Malgré une année 2015 globalement favorable, les entreprises marocaines sont plutôt pessimistes pour cette nouvelle année. La majorité d'entre-elles n'envisagent pas de recruter des cadres en 2016. C'est ce qui ce dégage des résultats de l'enquête L'Economiste/ Sunergia sur le salaire des cadres, fraîchement rendue publique, soulignant que seules 17% d'entre-elles envisagent de recruter cette année cause, la baisse des commandes. D'autant plus que les entreprises ont largement intégré le ralentissement de la croissance économique cette année. A l'inverse, les métiers experts et les spécialités rares gardent leurs chances intactes. Leurs opportunités existeront toujours, affirme l'enquête, menée auprès de 89 entreprises, 861 cadres et 20 fonctions. De même, les commerciaux ont fortement l'intention de recruter en 2016. Ce besoin de se doter des commerciaux expérimentés se lit dans la valorisation du poste. « Plus la taille de l'entreprise augmente (au-delà de 500 millions de dirhams de chiffre d'affaires), plus la fonction gagne de nouveaux échelons. Dans un environnement pollué par des délais de paiement trop longs, les entreprises ont probablement adossé à ce poste, plus de responsabilité dans l'analyse des risques afin de contenir en amont les incidents de paiement », explique-t-on. Les directeurs et responsables commerciaux sont parmi les rares à n'avoir pas subi l'ajustement du package de rémunération. Bien au contraire, pour près de 60%, ils ont obtenu une augmentation en 2015, selon notre enquête. Les responsables commerciaux gardent ainsi tout le panier des compléments de salaires. A l'inverse, la fonction Recouvrement, malgré un environnement très difficile, ne perce pas. « Alors que la question de retard de paiement se pose de manière transversale dans la quasi-totalité des secteurs, quelle que soit la taille de l'entreprise, les recouvreurs ne semblent guère profiter de ce contexte ». Les mieux payés touchent autour de 20.000 à 25.000 dirhams mensuels, primes comprises. L'enquête révèle, par ailleurs, un statu quo des traitements aussi bien au sommet de l'entreprise qu'aux autres postes. Deux directeurs généraux sur trois n'ont pas obtenu une revalorisation salariale. L'enquête fait observer, en outre, qu'un cadre sur dix est couvert uniquement par l'assurance maladie gérée par la CNSS. Par contre, la majorité dispose d'une assurance maladie privée contractée par l'entreprise dans le cadre de contrat de groupe. En chiffre, près de 90% des cadres sont couverts par une mutuelle privée avec un taux de couverture médian de 80%. Le plafond médian annuel par salarié ressort à 60.000 DH. 83% des salariés déclarent, d'autre part, qu'ils effectuent des versements à la CIMR. Rapporté à la population globale des salariés, ceux qui ont la possibilité de cotiser à la CIMR restent des privilégiés. Moins de 7.000 entreprises sont adhérentes à la Caisse alors que plus de 120.000 sociétés sont enregistrées à la CNSS par exemple. La pension CIMR constitue donc un complément important surtout que la retraite de base reste très faible (la pension CNSS est plafonnée à 4.200 DH quel que soit le niveau du revenu en fin de carrière), constate l'enquête citée par le confrère L'économiste. Les données de cette enquête, réalisée en partenariat avec L'Economiste, ont été collectées par interview en situation de face à face auprès d'une personne occupant une fonction de responsabilité et ayant un pouvoir décisionnel suffisamment élevé pour accéder à l'information relative à la politique salariale de l'entreprise et permettre sa divulgation : directeur des ressources humaines (DRH), directeur financier ou directeur administratif et financier, directeur général ou directeur général adjoint (DGA). Quelques entreprises ont même participé à cette enquête par mail en envoyant les données via Internet ou par téléphone.