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La destinée de l'art : La grande utopie
Publié dans L'opinion le 07 - 12 - 2015

Il est vrai que les idées nouvelles du XXème siècle étaient préparées au siècle précédent, mais dans cette évolution, il y a une rupture inaperçue en cette époque tourmentée par les agissements extérieurs. Dans la continuité d'un siècle à l'autre, il y a la discontinuité dans les destinées et les objectifs. De ce fait, on peut dire que l'Arts and Crafts et l'Art nouveau appartiennent au XIXème siècle, que l'Art déco pivote entre les deux siècles et enfin que le Werkbund et le Bauhaus appartiennent pleinement au XXème siècle.
Une vision tourmentée
L'Arts and Crafts et l'Art nouveau sont restés attachés à la vision classique et à ses valeurs, confrontés en même temps aux grandes innovations de l'industrie. Mal à l'aise, encore inadaptée aux audaces des inventeurs et au machinisme, la société du XIXème siècle restait troublée dans ses choix et dans son mode de vie, mêlant le traditionnel, l'exotique et les nouveautés dans un éclectisme étouffant, sans pouvoir trouver son identité et ses élans dans cet amalgame surtout à la fin du siècle. Ainsi, voit-on la confrontation entre les décadentistes et les fonctionnalistes.
L'Art déco voulait arborer un visage nouveau, face à la concurrence allemande. Se basant sur la décoration et les arts mineurs il se maintenait dans un retour à l'ordre classique, tout en se penchant sur la modernité dont laquelle il n'a conçu que l'artificiel et le composite.
Le Werkbund, par contre appartient au XXème siècle, à cette effervescence de l'art et de la technique, voulant créer un équilibre conforme à son époque.
Le Werkbund
Optant pour une intégration dans la vie industrielle, les architectes, les designers et les artistes, et parmi eux, ceux du Werkbund, se sont orientés vers la synthèse des activités qui concernent l'architecture et les produits de design vers la conception de la notion d'équipe, selon une formulation moderne. En unissant les efforts et les tempéraments, dans une dynamique de groupe les promoteurs de Werkbund, ont pu unir les activités et les projets, non selon une hiérarchie classique, mais selon une égalité moderne.
Grâce à cette association, la synthèse des arts fut orientée au service de la vie industrielle. Développer cette synthèse, en créant un mode de vie propre à la vie industrielle tout en valorisant toutes les activités humaines qui œuvrent pour l'avenir sera effectué par le Bauhaus.
Les promoteurs de cette école allemande ont rêvé d'un monde utopique basé sur l'équilibre entre l'art l'artisanat et l'industrie. Sous le poids terrible des agitations politiques et sociales du moment, les concepteurs russes comme les Allemands, rêvent de ce monde ; ils rêvent surtout d'un monde constructiviste au service de la révolution prolétarienne. En embrassant l'idéologie l'art perd ainsi, son autonomie.
Tout comme les Russes, les concepteurs américains ont rêvé d'un monde dynamique, aérodynamique même, mais au service d'une idéologie tout à fait différente, antagonique même, malgré le rétablissement du Bauhaus, en Amérique.
Un monde à refaire
L'art entre les deux guerres, et même au-delà, jusqu'aux années 1950, que se soit en Europe ou aux Etats-Unis est caractérisé par son délire. Dada, surréalisme abstraction lyrique et expressionnisme abstrait, tous ces mouvements artistiques ont été agités par les passions du monde intérieur, par une révolte culturelle contre les conflits armés et l'absurdité de la guerre. Pour les artistes européens, le monde est à refaire avec une nouvelle vision de nouvelles valeurs et une nouvelle esthétique. Un art tendu de plus en plus vers l'expression du nihilisme, du monde intérieur, de l'automatisme et du lyrisme abstrait. Pour les Américains qui viennent de découvrir l'art européen avec ses novateurs, il s'agit de faire « n'importe quoi » mais chercher surtout un art américain fait par des artistes américains.
Entre les deux guerres aussi et même au-delà, l'architecture et le design vivent eux aussi leur mutation. Pour les architectes et les designers européens il s'agit aussi d'un monde à refaire, puisque la Première Guerre a détruit des villes et n'a laissé que des décombres. Tout un programme et tant de travaux d'urbanisme et d'architecture attendent les commanditaires.Pour ce monde à refaire, il s'agit pour l'architecte et le designer de trouver le cadre convenable. Les promoteurs français, avec l'Art déco sont restés très attachés aux traditions, tout en se penchant sur la modernité. Ils sont restés, en outre, superficiels, sans grande théorie, axés surtout sur un style de vie de la haute classe voulant éluder les misères de la guerre.
Une nouvelle esthétique s'articule, depuis le début du XXème siècle, dans l'Art nouveau lui-même, voulant épurer les formes. Né à la même année que le cubisme et engendré par l'Art nouveau, le Werkbund allemand s'est orienté dès 1907, non seulement vers l'épuration des formes et des volumes mais aussi vers la fondation de l'esthétique fonctionnelle. Cette esthétique sera développée par le Bauhaus.
Le point commun entre les concepteurs de l'architecture et du design, qu'ils soient fonctionnalistes allemands, constructivistes russes ou « aérodynamiques » américains, que nous allons étudier prochainement, est le rêve. La grande utopie. Un monde idéal pour une société idéale. Ne s'agit-il pas ici, également, d'une sublimation de cette angoisse métaphysique qui agite tout le XXème siècle ?!


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