Les économies avancées auraient affiché une croissance relativement modérée au premier trimestre 2016, estimée à 1,6% en rythme annualisé, après un léger ralentissement au quatrième trimestre 2015. L'activité aux Etats-Unis aurait bénéficié du dynamisme des services et du soutien de la consommation, favorisée par l'amélioration des salaires et la baisse des prix du pétrole. En zone euro, la légère reprise de l'activité aurait été stimulée par un regain de pouvoir d'achat des ménages et une relance progressive de l'investissement. Dans les pays émergents, la croissance de l'économie chinoise aurait été portée par la consommation privée. En Inde, en Turquie et dans les pays d'Europe centrale et orientale, la croissance aurait été plus dynamique, soutenue par la faiblesse des prix énergétiques. En revanche, l'activité aurait poursuivi sa tendance baissière en Russie et au Brésil, dans un contexte de dépréciation de leurs monnaies respectives, de hausse de leurs prix à la consommation et de dégradation de leurs finances publiques. Dans ce contexte, le commerce mondial de biens aurait crû de 2,7%, au premier trimestre 2016, entravé par la faiblesse persistante des importations des pays émergents. La demande mondiale adressée au Maroc, toujours résiliente face à la modération du commerce mondial, se serait orientée en hausse de 3,5%, en glissement annuel, tirée, notamment, par celle en provenance des principaux partenaires européens. Au niveau national, les exportations de biens, en valeur, auraient ralenti au premier trimestre 2016, ne profitant que partiellement de l'orientation favorable de la demande extérieure. Toujours pilotées par les ventes de l'industrie agro-alimentaire et du secteur automobile, notamment du segment de la construction, les exportations n'auraient augmenté que de 2%, en variation annuelle, après +4,6% et +5,5% enregistrés deux trimestres auparavant. Hors automobile, les ventes extérieures auraient même légèrement reflué, influencées par la baisse des expéditions des engrais naturels et chimiques et des articles de la bonneterie. Les importations se seraient, pour leur part, redressées de 2,3%, après une baisse durant l'année 2015, alimentées par les acquisitions des biens de consommation (voitures de tourisme et médicaments), d'équipement (machines, appareils divers et voitures industrielles), des demi-produits (matières plastiques, papier et carton) et des produits alimentaires (céréales et sucre). En revanche et malgré la hausse des achats en tonnage des gasoils et fuels, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, en vue de compenser la suspension temporaire des importations de pétrole brut, suite à l'arrêt de la raffinerie la Samir, les importations de produits énergétiques en valeur auraient poursuivi leur tendance baissière, dans un contexte de reflux des cours mondiaux énergétiques. Le déficit de la balance commerciale se serait, ainsi, creusé, au premier trimestre 2016, de 3%, en glissement annuel, après sept trimestres d'allégement, en raison de la hausse des importations par rapport aux exportations. Cette évolution se serait traduite par une légère baisse du taux de couverture estimée à 0,2 point, pour atteindre 60,8%. Hors automobile, ce taux n'aurait pas dépassé 46,9%. Ralentissement de la demande intérieure Après avoir été relativement soutenue au quatrième trimestre 2015, la demande intérieure privée aurait légèrement ralenti au premier trimestre de 2016. Le rythme de croissance de la consommation domestique aurait, quelque peu, décéléré, enregistrant une hausse de 3,3%, en variation annuelle, au lieu de +5% un trimestre auparavant. Ce ralentissement serait attribuable à une baisse des revenus ruraux et à une quasi-stagnation des transferts des MRE, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,7%, au lieu de +1% un trimestre plus tôt). La hausse des dépenses de consommation, alimentées, en partie, par un accroissement d'environ 5,2% des crédits à la consommation, aurait plutôt profité aux importations de biens de consommation, dont la hausse se serait établie à 11,7%, au premier trimestre 2016. L'investissement productif aurait affiché un accroissement de 3,6%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de +6,7% un trimestre auparavant. Cette évolution aurait été, particulièrement, attribuable à une légère amélioration des investissements en construction, en ligne avec le raffermissement de 5,2% des ventes de ciment et l'accroissement de 5,7% des crédits à l'immobilier. Le rythme de croissance de l'investissement en produits industriels aurait, pour sa part, poursuivi sa tendance haussière, dans le sillage d'un renforcement de 11,2% des importations de biens d'équipement et d'une progression de 1,5% du flux des crédits accordés à l'équipement. Inflation modérée Les prix à la consommation auraient poursuivi leur ralentissement au premier trimestre 2016, pour le troisième trimestre successif, affichant une hausse de 0,7%, en glissement annuel, au lieu de +1% un trimestre plus tôt. Cette décélération aurait principalement traduit la modération des prix des produits alimentaires (+0,5%). Les hausses exceptionnelles des prix des oignons et des œufs, auxquelles s'est ajoutée celle du sucre, auraient été atténuées par la baisse des prix des autres produits frais. Pour leur part, les prix des produits non-alimentaires auraient connu un accroissement de 1,1%, au lieu de +2,2% un trimestre auparavant, en lien avec la baisse des prix des produits énergétiques. L'inflation sous-jacente aurait, également, décéléré, pour atteindre +1,2%, après +1,3%, au quatrième trimestre 2015, sous l'effet du léger recul des prix des produits hors frais qui aurait compensé, en partie, la hausse des prix des des services de transport, notamment les billets des trains.