Le projet de loi portant sur la déchéance de la nationalité française a été adopté par l'Assemblée nationale française, avec plus d'une centaine de députés socialistes qui n'ont pas voté en faveur de ce texte, et une cinquantaine de députés de la droite qui ont voté contre. Maintenant, pour faire adopter la réforme constitutionnelle, ce texte a besoin des trois cinquièmes des voix du Sénat. Ce très controversé projet de loi portant sur la déchéance de la nationalité française aux binationaux qui sont partis faire leur Jihad en Syrie avait été soumis à l'Assemblée nationale française le 29 décembre dernier et est en train de susciter un débat monstre non seulement au sein de la classe politique française, mais dans tout l'Hexagone .Un sujet qui est en train de diviser la classe politique et la société française, dans le sillage du débat sur l'état d'urgence et de la prétendue ou supposée unité nationale. Le pire, pour le président François Hollande, c'est que ce projet de réforme constitutionnelle a clairement divisé non seulement la majorité, mais également le Parti Socialiste. Un débat qui aurait pu n'être qu'un simple sujet de politique interne, si ce n'est le caractère international du conflit syrien et de Daech et surtout la double nationalité de ces présumés Jihadistes. On ne peut s'empêcher de penser toutefois que tant que ces " valeureux et braves Jihadistes " allaient combattre le régime de Bachar El Assad et faire leur " guerre sainte " pour les beaux yeux d'Israël, à coups de milliers de dollars et d'orgies sexuelles, détournant et embrigadant des dizaines de milliers de femmes condamnées à un esclavagisme pur et dur, cela ne dérangeait personne en France et ne semblait pas émouvoir grand monde en Europe ! Cela, sans oublier la responsabilité de certains pays quand il s'agissait d'en recruter des milliers afin de les envoyer en renfort au front de cette nouvelle croisade! Ces binationaux sont des Français à part entière quoique entièrement à part, mais ils sont nés en France et sont des enfants de la République. . Ce n'est que lorsque ces "brebis galeuses" ont commencé à rentrer indemnes de Syrie après leur sale besogne, échappant à la chape de plomb de Daech qu'ils ont posé un problème à la France. Lorsque des binationaux s'appellent Zinedine Zidane ou Karim Benzema , (et encore! ) la France les accueille à bras ouverts en son sein, mais lorsqu'ils s'appellent par exemple Mohamed Merat ou Kouachi, la République voudrait les déchoir de leur nationalité et, par conséquent, les renvoyer au pays de leurs origines. Contraint de prendre des mesures constitutionnelles et institutionnelles de lutte contre le terrorisme, le gouvernement français est certainement tombé dans le piège des Jihadistes, car ce débat est en train de fracturer la gauche de France, comme il menace de fracturer fatalement et durablement les valeurs humanistes universelles de la République. Il y a également la fracture politique dont il faudra payer la facture, car si le président français avait promis au début de son quinquennat le droit de vote pour les étrangers, avec la loi sur la déchéance de la nationalité française, François Hollande risque de se retrouver dans une très mauvaise posture que d'aucuns au PS ont qualifiée de "scandaleuse transhumance politique" ! Par ailleurs, une fois que cette loi sera adoptée, cela posera un problème juridique avec d'autres pays, à moins que les Jihadistes déchus de leur nationalité française n'aillent faire leurs papiers chez l'Etat Islamique ! N'oublions pas aussi les éventuelles dérives et atteintes aux droits de l'Homme qui risquent de se produire car, dès que l'on parle de Jihadistes, le délit de faciès est omniprésent et cela fait des années déjà qu'en France être islamiste est un délit ! Le pire, c'est que ce sont les médias qui ont fait jurisprudence en parlant" d'islamistes présumés". En ce qui nous concerne, au Maroc, notre pays est en droit, au nom de la réciprocité, de prendre également des mesures en vue de la déchéance de la nationalité marocaine à tous les Jihadistes binationaux de France, voire de l'UE, ayant des origines marocaines. Pour terminer, les attentats terroristes ont carrément et tellement structuré le quinquennat de François Hollande, pour penser que pour le président français, la tentation a été grande de saisir l'opportunité de couper l'herbe sous les pieds du Front National.