L'intervention des forces de l'ordre pour interdire les manifestations des enseignants stagiaires dans plusieurs villes, qui protestaient pour le retrait des deux décrets du département de l'Education nationale portant sur la séparation entre la formation et le recrutement, "s'est faite dans le cadre de la loi et en application des directives du gouvernement qui a interdit ces manifestations", a affirmé mardi à Rabat le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad. M. Hassad qui répondait, lors de la séance des questions orales, à des demandes de plusieurs groupes parlementaires dans le cadre de l'article 104 du règlement intérieur de la chambre des représentants au sujet de "l'intervention des forces de l'ordre contre les enseignants stagiaires", a expliqué que la décision d'organiser ces manifestations, notamment jeudi dernier, n'a pas été notifiée aux autorités publiques, qui n'ont pas été informées de la date, des lieux, de la nature des participants ou de l'itinéraire des marches. "Les manifestants sont arrivés sur les lieux et ont occupé la voie publique et commencé à marcher", a fait savoir le ministre, précisant qu'"à l'avenir, ces manifestations seront interdites si elles venaient à se reproduire". Pour M. Hassad, la loi stipule que les autorités publiques doivent être informées des manifestations, de leurs itinéraires et du nombre prévu de participants "pour qu'elles puissent prendre les dispositions nécessaires à la protection d'autrui". "Vu que ces démarches n'ont pas été respectées et en application de la loi en accord avec le Chef du gouvernement, la décision a été prise pour interdire les manifestations non-autorisées", a souligné le ministre, ajoutant que les autorités ont informé "l'ensemble des parties concernées" de la décision de interdiction des marches, qui a été favorablement accueillie notamment dans la ville de Fès et Tanger où les manifestants se sont dispersés sans problèmes comme il a été démontré par les séquences vidéos. Au niveau des villes de Casablanca, Inezgane et Marrakech "c'est tout l'inverse qui s'est produit", a-t-il dit, précisant que des séquences vidéos ont été diffusées sur Youtube dans ce sens, ajoutant que les services de sûreté ont appliqué les procédures juridiques et adressé des avertissements par des haut-parleurs aux manifestants qui "occupaient la voie publique et bloquaient la circulation des voitures, incités par certains à affronter les forces de l'ordre". M. Hassad a noté qu'"il était nécessaire d'appliquer la loi et d'évacuer la voie publique", précisant qu'au lieu de répondre aux avertissements "les encadrants" ont incité les manifestants à affronter les forces publiques. A Inezgane, les manifestants ont occupé le centre ville et procédé aux jets de pierres à l'encontre des forces publiques, a-t-il expliqué. Les forces sécuritaires sont habituées à voir "un grand nombre de cas de simulation d'évanouissement" avant le début de toute intervention des forces de l'ordre, ce qui commence à se réduire dès lors que les interventions des services de sûreté sont désormais filmées, a indiqué le ministre, qui a fait état de l'exagération des cas de violence. Il y a eu un seul cas où l'on voit du sang, a dit M. Hassad, ajoutant qu'une enquête a été ouverte à ce sujet. Le ministre a souligné que la séparation entre le recrutement et la formation est en vigueur dans d'autres secteurs l'instar des métiers d'infirmier et d'ingénieur, assurant les enseignants-stagiaires que "la porte de la formation est ouverte et l'avenir est garanti: la plupart des 10.000 personnes formées auront un poste dans la fonction publique via concours".