Les usagers du centre ville de Casablanca ne savent plus à quel saint se vouer. Ces derniers subissent quotidiennement de monstres embouteillages qui, selon eux, sont à l'origine de pléthores de feux rouges, de certains travaux de réhabilitation, mais, également, des attitudes de certains conducteurs. 8 heures passé de 15 mn, nous sommes au boulevard Zerktouni. Ici, dans tous les sens, une file de véhicules, toutes marques confondues et à perte de vue, un désordre des taxis rouges et blancs campent le décor. En attente de la fluidité de la circulation, cette quadragénaire, préférant garder l'anonymat, était au volant de son 4X4, l'air désespéré, les yeux rivés vers l'avant. Interpellée sur le sujet, elle fustige: "Avec la facilité de l'accès au crédit, les véhicules augmentent d'année en année. Aujourd'hui, n'importe quel salarié peut être véhiculé". A en croire cette commerciale, les policiers ne sont pas en nombre suffisant, au niveau des boulevards, pour organiser la circulation. Et les routes sont devenues très étroites avec l'implantation du tramway. Quant à l'étudiante en licence en science-éco, ce phénomène découle de la concentration des infrastructures et travaux de réhabilitation effectués pendant la journée dans la ville, des systèmes des ronds points, de la pluralité et durée des feux rouges et du mauvais comportement de certains chauffeurs de taxi qui stationnent n' importe où, n'importe comment, qui ne pensent qu'à se remplir les poches. Yasmine Chachi affirme que tout Casa est toujours stressé, en retard, rançonnée par le prix exorbitant des taxis. Embouchant la même trompette, Asma Daoudi atteste : "C'est aussi dû à l'exode rural. Les gens doivent changer leur mentalité. Aujourd'hui, le tramway est emprunté par une minorité de la population. Alors que l'État a réalisé ce projet dans le but de régler définitivement cet équation du trafic". Plus loin, au Boulevard Hassane II, l'ingénieur en informatique Celouadi, 27 ans, estime que les embouteillages sont insupportables. Et restent un gaspillage de temps, d'efforts et de carburant causé par l'état de la ville et les horaires de pointe des travailleurs. "Au préalable, le gouvernement devait faire une étude afin de prendre en considération le nombre important de la population. Les boulevards ne sont pas conçus d'une manière à éviter ce problème. Et tout le monde veut sortir et arriver à la même heure", explique-il. Pour lui, malgré les efforts considérables de l'État avec le tramway, qui a néanmoins amélioré la fluidité entre les lignes, les difficultés demeurent. Pour cause, il souhaite que cette préoccupation fasse partie des futurs projets des autorités marocaines. Le propos est similaire chez l'agent commercial, Betar Mouhamed, selon lequel la population de Casa est d'environ cinq millions d'habitants, avec plus d'un millions de véhicules. De son avis, l'Etat doit prendre des mesures en imposant d'autre stratégies que le tramway, tels que les bicyclettes, entre autres, qui, pour lui, sont des moyens de transport efficaces et écologiques. Car, argumente ce jeune de 27 ans : " La plupart des véhicules qui circulent au Maroc sont très anciens (20 ans). Ils sont, certes, plus économiques en terme de carburant, mais polluent l'atmosphère, détruisent la couche d'ozone et créent des accidents". Son avis est partagé par l'un des chefs de place de la ligne 23 du Boulevard FAR, qui indique: " De 8 heures à 9 heures et de 17 heures à 20 heures, circuler en bus ou rejoindre le domicile relève du véritable parcours du combattant".