L'Organisation internationale a baissé ses prévisions de croissance pour le Maroc. Dans son dernier rapport, la Banque mondiale table, désormais, sur une évolution de l'économie marocaine de l'ordre de 2,7 % en 2016. Toutefois, elle demeure tiède pour le Royaume vu son optimisme par rapport aux pronostics de la banque centrale. Dans le sillage de la morosité du paysage macro-économique mondial, le produit intérieur brut (PIB) du Maroc devrait progresser de seulement 2,7% cette année autour du même niveau qu'en 2014 soit une baisse de 2,1 points par rapport aux prévisions de la banque mondiale à fin juin dernier. Cette croissance devrait atteindre le taux de 4% en 2017 et en 2018. Pour l'année 2016, la banque mondiale est tout de même plus optimiste que Bank Al Maghrib qui table sur un taux de croissance à peine de 2,1%. Par ailleurs, l'institution financière explique cette décélération de la croissance par le fait que 2015 se veut une année exceptionnelle marquée par une bonne campagne agricole ainsi qu'une forte baisse du prix du pétrole et de ses principales importations notamment les produits alimentaires. L'ensemble de ces facteurs ont permis le Maroc de réduire le budget de subventions aux carburants et les coûts de production. Ce qui a reflété une hausse de la consommation intérieure, un rebond des activités agricoles et un allègement du déficit budgétaire. Pour cette année en cours, le Maroc devrait représenter l'avant dernière meilleure performance dans la région MENA selon la Banque mondiale. Il devance uniquement la Tunisie dont le taux du PIB devrait s'afficher à 2,5%. Selon les prévisions, la croissance globale de la zone MENA s'établira à 5,1% en 2016 avant de passer à 5,8% en 2017. En effet, l'accroissement de la région MENA devrait rester atone dans un contexte incertain. Surtout, elle est exposée à d'importants risques — escalade possible des conflits, poursuite de la baisse des cours pétroliers et incapacité à améliorer les conditions de vie — susceptibles de déclencher des troubles sociaux, estime la banque mondiale. Toutefois, cette dernière déclare que l'activité devrait se renforcer dans les pays exportateurs de pétrole dans l'hypothèse d'une stabilisation des prix du pétrole. Hors le diagnostic comparatif, une croissance moyenne de près de 3% pour le Maroc est honorable, compte tenu de la panne de certains pays de la zone euro et du manque de liquidité. Toutefois, un tel rythme demeure insuffisant pour réduire les déficits sociaux et résorber le déficit budgétaire sans pression fiscale supplémentaire. La banque mondiale est moins sereine pour la croissance économique pour l'ensemble de la planète tablant sur un taux de PIB uniquement de 2,9% en 2016 en baisse de 0,4 point par rapport à ses pronostics à fin juin 2015. « L'accès de faiblesse simultané des principaux marchés émergents menace les objectifs de réduction des pauvreté étant donné que ces pays ont été de puissants contributeurs à la croissance mondiale au cours de la dernière décennie"explique la banque. Surtout, cette revue à la baisse est expliquée par le ralentissement économique de la Chine. Cette puissance économique devrait voir sa croissance ralentir à 6,7% cette année contre 6,9% en 2015, soit 0,3 point de moins que prévu il y a six mois et sa plus mauvaise performance depuis 1990. « La croissance plus forte dans les économies avancées ne compensera que partiellement les risques d'une faiblesse persistante dans les principaux marchés émergents", déclareAyhanKose, responsable des projections économiques à la Banque mondiale.