Grâce au ministère des Affaires islamiques et des Habous, le Maroc s'apprête à célébrer l'ouverture d'un musée de la civilisation de l'eau, et ce, dans le sillage de son entière application dans le vaste chantier environnemental de la COP 22 qu'il est appelé à accueillir du 7 au 14 novembre prochain. L'idée est originale aussi bien dans sa conception que dans sa configuration et on la doit à un ministère longtemps cantonné dans les affaires spécifiquement religieuses et particulièrement foncières lorsqu'il s'agit des terrains qui lui reviennent de droit. Pour le ministre Ahmed Taoufik, initiateur de l' idée de sortir de l'ornière des sentiers battus de son département pour investir le champ des arts et de la culture dans leurs aspects matériel et immatériel, « la création d'un musée consacré essentiellement à l'Histoire marocaine de l'eau (son importance, sa canalisation, son acheminement, sa gestion, sa répartition dans le temps et dans l'espace, la politique des barrages et des voies collinaires) est une nécessité pour lever un pan sur l'important rôle joué par le Maroc pendant des décennies dans l'art des canalisations des eaux pluviales et naturelles. C'est d'ailleurs ce qui a préparé notre pays à faire face à ce qu'on appelle aujourd'hui l'or bleu, lequel constitue, à n'en pas douter, l'enjeu de l'avenir. L'occulter serait une insulte à l'adresse des pionniers de cet ouvrage colossal perpétué à travers des siècles et sans cesse amélioré pour demeurer au goût du jour ». C'est ainsi que le ministère des Affaires Islamiques a consacré un terrain de 5 ha relevant de sa propriété, sis à la Palmeraie, à moins d'une centaine de mètres du pont de Tensift bâti par Ali Ben Youssef au début du 12ème siècle et qui est toujours opérationnel, s'est adossé sur des experts, des scientifiques et des organismes nationaux et internationaux pour réaliser un monument exceptionnel du genre tant dans sa conception que dans sa configuration. Des équipes du Maroc bien entendu, de l'Allemagne, de l'Espagne, du Royaume Uni, s'occupant chacune selon sa spécialité de la réalisation, de la muséographie, de la collection des pièces, de la reconstitution de l‘Histoire des ouvrages hydrauliques, des arts islamiques dans la construction des barrages, bref des professionnels scientifiques hautement préparés à pareille mission. Signalons que le musée comprendra 2 parties : une consacrée à la galerie d'exposition avec auditorium et bibliothèque sans parler du sous-sol où il y aura des géantes maquettes, et une 2ème partie consacrée à un jardin ludique doté de cafétéria et des espaces de repos. Nous ne saurons clore ce reportage sans remercier My Jaâfar Kensoussi, la cheville ouvrière de ce projet, qui a eu l'amabilité de nous faire découvrir cet important projet dont les travaux de construction sont au stade de la finition et qui devrait normalement être opérationnel au mois de septembre prochain, c'est-à-dire à 60 jours de l'ouverture de la COP 22.