David Cameron, Jeremy Corbyn, Boris Johnson..., des responsables politiques de tous bords, favorables ou opposés à un maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, ont intensifié samedi leur campagne, à moins de six semaines du référendum. Dans le camp des partisans d'un Royaume-Uni dans l'UE, qui avait prévu pas moins d'un millier d'événements dans tout le pays pour la seule journée de samedi, le Premier ministre conservateur David Cameron se voulait rassembleur tandis que le chef du Parti travailliste - dans l'opposition - Jeremy Corbyn comptait défendre le maintien dans le bloc des 28 en accablant le parti conservateur au pouvoir. Dans sa circonscription à l'ouest de Londres, le chef du gouvernement a averti qu'un Brexit pourrait conduire à "une récession". "Si nous votons le 23 juin pour quitter (l'UE), nous voterons pour des prix plus élevés, nous voterons pour des emplois moins nombreux, nous voterons pour une croissance plus faible, nous voterons potentiellement pour une récession", a-t-il dit. Cela signerait également la fin de l'adhésion britannique à la Banque européenne d'investissement qui a injecté 16 milliards de livres (20 milliards d'euros) dans des projets britanniques ces trois dernières années, a-t-il mis en garde. Le chef des libéraux démocrates (centre droit) Tim Farron et la députée des Verts Caroline Lucas étaient notamment attendus à ces événements contre un Brexit, à un moment où les sondages placent toujours les deux camps à égalité parfaite, 50-50, dans les intentions de vote. Mais pour le chef de l'opposition, Jeremy Corbyn, "nombre des problèmes" du pays sont à imputer au gouvernement conservateur plutôt qu'à l'Union européenne. En outre, "s'éloigner (de l'UE) ne règlera pas le problème" de la protection de l'emploi ou celui de la lutte contre la pollution, a-t-il estimé devant un rassemblement de soutien au Parti travailliste. Du côté des partisans d'une sortie, l'ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson a déclaré à Bristol (sud-ouest) que ce "n'était pas seulement le moment de libérer (la Grande-Bretagne) de ses chaînes, il est temps de défendre la liberté sur l'ensemble du continent" européen. Le Royaume-Uni peut "prospérer comme jamais auparavant" en quittant l'UE, a-t-il martelé. D'autres rassemblements pour un Brexit étaient prévus un peu partout. A Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, l'ancien ministre conservateur Owen Paterson devait affirmer qu'un vote en faveur d'un maintien dans l'UE équivaudrait à faire du Royaume-Uni "la colonie du super Etat UE, avec davantage d'intégration et une influence britannique de plus en plus réduite". Le porte-parole du parti europhobe Ukip pour les questions de migration Steven Woolfe devait, quant à lui, tenter de mobiliser les électeurs pour "cette chance unique dans une vie de reprendre le contrôle du pays", à l'occasion de ce rassemblement commun. A moins de six semaines du référendum, les partisans du Brexit et ceux pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne seraient à égalité, à 50% chacun, d'après le site web de l'institut What UK thinks sur la moyenne des six derniers sondages. Cameron chercherait également à convaincre les électeurs qu'il dit la vérité sur l'Europe, d'après un nouveau sondage réalisé samedi soir. Vingt-et-un pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu'elles faisaient plus confiance à Cameron qu'à Johnson d'après un sondage réalisé pour le Sunday Mirror et l'Independant.