanglant en Europe Nice, la ville française, a été bouleversée, la soirée du 14 juillet, par une terrible tuerie de masse, un camion ayant heurté des centaines de personnes qui étaient là pour les feux d'artifice célébrant la fête nationale. Le bilan est lourd : 84 morts et des centaines de blessés. Mohamed Lahouaiej Bouhlel est l'auteur du massacre. Il est un Tunisien, domicilié à Nice. L'homme, au profil peu religieux et ultra-violent, est psychologiquement très instable. Les enquêtes menées à son sujet indiquent qu'il était en lien avec l'organisation Daech (Etat pseudo-islamique). Le parlement français déclare le prolongement de l'état d'urgence. Le procureur de Paris, François Molins, annonce qu'il s'agit d'un projet criminel préparé depuis des mois et que toute analyse au-delà de l'acte terroriste demeure erronée. Une déclaration officielle a nié l'explication de cet acte par un motif psychologique. Selon les dires des spécialistes, l'attentat incarne un fonctionnement en réseau bien réfléchi et que les commandos terroristes sont esseulés. Leurs actes violents ne sont, à l'origine, que la conséquence d'un élément déclencheur touchant à leur vécu. L'Allemagne : attaquée quatre fois en une semaine ! Bavière, Ansbach et Munich ont été des scènes de drame durant le mois de juillet à maintes reprises. Les victimes se comptent par dizaines. L'Etat allemand a recouru à des enquêtes approfondies afin de décrypter les vraies motivations des terroristes qui sont, en majorité, des réfugiés afghans ou syriens. L'attentat du 18 juillet a été revendiqué par Daech, celui du 22 juillet était une attaque suicide, tandis que les deux autres ont été plutôt considérés comme des crimes passionnels ou dus à des maladies psychiatriques. Quelques auteurs de ces attentats souffraient, effectivement, de déséquilibres mentaux et de troubles de la personnalité, selon les enquêteurs. Une situation conflictuelle qui n'a pas empêché l'Etat allemand de garder ses frontières ouvertes devant les migrants, en dépit de ce qui se passe dans le monde arabo-musulman, sachant que ces migrants constituent des cibles de choix pour les recruteurs de Daech. Islamophobie ou tendance médiatique ? D'après le docteur Samuel Leistedt, professeur de psychiatrie à Bruxelles : « Le terroriste n'est pas un malade, narcissique ou paranoïaque...c'est plus qu'un état mental, cela ne suffit pas pour relever de la pathologie ». Les derniers attentats qui ont fait écho en Europe remettent en question l'islamophobie que définit Tariq Ramadan, philosophe, islamologue et président de l'organisation "European Muslim Network" à Bruxelles, comme étant: « une question à la fois sociale et religieuse ». Pour lui, il s'agit « d'attaquer les Musulmans en termes de discrimination sociale, en termes de racisme ». D'ailleurs, les médias réagissent à la suite de tout attentat terroriste, notamment sur le territoire de l'Union Européenne, et s'empressent de mettre sous les lumières tous les détails de la vie des auteurs d'attentats, de manière parfois déformée ou exagérée. Une réaction inconsciemment profitable pour Daech, qui bénéficie ainsi d'une médiatisation gratuite et immédiate de ses actes terroristes dans le monde entier.