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Les quatre faits marquants de l'année 2015
Publié dans L'opinion le 07 - 01 - 2016

Le hooliganisme : Les casseurs sont toujours parmi nous
L'année 2015 a été riche en événements. Une année qui a connu plein de rebondissements et qu'il serait difficile de les énumérer tous tellement l'année défunte a été chargée en événements très significatifs. S'agissant de la violence dans les stades qui a pris des proportions très graves. Et à force de se reproduire, ce phénomène, voire même cette tragédie, a frappé fort, très fort pour aller au-delà des stades, faire de la casse et de la terreur dans nos rues et artères de nos villes. Les dégâts enregistrés chaque fois deviennent inquiétants. Le triste bilan des incidents du dernier derby WAC-Raja est toujours en mémoires. Les tristes images qui alimentent toujours certains réseaux sociaux interpellent tout le monde (les pouvoirs publics, la FRMF, les clubs, les associations de supporters et la presse) pour agir ensemble à éradiquer cette gangrène. La situation ne peut plus durer comme ça à cause de quelques fauteurs de trouble qui n'ont rien à voir avec le football et qui sont juste là pour gâcher la fête et porter atteinte à l'image de marque et au prestige de notre pays. Après la multiplication de ces actes de vandalismes qui ont pourri le football national et qu'il est temps d'étudier tous les scénarios possibles y compris la dissolution des associations d'Ultras qui prônent la violence et à l'attitude taxée de « fanatique ». Et encourager les autres, celles qui sont encadrées et qui enrichissent l'ambiance sonore et visuelle dans nos stades. C'est dire que ces entités ont pu s'imposer comme une composante de l'identité d'un club. Les Green Boys du Raja ou les Winners du WAC et l'Ultras Askary de l'AS FAR, Hallala Boys de Kénitra... proposent des festivités psychotechniques, des couplets et des refrains fredonnés et qui devancent les meilleurs Ultras du monde. Encore faut-il que le mot d'ordre de ce « peuple des tribunes » reste « supporterisme » sur la base de principes et d'idéaux connus fédérateurs qui cimentent davantage la fraternité et instaure le dialogue et anticipe les dérapages violents et le hooliganisme.
La folle inflation des joueurs :
Les présidents cassent leur tirelire
La folle inflation des joueurs reste l'autre fait marquant de la saison 2015. Avec ou sans budget conséquent, les présidents de clubs recruteurs cassent leur tirelire. Au grand bonheur de certains joueurs, premiers et seuls bénéficiaires de la surenchère. Les montants astronomiques déboursés pour s'attacher les services de certaines recrues font tourner la tête, alors même que pratiquement tous les clubs de l'Elite se plaignent de la crise financière qui les frappe. Cette inflation était-elle inéluctable ? Doit-ont mettre en place un système de réglementation pour régler les transferts ? Pourquoi cet argent des transferts échappe-t-il au fisc ? Certes, la FRMF a réagi récemment, mais de façon substantielle pour avoir agi face à l'arrivée en masse de joueurs étrangers d'un niveau souvent modeste. Le comité directeur de la fédé a durci les conditions de recrutement de ces joueurs étrangers. Une décision qui vise à priori à protéger le joueur local, mais le problème de l'inflation des joueurs nationaux pose toujours problèmes. La preuve les dizaines de dossiers qui sont soumis à la commission des litiges. Un club qui met un paquet pour un joueur et que celui-ci s'avère être un flop, devrait réfléchir par deux fois avant de retenter un coup pareil. Malheureusement, c'est le contraire qui se reproduit et à chaque foi, on assiste à la même gabegie. Le Raja de Béni Mellal, à titre d'exemple, pour avoir battu tous les records de la saison qui s'achève avec l'incorporation de quelque 58 joueurs dont la totalité a résilié son contrat avant terme dont les auteurs ont saisie la FRMF pour récupérer leurs avoirs. Il est, donc, temps de parler aussi de fair-play financier qui vise à instaurer une vraie rigueur budgétaire, pour endiguer l'endettement des clubs et de Saclay-cop, qui vise aussi à installer un plafonnement des salaires en football et pourquoi pas un barème voire même des grilles pour le transfert des joueurs de façon à stopper cette inflation. Par contre, d'autres préfèrent la mise en place d'un organisme de contrôle et de gestion des clubs qui surveillera de manière rigoureuse les dépenses des clubs et qui sévira en cas de force majeure à interdire tout recrutement jugé abusif. La question qui se pose, pourquoi ce silence des pouvoirs publics sur tout cet argent qui coule à flot dans le football national et qui échappe au contrôle du fisc.
La valse des entraîneurs :
Un mal pour un bien incertain
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, il y a également le phénoméne des départs massifs des entraineurs qui fait toujours des victimes dans notre championnat d'Elite. Puisque même la saison actuelle n'a pas été épargnée et risque même d'atteindre des records. Puisque dans la seule phase « aller » du championnat, on enregistre déjà plus de 15 entraîneurs qui ont jeté l'éponge ou ont été évincés. Alors que d'autres sont dans l'œil du cyclone et prêts à payer les frais des contres performances de leurs équipes. Le bilan pour la saison 2015 a été encore plus sombre avec l'évincement de pas moins de 32 entraîneurs dans les différents clubs de l'Elite 1 et 2. Il a été même constaté que certains clubs et non des moindre ont changé plus de trois coachs au cours de la saison. Un constat qui impose quelques interrogations. L'entraîneur est-il le seul responsable de la dérive d'un club et de ses campagnes lacunaires ? Le remplacement fréquent de techniciens n'affecte-t-il point la concentration des joueurs et les mécanismes supposés s'installer entre les éléments d'une formation ? Ce qui est sûr, néanmoins, c'est que les premiers concernés ne sont pas flattés par cette manière de les injecter au moindre remous de l'équipe et l'ingratitude exprimée par certaines composantes de la sphère footballistique envers eux. C'est pour dire que les entraîneurs restent des nomades invétérés et continuent d'être exposé à la colère des supporters et à l'impatience de certains comités. Et ce n'est pas le championnat qui en sortira vainqueur.
L'arbitrage et l'arbitraire
L'arbitrage a été pointé du doigt au cours de la saison 2015. Plusieurs voix accusaient ouvertement les hommes en noir d'être victimes de leurs décisions jugées hostiles et qui ont crié haut et fort leur mécontentement. Pourtant, les cycles de formations ont été assez nombreux et diversifiés, mais les fautes, parfois non intentionnelles, persistent et du coup cela fausse la compétition. Certes, cela n'a pas l'apanage du football marocain, mais une appréciation quasi universelle. L'arbitrage de tout temps était la cible, et le sera toujours de la part des équipes qui s'estiment lésées. La saison dernière, beaucoup a été dit des hommes en noir devenus en jaune. Et voilà qu'on revient à la charge chaque saison. Pour ce faire, on ne manque ni d'arguments ni de cas d'espèce. On avance, ici et là, parfois sans preuve, que des décisions d'arbitrage relèveraient, purement et simplement de l'arbitraire. Des cartons rouges par-ci, des penalties refusés par-là, et on en passe. Les vertes et les pas mûres sont légion et on ne sait où va-t-on au juste. La direction d'arbitrage y met du sien et distribue, elle aussi, ses cartons à l'encontre des arbitres fautifs. Du coup, on en convient qu'il y a bel et bien problème. La maison de l'arbitrage se trouve dans le collimateur et sa santé n'est pas au beau fixe. Il est clair que quand une équipe perd, il y a toujours lieu de chercher la raison ailleurs. L'enfer étant toujours l'autre. Maintenant, il ne s'agit pas de clouer au pilori une partie au détriment d'une autre, mais juste de prendre la mesure des choses. Car l'erreur est humaine, mais l'on se doit bien de se poser les questions qu'il faut. Les raccourcis voudraient que l'on tende vers les jugements de valeur. C'est trop facile et contre productif dans ce cas d'espèce. En revanche, la raison voudrait que l'on se défasse de la précipitation, en optant pour les jugements des faits. Cela reviendrait à dire que la commission qui arbitra quoi, ne sera pas dépasser par les événements. Et quand il est question de sévir, elle doit y aller sans état d'âme. De la même manière, comme dans tous les domaines, les rappels à l'ordre et la formation continue doivent demeurer de mises. L'obligation est donc de scruter l'horizon, en espérant que l'avenir nous réservera des jours sportifs meilleurs. Heureusement, le football ce n'est pas tout dans la vie et l'année 2016 sera remplie d'événements, nous les espérons meilleurs, il est grand temps d'y croire et tenter de ramener un titre ou une médaille dans les prochaines compétitions, à commencer par le CHAN où nous souhaitons toute la réussite à notre équipe nationale.


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