Face à la perpétuelle mouvance qui caractérise le marché de travail, la promotion de l'emploi au Maroc fut le mot d'ordre de l'année 2015 marquée par de multiples mesures destinées à l'amélioration de l'employabilité et la valorisation de l'auto-emploi, avec pour principaux enjeux le respect des spécificités territoriales et la consécration du principe de l'égalité des chances. Si entre 2000 et 2014, le marché du travail a connu, d'après le Haut-commissariat au Plan, "une disparité de la répartition spatiale et sectorielle" au niveau de l'emploi, le taux de chômage s'est établi, d'après la même source, au 3ème trimestre de l'année 2015, à 15,1 pc en milieu urbain, contre 14,5 pc un an auparavant et à 4,3 pc à 4,1 pc en milieu rural. Le chômage demeure tout de même élevé parmi les diplômés et les jeunes. Néanmoins, il y a lieu de rappeler que l'année 2015, qui s'apprête à toucher à sa fin, a connu la mise en œuvre de l'Indemnité pour Perte d'Emploi. Selon le ministère de l'Emploi et des Affaires sociales, 6.984 demandes ont été traitées et liquidées, à fin octobre, ce qui représente 42,71 pc du total des demandes formulées, avec un montant de près de plus de 98 millions de dirhams sur 6 mois. De même, l'année 2015 a été marquée par l'approbation de la Stratégie nationale pour l'Emploi, dont la mise en œuvre implique la collaboration étroite du monde de l'entreprise, du monde du travail et de l'administration aux niveaux national, régional et local. L'objectif commun étant de promouvoir l'emploi et prôner les valeurs de la transparence et de l'égalité des chances. "La question de l'amélioration de l'employabilité des chercheurs d'emploi, notamment les jeunes, nous interpelle d'une manière particulière", a relevé Anas Doukkali, Directeur Général de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), institution qui a pour mission de "contribuer à l'organisation et à la mise en œuvre des programmes de promotion de l'emploi qualifié décidés par les pouvoirs publics". Evoquant le plan de développement de l'ANAPEC à l'horizon 2020, dont les grandes lignes ont été récemment dévoilées, M. Doukkali a relevé que cette feuille de route "vient avec une vision nouvelle et ambitieuse ayant comme objectifs l'extension du réseau des agences pour couvrir toutes les régions et toutes les provinces et l'élargissement des services de l'agence à d'autres catégories de bénéficiaires". Ainsi, l'Agence prévoit l'extension de sa couverture territoriale aux centres urbains de plus de 20.000 habitants, la création des agences mobiles pour rapprocher l'emploi du monde rural, dans l'objectif de réduire les disparités territoriales en matière d'emploi et le développement du dispositif "Cross canal" pour servir plus de bénéficiaires, notamment à distance, en plus de l'ouverture d'une quarantaine d'espaces-emploi dans les universités et les collectivités locales. Programme ‘‘TAETTIR'' Faisant constat qu'une grande partie des difficultés que rencontrent aujourd'hui les chercheurs d'emploi revient à des lacunes liées aux aptitudes comportementales et du savoir-être, ou "soft-skills et life-skills", M. Doukkali a fait savoir qu'un programme baptisé "TAETTIR" a pu voir le jour en novembre dernier, en vue d'améliorer l'employabilité de 25.000 licenciés à l'horizon 2018. Ce dispositif se propose, selon le DG, de fournir des formations techniques et en "soft-skills" qui prennent en compte les exigences du marché du travail au profit des licenciés. "Le rôle de l'ANAPEC dans ce programme est de fournir les résultats de l'étude de veille prospective sur l'emploi qui se fait chaque année et communiquer autour de ce programme aux personnes inscrites dans la base de données de l'Agence", a-t-il expliqué. S'agissant des actions spécifiques destinées aux chômeurs non diplômés et dont le niveau scolaire est relativement bas, M. Doukkali a annoncé qu'une série d'actions seront entreprises par l'ANAPEC pour favoriser l'égalité des chances et offrir des prestations de qualité à toutes les catégories de chercheurs d'emploi. D'après les différentes études et opérations de profilage menées par l'Agence afin de cibler cette population, M. Doukkali a fait savoir que l'ANAPEC compte mettre en œuvre, d'une manière progressive, des offres de services portant sur l'intermédiation, l'appui à l'auto-emploi et la formation qualifiante. De surcroît, l'agence mettra en place une prestation d'évaluation en milieu de travail et va assurer l'orientation vers des dispositifs d'évaluation des compétences pour valoriser les acquis de l'expérience de cette catégorie, tout en concluant des partenariats permettant d'informer et d'orienter les non diplômés vers les structures offrant des formations sur les savoirs de base, ou permettant d'acquérir des compétences relatives à des emplois-métiers, notamment par apprentissage, a-t-il souligné. Et d'ajouter que pour les non-diplômés qui ont des prédispositions entrepreneuriales, l'agence les orientera vers l'auto-emploi en informant sur les différents dispositifs d'accompagnement et de financement déjà mis en place telle que l'INDH (Initiative nationale pour le développement humain). En ce qui concerne les secteurs émergents, en particulier l'aéronautique, l'automobile, l'électronique et l'offshoring, M. Doukkali, a rappelé que l'ANAPEC a développé un dispositif d'appui à ces secteurs adaptée aux besoins des entreprises, outre des programmes sectoriels en partenariat avec des fédérations professionnels pour assurer un accompagnement sur mesure pour certains secteurs, comme le programme "Call Académie" pour le secteur de l'offshoring et les métiers de relation client, le programme "Aeropro" pour l'aéronautique et "Akadimyat Attadriss" pour l'enseignement privé.