Force est de constater que le romancier Fouad Souiba s'évertue à passer d'un domaine à un autre sans aucune peine, pour s'engager avec succès dans l'ingénierie cinématographique. Habité et animé par de nobles causes tant patriotiques qu'universelles notre poète est pluridisciplinaire et omniprésent. D'un salon à l'autre, d'un festival à l'autre, le talent du romancier semble graver dans l'histoire son empreinte et combattre l'effacement des valeurs chères à l'humanité et le rejet d'une culture porteuse d'espoir. Ses livres sont d'une grande émotion. Ils allient poésie, récit de vie, récit de circonstance et de révolte, scènes de théâtre et même du cinéma sans toutefois trancher en faveur de l'un ou de l'autre genre puisque son écriture relève de l'œuvre totale. Il faut dire que l'intertextualité et l'intermédiarité dont nous allons parler sont deux fleurons qui collent à la vie de cet homme cultivé qui, de ses écrits, laisse entrevoir des thématiques cinématographiques par la force des choses. Fouad Souiba de son premier roman « L'Incompris du Hay Mohammadi », paru aux éditions SMEIN, à Rabat, avril 2012, (réédité en France en février 21016, chez Edilivre), est un roman attachantportant sur des thématiques véritables non seulement sur le Maroc ou le monde arabe mais sur l'Homme en général. Nominé au glorieux prix La Mamounia, le roman ne cesse de susciter l'intérêt et d'attiser la curiosité des chercheurs et des critiques. Le roman «L'Incompris du Hay Mohammadi» est une «saga familiale d'un siècle», et un projet d'écriture prometteur que le romancier a entamé et qui ne cesse de développer à travers d'autres œuvres notamment « Les Séquestrés ». Œuvre de fiction certes, mais à la manière d'un documentaire, les deux romans ne cessent d'interroger le lecteur, d'interpeller soncheminement intellectuel et social, et de révéler sa conscience collective. C'est une recherche où histoire et fiction se conjuguent mutuellement à tel point que les frontières entre les deux rives s'éclipsent. Fouad Souiba jouit d'un don de dompterle réel,d'une part, et de le soumettre à l'aire-réel, d'autre part. La réalité sous toutes ses facettes est quasi présente dans le monde fictif de l'auteur, elle le sous-tend, le meuble et l'oriente même. Chaque séquence de la vie est décomposée en petites unités palpables qui fondent une vision du monde originaleet bascule toutes les croyances restées jusque là inertes. Cinéaste d'abord, Fouad Souibaouvre son récitsur toutes les composantes de la société, non telle qu'elle se présente au lecteur mais telle qu'elle devrait être ou telle qu'elle la souhaite devenir puisqu'il s'agit pour le romancier de transcender le monde au lieu de le reproduire. Les personnages sont puisés dans le paysage politique, social ou historique, et c'est à travers leur mobilité, leur évolution et leur déception que l'auteur sculpte une toile inédite du Hay Mohammadien premier lieu et du monde arabepar la suite.Un monde fait de mots, de sons, de sensationset d'images surtout, et c'est là où le romancier parvient à surpasser laconcurrenceclassique entre écriture romanesque et œuvre cinématographique.Ce qui relève, ànotre sens, d'une même intermédialité chez Fouad Souiba, car écrire pour lui ne veut guère dire abandonner le mot pour l'image ni l'image pour le mot,il est question plutôt pour lui de revenir aux origines du langage.L'auteur choisit le roman dans ce sens où il voulait laisser s'exprimer ses personnages sans les surprendre loin des yeux de la caméra, mais tout en les scrutant sensiblement afin de les laisser évoluer indépendamment, comme étant seuls responsables de leur sort.Ce n'est pas l'auteur qui dira le contraire lorsqu'il annonce qu' « Aucun de ceux qui font l'objet de cette histoire n'était au courant de cette aventure.» Il convient de noter que le roman aborde différents types de personnages imaginaires et réels à la fois, il leur prête sa voixcomme pour leur rendre hommage: ils sont des personnes ordinaires, des acteurs, des poètes, des cinéastes,des combattants. Ce sont des personnages auxquels chaque lecteur puisse s'identifier. L'écriture souibienne se veut en fait une instruction sur l'histoire du Maroc moderne par une quête minutieuse des informations sur les personnes, les lieux les événements et une démarche qui laisse au lecteur la liberté de reconstituer les éléments de cette histoire, de combler son vide, avec l'intention de le rendre conscient de son ignorance de son héritage culturel. L'histoire de Sbaâ-Ellayl, personnage nodal,est en fait l'histoire de tout marocain de conditions modestes. Il s'agit d'un artiste désespéré qui vità Hay Mohammadi à Casablanca. Son père, est un héros de l'indépendance, à qui, on a relaté la bravoure du grand père héros de la guerre du Rif qui s'y est aussi installé le temps de se marier et d'engrosser sa femme. Vite parti au Rif vite disparu. Sbaâ-Ellayl passera le plus clair de son temps à parcourir les ruelles et à subir le vacarme produit par la tôle du bidonville le long de son enfance et de son adolescence. Jusqu'à cet âge il ne connaitra rien d'autre de la métropole casablancaise que ce Kariane Central... Sa vie basculera quand il décidera de partir ailleurs voler de ses propres ailes. Le roman raconte ces trois générations qui témoignent d'un itinéraire difficile du siècle. Sbaâ-Ellayl s'émerveillera plus tard de l'émergence de la révolution arabe et s'interrogera devant l'avènement du M20... mais après tout Sbaâ-Ellayl incarne aussi plusieurs de ces personnalités du monde artistique. LITTRATURE Identité et éclatement des genres Vers une Esthétique de la représentation dans l'œuvre romanesque de Fouad Souiba Par Mohamed EL MERRAHI* Force est de constater que le romancier Fouad Souiba s'évertue à passer d'un domaine à un autre sans aucune peine, pour s'engager avec succès dans l'ingénierie cinématographique. Habité et animé par de nobles causes tant patriotiques qu'universelles notre poète est pluridisciplinaire et omniprésent. D'un salon à l'autre, d'un festival à l'autre, le talent du romancier semble graver dans l'histoire son empreinte et combattre l'effacement des valeurs chères à l'humanité et le rejet d'une culture porteuse d'espoir. Ses livres sont d'une grande émotion. Ils allient poésie, récit de vie, récit de circonstance et de révolte, scènes de théâtre et même du cinéma sans toutefois trancher en faveur de l'un ou de l'autre genre puisque son écriture relève de l'œuvre totale. Il faut dire que l'intertextualité et l'intermédiarité dont nous allons parler sont deux fleurons qui collent à la vie de cet homme cultivé qui, de ses écrits, laisse entrevoir des thématiques cinématographiques par la force des choses. Fouad Souiba de son premier roman « L'Incompris du Hay Mohammadi », paru aux éditions SMEIN, à Rabat, avril 2012, (réédité en France en février 21016, chez Edilivre), est un roman attachantportant sur des thématiques véritables non seulement sur le Maroc ou le monde arabe mais sur l'Homme en général. Nominé au glorieux prix La Mamounia, le roman ne cesse de susciter l'intérêt et d'attiser la curiosité des chercheurs et des critiques. Le roman «L'Incompris du Hay Mohammadi» est une «saga familiale d'un siècle», et un projet d'écriture prometteur que le romancier a entamé et qui ne cesse de développer à travers d'autres œuvres notamment « Les Séquestrés ». Œuvre de fiction certes, mais à la manière d'un documentaire, les deux romans ne cessent d'interroger le lecteur, d'interpeller soncheminement intellectuel et social, et de révéler sa conscience collective. C'est une recherche où histoire et fiction se conjuguent mutuellement à tel point que les frontières entre les deux rives s'éclipsent. Fouad Souiba jouit d'un don de dompterle réel,d'une part, et de le soumettre à l'aire-réel, d'autre part. La réalité sous toutes ses facettes est quasi présente dans le monde fictif de l'auteur, elle le sous-tend, le meuble et l'oriente même. Chaque séquence de la vie est décomposée en petites unités palpables qui fondent une vision du monde originaleet bascule toutes les croyances restées jusque là inertes. Cinéaste d'abord, Fouad Souibaouvre son récitsur toutes les composantes de la société, non telle qu'elle se présente au lecteur mais telle qu'elle devrait être ou telle qu'elle la souhaite devenir puisqu'il s'agit pour le romancier de transcender le monde au lieu de le reproduire. Les personnages sont puisés dans le paysage politique, social ou historique, et c'est à travers leur mobilité, leur évolution et leur déception que l'auteur sculpte une toile inédite du Hay Mohammadien premier lieu et du monde arabepar la suite.Un monde fait de mots, de sons, de sensationset d'images surtout, et c'est là où le romancier parvient à surpasser laconcurrenceclassique entre écriture romanesque et œuvre cinématographique.Ce qui relève, ànotre sens, d'une même intermédialité chez Fouad Souiba, car écrire pour lui ne veut guère dire abandonner le mot pour l'image ni l'image pour le mot,il est question plutôt pour lui de revenir aux origines du langage.L'auteur choisit le roman dans ce sens où il voulait laisser s'exprimer ses personnages sans les surprendre loin des yeux de la caméra, mais tout en les scrutant sensiblement afin de les laisser évoluer indépendamment, comme étant seuls responsables de leur sort.Ce n'est pas l'auteur qui dira le contraire lorsqu'il annonce qu' « Aucun de ceux qui font l'objet de cette histoire n'était au courant de cette aventure.» Il convient de noter que le roman aborde différents types de personnages imaginaires et réels à la fois, il leur prête sa voixcomme pour leur rendre hommage: ils sont des personnes ordinaires, des acteurs, des poètes, des cinéastes,des combattants. Ce sont des personnages auxquels chaque lecteur puisse s'identifier. L'écriture souibienne se veut en fait une instruction sur l'histoire du Maroc moderne par une quête minutieuse des informations sur les personnes, les lieux les événements et une démarche qui laisse au lecteur la liberté de reconstituer les éléments de cette histoire, de combler son vide, avec l'intention de le rendre conscient de son ignorance de son héritage culturel. L'histoire de Sbaâ-Ellayl, personnage nodal,est en fait l'histoire de tout marocain de conditions modestes. Il s'agit d'un artiste désespéré qui vità Hay Mohammadi à Casablanca. Son père, est un héros de l'indépendance, à qui, on a relaté la bravoure du grand père héros de la guerre du Rif qui s'y est aussi installé le temps de se marier et d'engrosser sa femme. Vite parti au Rif vite disparu. Sbaâ-Ellayl passera le plus clair de son temps à parcourir les ruelles et à subir le vacarme produit par la tôle du bidonville le long de son enfance et de son adolescence. Jusqu'à cet âge il ne connaitra rien d'autre de la métropole casablancaise que ce Kariane Central... Sa vie basculera quand il décidera de partir ailleurs voler de ses propres ailes. Le roman raconte ces trois générations qui témoignent d'un itinéraire difficile du siècle. Sbaâ-Ellayl s'émerveillera plus tard de l'émergence de la révolution arabe et s'interrogera devant l'avènement du M20...mais après tout Sbaâ-Ellayl incarne aussi plusieurs de ces personnalités du monde artistique. C'est la somme de plusieurs parcours d'artistes, d'hommes de théâtre, de cinéma, du monde politique, etc. C'est une espèce de portrait au pluriel qui peut représenter l'artiste marocain. Voie littéraire et cinématographique chez Fouad Souiba La compréhension de l'œuvre littéraire de Fouad Souibaexige qu'on dialogue avec sa production filmique. Sa création artistique passe avant tout par un travail du langage, plus que de la langue, qui renvoie à des référentiels multiples, à une polyphonie passionnelle. À la diversité, à la composition des identités personnelle et nationale, répondent l'hybridité de l'écriture et la fragmentation de la pellicule : l'identité, mise en mots et en images, est plurielle, métissant les genres littéraire et filmographique autour d'un même projet. La pensée de FouadSouibaest problématique, elle nous donne à voir les voix et à entendre les images. à son œuvre littéraire s'ajoutent ou, du moins, devraient s'ajouter des procédés purement filmiques tels que le jeu d'acteurs, les décors et les mouvements d'appareils accompagnant la caméra. Cette esthétique de représentation chez l'écrivain correspond à une volonté d'expressiontotale qui voudrait étreindre le monde en entier. Contournant les difficultés liées à la mise en mots, l'auteur fait écraser le discours narratif pour en déplacer les perspectives. Il développe, en effet, une esthétique romanesque dans laquelle la perspective texte / image est fondamentale: legraphiquese mêle à l'optique créant des scènes captivantes, a priori disparates, qui mettent l'identité en langage. La production d'images peut dès lors être appréciée comme le prolongement de son/écriture. C'est la filiation artistique qui relie et rapproche ses œuvres. Soulignons d'ailleurs que Fouad Souiba, que ce soit dans son premier roman ou dans le second, avait longuement écouté récits et témoignages produits inconsciemment, parfois, même consciemment, lorsd'entretiens à bâtons rompus avecd'authentiques personnes qui ont peuplé le quartierHay Mohammadi, ou qui ont expérimenté la Libye, pour le cas de « Les Séquestrés ». Une autre intermédialité c'est que le roman fait suite à ce contact d'abord visuel donc cinématographique avant d'être scripturaire, nous invitant ainsi à considérer l'influence du film sur le romanet inversement. L'auteur se livrera à un méta-commentaire de son œuvre: le lien intermédial devenant l'occasion d'une réflexion intime et d'un commentaire métatextuel. En s'arrêtant sur quelques pages de son roman, l'auteur donne à voir ce que la pellicule ne pouvait fixer. Son regard sous-tend la création filmique, et c'est bien par le biais du regard que le spectateur découvre l'histoire du Maroc.Tout en posant un regard intérieur avant de regarder l'autre. Ses réflexions seront donc livrées plus tardivement dans sa production artistique, au moment où l'exploitation de son expérience cinématographique fonde déjà son œuvre scripturaire. La nature de l'écriture de Fouad Souibarepose sur un mélange des genres, franchissant les frontières. C'est une écriture où cinéma, théâtre, peinture, musique sous-tendent une vision du monde globalisante. Dans « L'Incompris du Hay Mohammadi », le spectateur suit le personnage de Sbaâ-Ellaylpour s'apercevoirde sa propre misère, de son malaise qui ne peut être que celui de tout marocain livré à sa propre destinée, phénomène qui caractérise aussi son roman postérieur« Les Séquestrés ».Force donc est de constater que la composition artistique des romans souibiens relève d'un montage, et d'une combinaison de textes documentaires, de commentaires, d'autobiographies et d'entretiens. Aussi l'auteur semble-t-il avoir résolu le tiraillement qui décousait écriture filmique et écriture linéaire, fiction et documentaire.Parlant des problèmes bouleversant le monde arabe, l'auteur donne à voir, et à entendre, sa propre voix- insufflant ainsi une portée dramatique et émotive à ces scènes surréelles capturées ou imaginées, le romancier saisitl'instant. Il ne s'agit pas pour lui de faire voir, mais d'amener à regarder.Si la caméra enregistre le silence, lui se soucie davantage de faire sentir ce silence... Il devait faire paraitre l'invisible, utiliser la rhétorique et la grammaire du cinéma, de les importer dans le champ de la littérature. L'auteur de confère une grande place à la voix que ce soit dans ses romans ou dans ses films. Cette volonté d'inscrire et d'adapter la sonorité nous ramène à une communication antérieure à l'acquisition de la langue. Prenons tout d'abord les titres de ses romans, films et documentaires(« L'Incompris du Hay Mohammadi », « Les Séquestrés »,etsesfilms decourt métrage : « Dream Boy » (2004),« Mia Derial », (2007), « Porte du bonheur »(2010), ainsiquela série documentaire dont« Chuchotements à un ange qui passe »(2007)et « Les Années de plomb »(2008).Ilsrévèlent toutun parallélisme évident entre silence et parole, entre rêve et réalité, entre présent et passé, entre nuit et lumière et j'en passe. Dans un monde totalement soumis et réduit au silence, le journaliste, le reporter, le cinéaste qu'est Fouad Souiba parvient à nous prendre en images. Le parallèle entre les découpages filmiques et le chapitrage romanesque tisse un lien au sein de l'œuvre souibienne, dont l'unité repose justement sur l'hybridation des genres. Il s'agit donc de rendre l'émotivité à la parole et d'œuvrer pour une communication verbale et non-verbale à laquelle il s'attache tout au long de son œuvre. Le message verbal n'étant envisagé que sous l'angle d'une partie de l'écriture comme identité.Chez l'auteur, la vérité de l'être ne s'exprime que dans les fractures, les paroles brisées, les pertes de la voix, les cris sans voix. Le silence apparaît également comme expression paroxysmique de soi, qui dépasse les possibilités sémantiques. Le silence transforme le mutisme imposé en un retour au langage, le silence s'avère la seule voix pour transcrirel'indicible et l'incommunicable, ce que l'homme ressent sans pour autant être capable de le déclarer. La poétique mise en œuvre lui permet de dépasser les clivages linguistiques, et les frontières entre les genres. Cet autre niveau de lecture, hybridant littérature et mise en images, nous semble lui aussi créer un espace de libération hors des contraintes issues des canons patriarcaux de l'écriture : Sakkoutin'est-il pas un personnage cléde L'Incompris...qui vient justifier à juste titre notre propos. (p.68) L'altérité estaussi une forme de l'écriture de Fouad Souibaqui fait appel à de nombreux autres modes d'expression de soi, comme dans le premier roman où l'écrivain fait de l'oralité un instrument où le son fait image et se laisse voir. C'est une écriture plurielle, polymorphe dans laquelle voix narratives, histoireset personnages s'entremêlent, se répondent, et s'opposent pour créer un large espace de réflexion et d'interrogation à la manière de ce qu'on retrouve dans son film documentaire ! Le son devient un élément descriptif à part entière étant largement employé dans L'Incompris... comme dans Les Séquestrées. Pourtant, ces œuvres forment un ensemble homogène si l'on considère l'esthétique du fragment dont ils relèvent. Le déficit d'identité, non seulement personnelle mais aussi collective, amène à éclater les genres littéraires et cinématographiques, comme autant de divisions éparses du Soi. À l'impossibilité d'une unité identitaire répond un morcellement des canons traditionnels : les codes classiques se révèlent impropres à transcrire une identité fragmentée, qui devient point de résistance. L'œuvre de Fouad Souiba intègre une dimension d'image-son. Son style littéraire se déploie en trois dimensions, tant le polymorphisme du Soi amène à l'introduction de plusieurs voix dans le même texte. Si ce phénomène émerge au niveau des microstructures, il est encore plus prégnant si l'on considère la production souibienne dans son ensemble. Cette esthétique nous paraît correspondre à une volonté d'expression totale contournant les difficultés liées à la mise en mots, notre auteur fait imploser les bases du discours narratif, en une composition polyphonique. L'influence du cinéma sur l'écriture romanesque de l'auteur Au sein de cette problématique des rapports entre image et texte, l'œuvre de Fouad Souiba s'impose. Elle est issue de ce métissage qui enrichit la littérature marocaine d'expression française d'un apport spécifique en étant le point de rencontre de multiples influences et en témoignant de ces écritures nouvelles qui surgissent aujourd'hui. Ainsi s'opère un mélange sonore où voix, langue, musique, accomplissent une sorte de parcours vers l'approfondissement qui enracine l'image documentaire dans l'épaisseur vécue. C'est en effet une nouvelle forme d'écriture que découvre Fouad Souibacinéaste d'abord de part sa carrière.Le roman pour lui c'est à voir, à « regarder »,mais un regard tourné vers l'intérieurpour révéler ce qui ne se voit ni ne s'entend. Regarder pour lui permet de s'exprimer, de susciter une parole absente, de se délivrer du tabou de l'expression individuelle pour forger une identité collective. Fouad Souiba raconte que l'expérience cinématographique a contribué à le relancer sur les voies de l'écriture. C'est alors qu'il conçoit un projet où il entend se livrer au même type de quête visuelle et sonore auprès des personnages. A l'écoute de ces voix, il retrace le passé qu'il s'agit non de traduire mais d'accompagner. Ce souci d'« écrire vrai » hante l'auteur des deux romans, sans parler du troisième « La Mamma » qu'il vient d'éditer chez Edilivre, et qui se veulent un approfondissement historique, une manière de repenser les grandes étapes du Maroc.L'auteur y adjoignait, de façon plus ou moins contestable, Hemingway, Faulkner, Steinbeck. C'était la première tentative pour établir un parallélisme précis entre écriture cinématographique et écriture littéraire. *Enseignant-Chercheur critique littéraire Notes P. Lacan, « Cinéma et création littéraire dans les romans de J. Echenoz », Mémoire de Maîtrise, Université Paul-Valéry/Montpellier III, 1998. D.-H. Pageaux, Naissances du roman, Paris, Klincksieck, 1995, p. 137. Clerc Jeanne-Marie, « Ou en est le parallèle entre cinéma et littérature ?. », Revue de littérature comparée 2/2001 (n o 298) , p. 317-326 URL : www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-317.htm. Roland Barthes, S/Z, Paris, Le Seuil, 1970, p. 62.. J.-C. Margotton, op. cit., p. 20., soit « the so-called semi-literary genres » Elie During à propos de Mehdi Belhaj Kacem, Esthétique.... Étienne Souriau, La Correspondance des arts, Paris,.... de Charles Antoine Coypel (1749) par Philippe Hamon, La Description littéraire. Anthologie de textes théoriques et critiques, Paris, Macula, 1991, p. 212. Jean-Charles Margotton, Littérature et arts dans la culture de langue allemande, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1995, p. 225 puis p. 15. François Dagognet, Écriture et iconographie, Paris, Vrin, 1973, pp. 167-168. Jürgen Siess, Rilke. Images de la ville. Figures de l'artiste, Paris, Honoré Champion, 2000, pp. 99-102 : « De l'image au texte : à la recherche d'une équivalence entre les arts ». Pascaline Mourier-Casile et Dominique Moncond'huy, Introduction aux Actes du colloque, L'Image génératrice de textes de fiction, Université de Poitiers, éd. La Licorne, 1996, pp. 4-5 puis p. 8. Pascaline Mourier-Casile, « Miró/Breton, Constellations : cas de figure », ibid., pp. 191-195. Pierre Dufour, « La relation peinture/littérature », in Neohelicon, T. V, I, 1977, p. 190 note 12, puis p. 141 et 175. Paul Cornea, « Communication des "valeurs" et langage d'"équivalence" », inNeohelicon, t. I, n° 1-2,1973, p. 94. Arambasin Nella, « Le parallèle arts et littérature. », Revue de littérature comparée 2/2001 (n o 298) , p. 304-309 URL : www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-304.htm. https://www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-245.htm LITTRATURE Identité et éclatement des genres Vers une Esthétique de la représentation dans l'œuvre romanesque de Fouad Souiba Par Mohamed EL MERRAHI* Force est de constater que le romancier Fouad Souiba s'évertue à passer d'un domaine à un autre sans aucune peine, pour s'engager avec succès dans l'ingénierie cinématographique. Habité et animé par de nobles causes tant patriotiques qu'universelles notre poète est pluridisciplinaire et omniprésent. D'un salon à l'autre, d'un festival à l'autre, le talent du romancier semble graver dans l'histoire son empreinte et combattre l'effacement des valeurs chères à l'humanité et le rejet d'une culture porteuse d'espoir. Ses livres sont d'une grande émotion. Ils allient poésie, récit de vie, récit de circonstance et de révolte, scènes de théâtre et même du cinéma sans toutefois trancher en faveur de l'un ou de l'autre genre puisque son écriture relève de l'œuvre totale. Il faut dire que l'intertextualité et l'intermédiarité dont nous allons parler sont deux fleurons qui collent à la vie de cet homme cultivé qui, de ses écrits, laisse entrevoir des thématiques cinématographiques par la force des choses. Fouad Souiba de son premier roman « L'Incompris du Hay Mohammadi », paru aux éditions SMEIN, à Rabat, avril 2012, (réédité en France en février 21016, chez Edilivre), est un roman attachantportant sur des thématiques véritables non seulement sur le Maroc ou le monde arabe mais sur l'Homme en général. Nominé au glorieux prix La Mamounia, le roman ne cesse de susciter l'intérêt et d'attiser la curiosité des chercheurs et des critiques. Le roman «L'Incompris du Hay Mohammadi» est une «saga familiale d'un siècle», et un projet d'écriture prometteur que le romancier a entamé et qui ne cesse de développer à travers d'autres œuvres notamment « Les Séquestrés ». Œuvre de fiction certes, mais à la manière d'un documentaire, les deux romans ne cessent d'interroger le lecteur, d'interpeller soncheminement intellectuel et social, et de révéler sa conscience collective. C'est une recherche où histoire et fiction se conjuguent mutuellement à tel point que les frontières entre les deux rives s'éclipsent. Fouad Souiba jouit d'un don de dompterle réel,d'une part, et de le soumettre à l'aire-réel, d'autre part. La réalité sous toutes ses facettes est quasi présente dans le monde fictif de l'auteur, elle le sous-tend, le meuble et l'oriente même. Chaque séquence de la vie est décomposée en petites unités palpables qui fondent une vision du monde originaleet bascule toutes les croyances restées jusque là inertes. Cinéaste d'abord, Fouad Souibaouvre son récitsur toutes les composantes de la société, non telle qu'elle se présente au lecteur mais telle qu'elle devrait être ou telle qu'elle la souhaite devenir puisqu'il s'agit pour le romancier de transcender le monde au lieu de le reproduire. Les personnages sont puisés dans le paysage politique, social ou historique, et c'est à travers leur mobilité, leur évolution et leur déception que l'auteur sculpte une toile inédite du Hay Mohammadien premier lieu et du monde arabepar la suite.Un monde fait de mots, de sons, de sensationset d'images surtout, et c'est là où le romancier parvient à surpasser laconcurrenceclassique entre écriture romanesque et œuvre cinématographique.Ce qui relève, ànotre sens, d'une même intermédialité chez Fouad Souiba, car écrire pour lui ne veut guère dire abandonner le mot pour l'image ni l'image pour le mot,il est question plutôt pour lui de revenir aux origines du langage.L'auteur choisit le roman dans ce sens où il voulait laisser s'exprimer ses personnages sans les surprendre loin des yeux de la caméra, mais tout en les scrutant sensiblement afin de les laisser évoluer indépendamment, comme étant seuls responsables de leur sort.Ce n'est pas l'auteur qui dira le contraire lorsqu'il annonce qu' « Aucun de ceux qui font l'objet de cette histoire n'était au courant de cette aventure.» Il convient de noter que le roman aborde différents types de personnages imaginaires et réels à la fois, il leur prête sa voixcomme pour leur rendre hommage: ils sont des personnes ordinaires, des acteurs, des poètes, des cinéastes,des combattants. Ce sont des personnages auxquels chaque lecteur puisse s'identifier. L'écriture souibienne se veut en fait une instruction sur l'histoire du Maroc moderne par une quête minutieuse des informations sur les personnes, les lieux les événements et une démarche qui laisse au lecteur la liberté de reconstituer les éléments de cette histoire, de combler son vide, avec l'intention de le rendre conscient de son ignorance de son héritage culturel. L'histoire de Sbaâ-Ellayl, personnage nodal,est en fait l'histoire de tout marocain de conditions modestes. Il s'agit d'un artiste désespéré qui vità Hay Mohammadi à Casablanca. Son père, est un héros de l'indépendance, à qui, on a relaté la bravoure du grand père héros de la guerre du Rif qui s'y est aussi installé le temps de se marier et d'engrosser sa femme. Vite parti au Rif vite disparu. Sbaâ-Ellayl passera le plus clair de son temps à parcourir les ruelles et à subir le vacarme produit par la tôle du bidonville le long de son enfance et de son adolescence. Jusqu'à cet âge il ne connaitra rien d'autre de la métropole casablancaise que ce Kariane Central... Sa vie basculera quand il décidera de partir ailleurs voler de ses propres ailes. Le roman raconte ces trois générations qui témoignent d'un itinéraire difficile du siècle. Sbaâ-Ellayl s'émerveillera plus tard de l'émergence de la révolution arabe et s'interrogera devant l'avènement du M20...mais après tout Sbaâ-Ellayl incarne aussi plusieurs de ces personnalités du monde artistique. C'est la somme de plusieurs parcours d'artistes, d'hommes de théâtre, de cinéma, du monde politique, etc. C'est une espèce de portrait au pluriel qui peut représenter l'artiste marocain. Voie littéraire et cinématographique chez Fouad Souiba La compréhension de l'œuvre littéraire de Fouad Souibaexige qu'on dialogue avec sa production filmique. Sa création artistique passe avant tout par un travail du langage, plus que de la langue, qui renvoie à des référentiels multiples, à une polyphonie passionnelle. À la diversité, à la composition des identités personnelle et nationale, répondent l'hybridité de l'écriture et la fragmentation de la pellicule : l'identité, mise en mots et en images, est plurielle, métissant les genres littéraire et filmographique autour d'un même projet. La pensée de FouadSouibaest problématique, elle nous donne à voir les voix et à entendre les images. à son œuvre littéraire s'ajoutent ou, du moins, devraient s'ajouter des procédés purement filmiques tels que le jeu d'acteurs, les décors et les mouvements d'appareils accompagnant la caméra. Cette esthétique de représentation chez l'écrivain correspond à une volonté d'expressiontotale qui voudrait étreindre le monde en entier. Contournant les difficultés liées à la mise en mots, l'auteur fait écraser le discours narratif pour en déplacer les perspectives. Il développe, en effet, une esthétique romanesque dans laquelle la perspective texte / image est fondamentale: legraphiquese mêle à l'optique créant des scènes captivantes, a priori disparates, qui mettent l'identité en langage. La production d'images peut dès lors être appréciée comme le prolongement de son/écriture. C'est la filiation artistique qui relie et rapproche ses œuvres. Soulignons d'ailleurs que Fouad Souiba, que ce soit dans son premier roman ou dans le second, avait longuement écouté récits et témoignages produits inconsciemment, parfois, même consciemment, lorsd'entretiens à bâtons rompus avecd'authentiques personnes qui ont peuplé le quartierHay Mohammadi, ou qui ont expérimenté la Libye, pour le cas de « Les Séquestrés ». Une autre intermédialité c'est que le roman fait suite à ce contact d'abord visuel donc cinématographique avant d'être scripturaire, nous invitant ainsi à considérer l'influence du film sur le romanet inversement. L'auteur se livrera à un méta-commentaire de son œuvre: le lien intermédial devenant l'occasion d'une réflexion intime et d'un commentaire métatextuel. En s'arrêtant sur quelques pages de son roman, l'auteur donne à voir ce que la pellicule ne pouvait fixer. Son regard sous-tend la création filmique, et c'est bien par le biais du regard que le spectateur découvre l'histoire du Maroc.Tout en posant un regard intérieur avant de regarder l'autre. Ses réflexions seront donc livrées plus tardivement dans sa production artistique, au moment où l'exploitation de son expérience cinématographique fonde déjà son œuvre scripturaire. La nature de l'écriture de Fouad Souibarepose sur un mélange des genres, franchissant les frontières. C'est une écriture où cinéma, théâtre, peinture, musique sous-tendent une vision du monde globalisante. Dans « L'Incompris du Hay Mohammadi », le spectateur suit le personnage de Sbaâ-Ellaylpour s'apercevoirde sa propre misère, de son malaise qui ne peut être que celui de tout marocain livré à sa propre destinée, phénomène qui caractérise aussi son roman postérieur« Les Séquestrés ».Force donc est de constater que la composition artistique des romans souibiens relève d'un montage, et d'une combinaison de textes documentaires, de commentaires, d'autobiographies et d'entretiens. Aussi l'auteur semble-t-il avoir résolu le tiraillement qui décousait écriture filmique et écriture linéaire, fiction et documentaire.Parlant des problèmes bouleversant le monde arabe, l'auteur donne à voir, et à entendre, sa propre voix- insufflant ainsi une portée dramatique et émotive à ces scènes surréelles capturées ou imaginées, le romancier saisitl'instant. Il ne s'agit pas pour lui de faire voir, mais d'amener à regarder.Si la caméra enregistre le silence, lui se soucie davantage de faire sentir ce silence... Il devait faire paraitre l'invisible, utiliser la rhétorique et la grammaire du cinéma, de les importer dans le champ de la littérature. L'auteur de confère une grande place à la voix que ce soit dans ses romans ou dans ses films. Cette volonté d'inscrire et d'adapter la sonorité nous ramène à une communication antérieure à l'acquisition de la langue. Prenons tout d'abord les titres de ses romans, films et documentaires(« L'Incompris du Hay Mohammadi », « Les Séquestrés »,etsesfilms decourt métrage : « Dream Boy » (2004),« Mia Derial », (2007), « Porte du bonheur »(2010), ainsiquela série documentaire dont« Chuchotements à un ange qui passe »(2007)et « Les Années de plomb »(2008).Ilsrévèlent toutun parallélisme évident entre silence et parole, entre rêve et réalité, entre présent et passé, entre nuit et lumière et j'en passe. Dans un monde totalement soumis et réduit au silence, le journaliste, le reporter, le cinéaste qu'est Fouad Souiba parvient à nous prendre en images. Le parallèle entre les découpages filmiques et le chapitrage romanesque tisse un lien au sein de l'œuvre souibienne, dont l'unité repose justement sur l'hybridation des genres. Il s'agit donc de rendre l'émotivité à la parole et d'œuvrer pour une communication verbale et non-verbale à laquelle il s'attache tout au long de son œuvre. Le message verbal n'étant envisagé que sous l'angle d'une partie de l'écriture comme identité.Chez l'auteur, la vérité de l'être ne s'exprime que dans les fractures, les paroles brisées, les pertes de la voix, les cris sans voix. Le silence apparaît également comme expression paroxysmique de soi, qui dépasse les possibilités sémantiques. Le silence transforme le mutisme imposé en un retour au langage, le silence s'avère la seule voix pour transcrirel'indicible et l'incommunicable, ce que l'homme ressent sans pour autant être capable de le déclarer. La poétique mise en œuvre lui permet de dépasser les clivages linguistiques, et les frontières entre les genres. Cet autre niveau de lecture, hybridant littérature et mise en images, nous semble lui aussi créer un espace de libération hors des contraintes issues des canons patriarcaux de l'écriture : Sakkoutin'est-il pas un personnage cléde L'Incompris...qui vient justifier à juste titre notre propos. (p.68) L'altérité estaussi une forme de l'écriture de Fouad Souibaqui fait appel à de nombreux autres modes d'expression de soi, comme dans le premier roman où l'écrivain fait de l'oralité un instrument où le son fait image et se laisse voir. C'est une écriture plurielle, polymorphe dans laquelle voix narratives, histoireset personnages s'entremêlent, se répondent, et s'opposent pour créer un large espace de réflexion et d'interrogation à la manière de ce qu'on retrouve dans son film documentaire ! Le son devient un élément descriptif à part entière étant largement employé dans L'Incompris... comme dans Les Séquestrées. Pourtant, ces œuvres forment un ensemble homogène si l'on considère l'esthétique du fragment dont ils relèvent. Le déficit d'identité, non seulement personnelle mais aussi collective, amène à éclater les genres littéraires et cinématographiques, comme autant de divisions éparses du Soi. À l'impossibilité d'une unité identitaire répond un morcellement des canons traditionnels : les codes classiques se révèlent impropres à transcrire une identité fragmentée, qui devient point de résistance. L'œuvre de Fouad Souiba intègre une dimension d'image-son. Son style littéraire se déploie en trois dimensions, tant le polymorphisme du Soi amène à l'introduction de plusieurs voix dans le même texte. Si ce phénomène émerge au niveau des microstructures, il est encore plus prégnant si l'on considère la production souibienne dans son ensemble. Cette esthétique nous paraît correspondre à une volonté d'expression totale contournant les difficultés liées à la mise en mots, notre auteur fait imploser les bases du discours narratif, en une composition polyphonique. L'influence du cinéma sur l'écriture romanesque de l'auteur Au sein de cette problématique des rapports entre image et texte, l'œuvre de Fouad Souiba s'impose. Elle est issue de ce métissage qui enrichit la littérature marocaine d'expression française d'un apport spécifique en étant le point de rencontre de multiples influences et en témoignant de ces écritures nouvelles qui surgissent aujourd'hui. Ainsi s'opère un mélange sonore où voix, langue, musique, accomplissent une sorte de parcours vers l'approfondissement qui enracine l'image documentaire dans l'épaisseur vécue. C'est en effet une nouvelle forme d'écriture que découvre Fouad Souibacinéaste d'abord de part sa carrière.Le roman pour lui c'est à voir, à « regarder »,mais un regard tourné vers l'intérieurpour révéler ce qui ne se voit ni ne s'entend. Regarder pour lui permet de s'exprimer, de susciter une parole absente, de se délivrer du tabou de l'expression individuelle pour forger une identité collective. Fouad Souiba raconte que l'expérience cinématographique a contribué à le relancer sur les voies de l'écriture. C'est alors qu'il conçoit un projet où il entend se livrer au même type de quête visuelle et sonore auprès des personnages. A l'écoute de ces voix, il retrace le passé qu'il s'agit non de traduire mais d'accompagner. Ce souci d'« écrire vrai » hante l'auteur des deux romans, sans parler du troisième « La Mamma » qu'il vient d'éditer chez Edilivre, et qui se veulent un approfondissement historique, une manière de repenser les grandes étapes du Maroc.L'auteur y adjoignait, de façon plus ou moins contestable, Hemingway, Faulkner, Steinbeck. C'était la première tentative pour établir un parallélisme précis entre écriture cinématographique et écriture littéraire. *Enseignant-Chercheur critique littéraire Notes P. Lacan, « Cinéma et création littéraire dans les romans de J. Echenoz », Mémoire de Maîtrise, Université Paul-Valéry/Montpellier III, 1998. D.-H. Pageaux, Naissances du roman, Paris, Klincksieck, 1995, p. 137. Clerc Jeanne-Marie, « Ou en est le parallèle entre cinéma et littérature ?. », Revue de littérature comparée 2/2001 (n o 298) , p. 317-326 URL : www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-317.htm. Roland Barthes, S/Z, Paris, Le Seuil, 1970, p. 62.. J.-C. Margotton, op. cit., p. 20., soit « the so-called semi-literary genres » Elie During à propos de Mehdi Belhaj Kacem, Esthétique.... Étienne Souriau, La Correspondance des arts, Paris,.... de Charles Antoine Coypel (1749) par Philippe Hamon, La Description littéraire. Anthologie de textes théoriques et critiques, Paris, Macula, 1991, p. 212. Jean-Charles Margotton, Littérature et arts dans la culture de langue allemande, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1995, p. 225 puis p. 15. François Dagognet, Écriture et iconographie, Paris, Vrin, 1973, pp. 167-168. Jürgen Siess, Rilke. Images de la ville. Figures de l'artiste, Paris, Honoré Champion, 2000, pp. 99-102 : « De l'image au texte : à la recherche d'une équivalence entre les arts ». Pascaline Mourier-Casile et Dominique Moncond'huy, Introduction aux Actes du colloque, L'Image génératrice de textes de fiction, Université de Poitiers, éd. La Licorne, 1996, pp. 4-5 puis p. 8. Pascaline Mourier-Casile, « Miró/Breton, Constellations : cas de figure », ibid., pp. 191-195. Pierre Dufour, « La relation peinture/littérature », in Neohelicon, T. V, I, 1977, p. 190 note 12, puis p. 141 et 175. Paul Cornea, « Communication des "valeurs" et langage d'"équivalence" », inNeohelicon, t. I, n° 1-2,1973, p. 94. Arambasin Nella, « Le parallèle arts et littérature. », Revue de littérature comparée 2/2001 (n o 298) , p. 304-309 URL : www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-304.htm. https://www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2001-2-page-245.htm