La part de marché du Maroc a affiché, au cours de la période 2000-2014, une quasi-stagnation aux alentours de 0,129%, en moyenne annuelle. Par contre, sur la période 2007-2014, elle s'est inscrite dans une tendance haussière, après quatre années de baisses successives. Selon la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière), ce taux a atteint son niveau le plus élevé (0,145%) en 2008, en lien notamment avec la croissance importante des exportations de phosphates et dérivés au cours de cette année. La part de marché la plus faible (0,118%) a été enregistrée en 2006, en raison d'une croissance moins dynamique des exportations marocaines en comparaison avec les importations mondiales, ajoute la même source dans son nouveau rapport : « Décomposition de la compétitivité structurelle du Maroc : Marges intensives et extensives de nos exportations », publié en hommage à la regrettée Mme Ilham Haggouch, cadre à la DEPF. Parallèlement à cette quasi-stagnation de la part de marché mondial du Maroc, certains pays concurrents ont amélioré leurs performances à l'export durant 2000-2014. C'est le cas de l'Inde (+1,7%), de la Pologne (+1,1%), de la Turquie (+0,9%), du Chili (+0,4%) et de l'Egypte (+0,19%) La DEPF fait savoir, par ailleurs, que l'examen de l'évolution de la structure de la part de marché à l'export du Maroc, durant la période en question, fait ressortir que certains secteurs sont en déclin, tandis que d'autres ont gagné en parts de marché. Les premiers secteurs sont, essentiellement, le textile-habillement et l'électronique dont les parts sont baissés sur la même période de 0,625% à 0,517% et de 0,063% à 0,035% respectivement. Les seconds comprennent de nouveaux secteurs d'exportation pour le Maroc comme la mécanique (et plus particulièrement l'aéronautique), l'automobile et l'électrique, dont les parts ont connu des progressions respectives de 0,014%, 0,004% et 0,084% en 2000 à 0,034%, 0,166% et 0,338% en 2014. Le secteur de la chimie a également gagné des parts de marché (passant de 0,188% à 0,216%), du fait du repositionnement stratégique du groupe OCP sur les dérivés de phosphate et, en particulier, les engrais. Quant au secteur de l'agroalimentaire, il a affiché une quasi-stagnation de sa part de marché (passant de 0,332% à 0,327%).Parallèlement à ces évolutions, les exportations marocaines ont enregistré, sur la période 2000-2014, un taux de croissance annuel moyen de 9,2%, soit un rythme supérieur à celui des importations mondiales (7,9%). Ces dernières ont connu, au cours de la période 2002-2006, un rythme soutenu (16,8%). Par contre, les exportations marocaines n'ont pas suivi cette dynamique mondiale, enregistrant une croissance de 12,9%. A partir de 2007, elles ont été, avec un taux de croissance maximum de 31% en 2008, plus dynamiques que la demande mondiale en importations dont la progression maximale a été de 22% en 2010. Le creux constaté en 2009 s'explique par les répercussions négatives de la crise financière internationale sur le commerce mondial et ses implications sur le commerce extérieur marocain. Le fait que la croissance des exportations marocaines ne puisse dépasser significativement la croissance des importations mondiales peut s'expliquer, selon la DEPF, par trois grands facteurs. D'abord, une spécialisation sectorielle dans des biens pour lesquels la demande augmente à un rythme relativement lent. Ensuite, une orientation géographique vers des marchés à croissance plus lente. Le troisième et dernier facteur est l'incapacité du Maroc à livrer une concurrence efficace à l'échelle internationale, soit, en d'autres termes, une perte de compétitivité.