Les cours pétroliers continuent à perdre du terrain, puisqu'ils ont fortement baissé vendredi, après le vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE). « C'est largement lié à tout ce qui s'est passé depuis vendredi en Europe, c'est-à-dire le vote britannique pour quitter l'UE », résume Bart Melek, de TD Securities, ajoutant que « cela a attisé les craintes concernant la croissance mondiale ». En effet, selon le Prix du baril, un portail français spécialiste qui fournit en temps réel des chiffres sur l'évolution du marché international du pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli vendredi, 24 juin, de 2,20 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude, aussi appelé Texas Light Sweet, une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie, pour la même échéance, perdait 2,11 dollars à 48,00 dollars. Idem à Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 2,50 dollars, là aussi un déclin de quelque 5%, à 48,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Autre conséquence de ce scrutin britannique, selon Bart Melek, chute de l'euro et de la livre sterling sur le marché des changes, et hausse du dollar au détriment d'actifs comme le pétrole. Les échanges pétroliers pâtissent en général de la force du billet vert car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc moins intéressants pour les acheteurs. Malgré ce contexte défavorable, les observateurs remarquaient dans l'ensemble que les cours pétroliers limitaient leurs pertes par rapport à des actifs plus directement concernés, comme les actions européennes, affirme le Prix du baril. « Même si le marché du pétrole a fortement baissé, il s'est un peu stabilisé et se maintient au-dessus de ses plus bas niveaux de la semaine précédente », explique M. McGillian. « Mais vu les incertitudes, on ne peut vraiment pas établir si (le Brexit) est désormais complètement intégré dans les cours », a-t-il reconnu. Avec cette forte baisse des prix de l'or noir sur le marché international, les prix à la pompe devront, en principe, reculer davantage au Maroc. C'est ce que stipule justement le système d'indexation partielle, mis en œuvre le 1er janvier 2015, qui vise principalement à réviser les prix à la consommation à raison de deux fois par mois (les 1er et 16). Actuellement, trois produits liquides sont soumis à ce système : essence super, gasoil et fuel industriel. Néanmoins, depuis la mise en application de l'indexation, les prix à la pompe n'ont pas été réduits, il est vrai, de façon consistante. Quelques centimes seulement ont été enlevés, malgré la forte baisse des cours du pétrole sur le marché international, en crise depuis le milieu de l'année 2014. Dès cette date, le cours du baril de pétrole est en chute libre (environ —75%), frappé par une conjoncture défavorable: surabondance de l'offre, demande en baisse et ralentissement de l'économie mondiale, en particulier de l'économie chinoise, première consommatrice d'énergie au monde.