L'indignation est sur toutes les lèvres après les lâches attentats perpétrés, dans la nuit du vendredi à samedi à Ouagadougou au Burkina Faso, par des terroristes. Des fanatiques musulmans se réclamant du groupuscule armé al-Mourabitoune, une branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Il s'en est suivi d'une condamnation totale à l'échelle internationale quand on sait que ce même groupuscule est également à l'origine de l'attaque de Bamako (Mali) qui avait fait 27 morts en novembre 2015. Certains y voient dans ces attaques une punition contre le Burkina Faso qui est l'un des points d'appui de l'opération Barkhane menée au Sahel par l'armée française et lancée en 2014 pour lutter contre les groupes armés djihadistes. Lesquels djihadistes sont désormais engagés dans des combats avec « les ennemis de la religion », comme l'a indiqué le groupe terroriste, auteur de ces crimes crapuleux, dans son communiqué. D'autres considèrent, et ils sont les plus nombreux, que les visées de ces terroristes sont tout simplement destinées à enterrer la démocratie burkinabé. Plusieurs arguments confortent cette dernière réflexion. En effet, contres vents et marrées, les Burkinabè ont su mener la transition à terme et dans les délais prescrits. Le pays n'a pas basculé dans la violence ni dans la guerre civile ou fratricide après le départ forcé de Blaise Compaoré en 2014. Le tout couronné par une élection présidentielle et législative transparente, crédible sans contestation et approuvée par tous. Un fait rarissime en Afrique. Cela fait des jaloux. Dans cette marche vaillante, les obscurantistes et extrémistes religieux de tous bords, soutenus par des mains invisibles, trouvent cela un crime de lèse majesté. Car le motif religieux est indéfendable dans le burkinabé puisque les différentes composantes de la population ou ethniques ont toujours vécu en harmonie et cela depuis des lustres. D'ailleurs, cela est révélateur selon le recensement de 2006 où l'on dénombré 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion. Il est évident donc que les terroristes en voulaient à ce pays pour son vivre ensemble. Enfin, après le choc de ce samedi 16 janvier, le peuple burkinabé se remettra de ces attentats, qui ont fait 30 morts 33 blessés, et luttera de toutes ses forces pour éradiquer ce fanatisme religieux. En témoignent les différentes mesures sécuritaires prises par les autorités mais aussi la mobilisation des pays voisins et de la communauté internationale. Autrement dit, les terrorises ne vaincront pas.