La croissance économique au Maroc devrait ralentir pour atteindre 2,7% en 2016, contre 4,7% l'année dernière. C'est ce que prévoit la Banque mondiale dans son nouveau rapport : « Perspectives économiques mondiales », ajoutant que cette croissance devrait rebondir en 2017 et 2018 pour atteindre 4%. Pour rappel, Banque Al-Maghrib avait pronostiqué une croissance à peu prés pareille, soit 2,1% pour 2016, contrairement au gouvernement qui table sur un taux de 3%. Pour sa part, le Haut Commissariat au Plan (HCP) prédit une croissance de 2% pour le 1er trimestre 2016 en raison surtout d'une régression de 3,4% de la valeur ajoutée agricole. La Banque mondiale note, par ailleurs, que la forte baisse prix du pétrole et la chute des prix alimentaires en 2015 ont été amplement avantageuses pour le Royaume, puisqu'elles l'ont aidé à réduire sa facture alimentaire et énergétique. D'autant plus que flux des IDE (Investissements Directs Etrangers) à sa destination ont été fortement augmentés en 2015. La Banque mondiale prévient, toutefois, contre la montée du chômage surtout des jeunes dont le taux est estimé à 21%. Pour ce qui est de la région MENA, la Banque mondiale prévoit ce que la croissance s'accélère en 2016 pour atteindre 5,1 %, contre 2,5 % en 2015. « La suspension ou la suppression prévues des sanctions économiques à l'encontre de la République islamique d'Iran devant permettre à ce pays de jouer un rôle plus important sur les marchés mondiaux de l'énergie. L'activité devrait également se renforcer dans d'autres pays exportateurs de pétrole, surtout dans l'hypothèse d'une stabilisation des prix du pétrole. La région est exposée à d'importants risques — escalade possible des conflits, poursuite de la baisse des cours pétroliers et incapacité à améliorer les conditions de vie — susceptibles de déclencher des troubles sociaux », note la Banque. La croissance mondiale, freinée par l'atonie de la croissance dans les principaux pays émergents, devrait, pour sa part, atteindre seulement 2,9 %, contre 2,4 % en 2015. Les prévisions de la Banque tablent aussi sur une croissance de 4,8 % des économies en développement en 2016, chiffre inférieur à ce qui était précédemment anticipé mais en progression par rapport au creux de l'après crise (4,3 %) enregistré durant l'année qui vient de s'achever. En 2016, la croissance devrait se ralentir davantage en Chine et la récession persister en Russie et au Brésil. En revanche, la conjoncture devrait être favorable en Asie du Sud, principalement sous l'impulsion de l'économie indienne. Le Partenariat transpacifique récemment négocié pourrait par ailleurs apporter un soutien opportun aux échanges commerciaux. En Afrique subsaharienne, la croissance de la région devrait s'accélérer pour passer de 3,4 % en 2015 à 4,2 % en 2016 grâce à la stabilisation des prix des produits de base.