Les Nuits du Ramadan sont nées à El Jadida en 2006, et étendues à tous les Instituts français du Maroc depuis 2012. Cette grande manifestation culturelle accompagne ce grand moment annuel de spiritualité qu'est le Ramadan à travers le dialogue des musiques du monde, souligne M. Hortebeuse, directeur de l'Institut français d'El Jadida, mardi lors d'une conférence de presse. Et d'ajouter que cette édition réunira cette année un cocktail de grands musiciens venant de différents horizons, ayant en commun les valeurs universelles de dialogue, de respect, de tolérance et de partage. Les Nuits du Ramadan 2016 mettront cette année l'accent sur la musique marocaine revisitée, entre mélodies orientales ou traditionnelles et réinterprétations contemporaines. Elles puisent dans les talents venus des deux rives de la Méditerranée, voire de l'autre côté de l'Atlantique, avec la participation très attendue de Hassan Boussou et le groupe Ganga, Smadj et Sofiane Saïdi, qui partageront la scène avec des groupes locaux. Autant de musiciens passeurs d'idéaux, bâtisseurs de ponts qui écoutent, apprennent, transforment et enrichissent la musique qui les a nourris pour l'offrir au public. Abderrahim El Bertai, de la direction régionale de la culture, a lui, focalisé son intervention sur la présentation des artistes locaux, tel le collectif d'artistes Souiri Sttawna, la troupe féminine marrakchie Houariyate et l'orchestre Azemmouri Rabii Al Malhoun. C'était donc une occasion pour le public doukkali de découvrir, le jeudi 16 juin, l'artiste Smadj. Né en Tunisie, Jean-Pierre Smadja alias Smadj a grandi en écoutant de la musique orientale, du funk et de la soul, de la musique brésilienne et des musiques folkloriques. Après un premier album sorti en 1994,Tatoom présente Tatoom, ce n'est qu'en 2000 qu'il est reconnu sur la scène internationale avec équilibriste, un disque qui fusionne déjà l'acoustique et l'électronique et qui lui vaut la quatrième position au classement des European World Music Charts. Dans Spleen, ce nouveau disque qui marque son retour au centre des métissages modernes, Smadj plus que jamais chaman du oud utilise acoustique, électricité et machines pour sculpter un superbe puzzle musical. La soirée de vendredi 17 juin a été consacrée à l'artiste Boussou Ganga. Hassan Boussou dont le nom de famille provient de l'ethnie des Bozo, peuple de pêcheurs de l'ancien Soudan occidental, est né à Casablanca. Il a été éduqué selon les préceptes de la tradition gnaoua par son père, le regretté maâlem (maître) Hmida Boussou, et a participé à toutes les tournées de ce dernier dans les années 90. Créée par le mâalem Hmida Boussou, la troupe Boussou Ganga connaît un succès national en participant à tous les événements culturels (Festival des arts populaires de Marrakech...) et un essor international en partant régulièrement en tournée en Europe et aux États-Unis. Pour la clôture de cette 10ème édition samedi 18 Juin, les organisateurs n'ont trouvé mieux que l'artiste algérien Sofiane Saïdi. Né en Algérie, à Sidi Bel Abbès, berceau de la musique raï, Sofiane Saïdi fut nourri au sein de sa famille, par les mélodies traditionnelles arabes, ainsi que par des musiques aux accents modernes et occidentaux. C'est de cet amalgame qu'il va composer son propre style, aussi bien dans le chant que dans la mélodie. Ses influences s'étendent de Cheika Rimiti, Oum Keltoum, Raïna Raï, Farid El Atrache jusqu'à Otis Redding, James Brown ou Ella Fitzgerald. Avec son nouvel album El Mordjane (Le Corail), Sofiane Saïdi propose un projet vraiment personnel.