La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a pris en 2015 des mesures disciplinaires (avertissement, blâme, exclusion définitive du service, entre autres) à l'encontre de 10 de ses fonctionnaires suite à des plaintes d'usage de la violence, a indiqué, lundi à Marrakech, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, M. Cherki Drais. Intervenant à la séance d'ouverture des travaux d'un atelier régional sur la mise en œuvre de la convention contre la torture, organisé durant deux jours par l'Initiative internationale pour la lutte contre la torture (CTI) et le prestigieux think tank britannique Wilton Park, M. Drais a fait savoir que 27 cas sont actuellement entre les mains de la justice, dont le dossier des agents de police exerçant à Casablanca exclus de leurs fonctions, jusqu'à ce que jugement soit rendu, suite à leur poursuite pour avoir brutalisé un individu lors de sa garde à vue. Les mesures disciplinaires prises ont concerné également 4 éléments des forces auxiliaires et 21 autres cas déférés devant la justice, a-t-il affirmé, relevant que d'autres mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre de 04, alors que les dossiers de 112 ont été traduits devant la justice entre 2012 et 2015, tandis que 151 auxiliaires d'autorité ont été déférés devant la justice pour usage de la violence, de la violence verbale, et pour intrusion illégale dans les demeures d'autrui. Le responsable a souligné que ces mesures disciplinaires visent à instaurer un concept sécuritaire basé sur la protection de la sécurité et des droits de l'Homme qui sont des concepts inséparables des politiques et des objectifs sociaux des organes sécuritaires, le but étant d'établir de nouvelles relations entre l'autorité et les citoyens, en adaptation avec le respect des droits de l'Homme. Dans le cadre de la gouvernance sécuritaire, a ajouté le ministre, le ministère œuvre à hisser le niveau de ses ressources humaines, le développement et la modernisation de ses structures, de même qu'il œuvre à la réalisation de plusieurs projets entrant dans le cadre de la prévention contre la torture et la violence à travers l'adoption d'une politique de formation, de sensibilisation et de communication au profit de ses fonctionnaires. Dans ce cadre, il a fait savoir que l'année dernière, dans le cadre d'un accord de partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), il a été procédé à la mise en œuvre d'un programme de formation ciblant les cadres de l'Institut royal de police et les responsables sécuritaires dans trois régions du Royaume, ajoutant que ce programme a bénéficié à plus de 600 agents de sécurité. M. Drais a relevé que certains droits de l'homme comme la prévention de la torture sont des droits absolus qu'on ne peut justifier, et aucun pays du monde ne prétend parvenir à la perfection dans le domaine des droits de l'homme et la prévention contre la torture en particulier. Chaque pays a le droit d'établir sa politique dans le domaine des droits de l'Homme selon ses spécificités politiques, culturelles, historiques et il n'existe pas de modes standards pour les pays pour traiter les problèmes des droits de l'Homme, a-t-il ajouté. Le ministre délégué a réitéré à cet égard l'engagement du Maroc et son adhésion totale dans le système des droits de l'Homme et sa volonté de jouer son rôle dans le renforcement et la mise en œuvre de ses mécanismes à travers l'application de ses engagements de façon rigoureuse et stricte. L'organisation de cette rencontre constitue une preuve concrète de l'ouverture du Royaume sur les valeurs humaines universelles et sa volonté de poursuivre la diffusion de la culture des droits de l'Homme et la consolidation du dynamisme des réformes et des chantiers initiés, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a-t-il dit. Organisé les 14 et 15 décembre, cet évènement sur la prévention de la torture entre dans le cadre de l'initiative internationale pour la lutte contre la torture (CTI). L'initiative internationale CTI a été lancée à Genève en mars 2014 par un groupe transrégional composé du Maroc, du Danemark, du Chili, de l'Indonésie et du Ghana. Elle vise à mobiliser les efforts pour parvenir, à l'horizon de 2024, à la ratification universelle de la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants. Cette initiative intergouvernementale vise également à promouvoir la mise en œuvre des dispositions de cet instrument international, à travers l'encouragement de la coopération internationale et régionale et le renforcement des capacités dans ce domaine.