Fidèle à sa mission culturelle dynamique, l'Association Nationale des Arts Plastiques organise jusqu'au 30 novembre courant la quatrième édition du Salon National d'Art Contemporain au Forum de la Culture (ex cathédrale sacré cœur), et ce en partenariat avec l'Ambassade de l'Espagne au Maroc, et avec le soutien du Ministère de la Culture et sous l'égide de la Wilaya du Grand Casablanca, du Conseil de la Ville, du Conseil de la Préfecture et de la Région de Casablanca-Settat. Placée sous le signe « L'Art de vivre ensemble », cette manifestation est marquée par un programme éclectique regroupant toutes les formes d'art contemporain (peinture, photographie, tableau -performance) ainsi que tous les styles et les techniques de la figuration à l'art conceptuel en passant par l'abstraction, l'art brut, l'expressionnisme le fantastique et l'insolite. Sur fond de jouissance et de satisfaction des organisateurs et des artistes, toutes générations et tendances confondues) des résultats affichés et de large rayonnement auprès du grand public, la cérémonie d'ouverture a été rehaussée par la présence effective de plusieurs responsables, passionnés d'art et acteurs socio culturels en l'occurrence Abderrahmane Youssefi( ancien premier ministre), Abdelwahab Doukkali et Mohamed Maradji. Malheureusement, cette manifestation artistique de grande ampleur n'a pas été assurée par un grand soutien conventionnel des responsables concernés ainsi que par la présence des acteurs concernés en l'occurrence les responsables du Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain et la direction des arts ministérielle. En dépit de toutes les contraintes d'ordre matériel, elle a été ponctuée par la participation de 50 artistes marocains et 10 artistes espagnoles en tant qu'invités d'honneur tels que Ana María Akdime Garzón, Carla Querejeta Roca, Cristina Almodóvar Francés, Damian Flores, Elena Martízaro, Joan Cursach, Maria JoséCumbreras, Paco Díaz et David Minguillon. L'idée principale de ce salon national, premier dans son genre au Maroc, précise Abdellatif Zine, président du Salon et président de l'Association Nationale des Arts Plastiques, est venue pour contribuer au développement des arts, en cultivant l'œil du public et en donnant la visibilité à un maximum d'artistes de qualité, dans différents styles et sur différents supports... Dans une ambiance accueillante, cet événement de grande ampleur au Maroc a accordé une priorité au dialogue des artistes plasticiens de talent, toute tendance artistique confondue : Par rapport à la figuration , les artistes exposants ( Ajnakane Mohammed, Atlass Aloui Hassan, Arjdal Rachid, Arzima Abdelhak, Bakkari Mohamed, Bakkour Mohamed, Bouidi Ahmed, Boumaza Noureddne, Charif M'Hammed, El Bouhtouri Abdelkabir, El Hannaoui Abderrahman, Feras Hakim, Guessous Fouzia, Iraki Leila, Abdelfattah Karmane, Lahrech Noureddine, Lahcini Said, Mustapha Mazri, Messek Said, Nait Addi Abdellatif, Qodaid Said, Rhorbal Abdelkader, Riad Ouafa, Abdelhak Salim, Sanoussi Mohamed, Warrak Mostafa, Zine Abdellatif, Zizi Rachid, Zouitina Abdelmajid) ont su développer un réalisme expressif qui se matérialise en un monde de formes et de couleurs. Ils sont doués d'une vision profonde et méticuleuse, allégorie du voyage libérateur pour le conscient. Un acte qui fusionne iconographiquement des impressions intérieures et extérieures, volontaires et intuitives, éveillées et endormies, il convient d'écouter la peinture dans sa fascination impulsive et son autonomie expressive : chaque tableau clame, exige et émet une énergie créatrice. Quant aux artistes expressionnistes ( Abaoubida Mohamed, , Afezyoum Saïd, Khamlichi Hiba, Khamlichi Ghita, Rim Laabi,), ils manient en même temps le dessin et la peinture, en arrivant à un phénomène visuel particulier. Les tailles polychromes de l'œuvre sont organiques et consistantes permettant d'entrevoir ce qui est aujourd'hui en peinture, sa dernière métamorphose. Pour leur « fixation » sur l'expression, ils se trouvent en bonne compagnie, partageant cette affinité avec les artistes éminents de l'art moderne. Un langage pour traiter avec l'œil et l›esprit, une grammaire du trait, l'essence du motif : éléments susceptibles de s›appliquer au langage plastique de ces artistes, en leur rigueur, leur diversification, leur fluidité. Ils croient et font croire en la puissance et la richesse infinie de la nouvelle figuration. Les artistes calligraphes ( Amzil Mohamed, Aroub Khalid, Bahmane Hassan, Bouhayate Khalid, Haydar Mohammed El Mahdi, Haraoui Abdelfettah, Kamal Abdelkader, Mahi Chafik Idrissi,Mohamed Mountassir, Smili Karim, ) abordent la lettre avec une main de virtuose, en mettant en toile le premier jet de la création. Ils considèrent l'acte pictural comme une forme de communication graphique, complète, capable de tous les effets et de toutes les expressions. Plus encore, le jet abstrait spontané impose son intensité par son rythme et l'opacité de son rendu, pour inscrire et construire ses formes. Bien que l›œil entraîné capte la force et la sûreté du trait sous la substance et les accords de la couleur, la peinture abstractive affirme sa singularité par sa densité et la texture de la matière. Le salon nous a offert également l'occasion pour apprécier quelques facettes de l'art naïf à travers les œuvres des artistes oniristes exposants ( Al Harah Toufa, , El Harti Mustapha, Zizi Hafida et El Aabidi Laaziza). Ils expriment le fruit de leur imagination à travers une peinture étrange qui donne naissance à des créatures fantastiques voire merveilleuses. En recherche permanente de créations originales où le sujet hybride est toujours mis en scène, ces artistes ont le don de nous émerveiller et de nous surprendre. Depuis plusieurs années, ils font partager leurs œuvres au public à travers des expositions et ont déjà obtenu de nombreux prix récompensant leur talent. Dans les registres photographiques ( El Himer Mourad et Hadimi Youssef), ce n'est plus le sujet qui gouverne l'image, mais plutôt l'organisation des masses et des lignes de construction à partir d'un point de vue plastique. Les artistes illustrent des moments bien précis qui resteront à jamais gravées dans les mémoires collectives. A l'image d'une penture, la photographie devient un acte interprétatif. Plus fondamentalement, c'est la façon dont les photographes représente un sujet et notamment la place qu'il adopte face au motif qui est en question. Que reste-t-il du document ? Une œuvre, sans aucun doute.