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12ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira / Des artistes qui normalisent entre eux par l'art, contre la « normalisation » avec l'injustice et la haine...
Publié dans L'opinion le 19 - 11 - 2015

A l'Ouest de l'espace méditerranéen, au Maroc et plus précisément à Essaouira, contre les dérapages et les injustices à l'Est , et plus précisément par refus de ce qui se passe à Jérusalem, la réponse ne s'est pas fait attendre : Marocains, musulmans et juifs, originaires d'Essaouira ou venant d'autres régions du pays ou du monde, ont protesté par le chant, la musique et le dialogue durant la 12ème édition du festival des Andalousies Atlantiques, organisée par l'Association Essaouira Mogador, du 29 au 31 octobre 2015, avec la collaboration de la Fondation des Trois Cultures, ainsi que d'autres partenaires locaux, entre autres la Province d'Essaouira, la Municipalité et la Délégation de la Culture.
Contre toute « normalisation » envers les pratiquants de l'apartheid en Palestine, mais cependant en se serrant dans les bras, artistes, penseurs, poètes et public de diverses religions et cultures -musulmans et juifs, arabes et amazighs- ont choisi la sagesse de se référer à cette mémoire commune, pour chanter la paix et l'amour partagés au Maroc depuis bien des siècles, voire des milliers d'années. Et sans se fixer sur la tristesse morbide des autres drames et injustices à travers le monde, ces passionnés ont occupé les mêmes espaces avec la population souirie, pour savourer l'art et la culture comme dernier et ultime remède contre la laideur « humaine » et le sous-développement de la pensée.
Lors de ce festival à Mogador, sur la grande scène à la Salle Omnisports, la musique andalouse, par le cachet marocain ou le style flamenco ou les mélodies anciennes partagées entre les artistes locaux, fit marquer un réveil authentique et ancestral de la cité.
Cela fut enfaisant rythmer le chant de la même poésie d'il y'a des siècles, sans laisser de doute ou de place à l'hésitation, enessuyant simplement toutesformules écrites par l'encre des ignorants qui n'ont de « faible » que pour les discours de l'exclusion, la haine et la violence. Au fond de cette ambiance d'intimité, beaucoup d'anciens voisins Souiris -juifs et musulmans- se retrouvaient comme chaque année, avec les larmes aux yeux, et dénonçaient avec amour et humour l'absurdité de la haine et la violence qui tentent d'effacer cette mémoire de fraternité.
C'est sur fond de ces sentiments et cette rythmique qu'a dansé l'artiste Espagnole Anabel avec sa CompagniaDanza Flamenca, ou qu'ont chanté Zineb Afeilal ouNabyla Maan ou Sana Marahatiou AbderrahimSouiriavec l'orchestre de Chabab Al-andalous, ou qu'ont interprété des artistes Souiris les anciens chants de la mémoire : les frères Afriat et Jacob Tordjman, ainsi que AbdelhakLkaab, Rachid Ouchahd ou les frères Abdallaoui. Tous ces concerts authentiques se sont bien déroulés sous l'œil et l'oreille vigilent de Abdeslam Lkhalloufi en tant que Directeur artistique, assisté par Yacine Ben Ali chargé de la régie ; quant à la gestion globale de cette manifestation internationale elle fut bien gérée par un souffle de jeunes Souiris, ayant l'expérience d'autres éditions déjà, tel que Tarik Ottmaniqui en assurela Direction et KaoutarChakir, chargée de la communication et de la présentation du festival, assistés par le staff de Dar Souiri et d'autres jeunes associatifs et techniciens.
C'est dans ce cadre que l'artiste Marocain juif BenjaminBouzaglo a rappelé par ses chants à Dar Souiri les battements de son cœur pour son pays le Maroc et de ses messages pour la paix et le bonheur de tous ; c'est aussi pour les mêmes valeurs humaines de cette rencontre que le groupe de musiciens Souiris –juifs et musulmans- ont signé un spirituel moment de chant en hommage aux anciens et artistiques temps de Mogador l'Andalouse, où tout le monde vivait, produisait et créait en toute sérénité. Après minuit à Dar Souiri, c'est les zaouias d'Essaouira qui prennent la relève spirituelle par les invocations mystiques, sur le rythme des Aissawas ou du Samaa avec Lhaj Ahmed Marina et la jeunesse qui l'entoure. C'est cela la douce réaction envers ce qui se passe comme exclusion et haine dans l'autre côté de la méditerranée, ou comme négligence ou démagogie de politicards dans l'autre rive ou les autres continents, mais aussi à l'opposé de ceux qui prennent pour « fond de commerce » toute situation de tension pour propager encore plus leurs discours de mépris, de racisme et de violence. L'écran du festival n'a pas manqué de le formuler également par les messages du sublime et musical documentaire « Ya Lhmama » d'Amit Hai Cohen et NetaElkayam, ou par le langage de l'audacieux film « Aida » de Driss Mrini.
A cela s'est ajouté la franchise des débat à Dar Souiri, durant le forum du festival, où artistes, associatifs et chercheurs de diverses régions et continents, parlant toutes les langues du dialogue, de l'ouverture et de l'espoir pour un meilleur avenir, partageaient avec les passionnés visiteurs et participants les mêmes « appels à la résistance »par l'éveil des cœurs aux beautés humaines vécues et aux mêmes aspirations portées -avec nos différences-pour un meilleur monde à venir, où les droits de tous doivent être respectés et soutenus ; tout le monde en parlait avec intime conviction et avec l'espoir que l'année prochaine on parle de plus d'acquis pour ces droits, la paix le bonheur de tous.
Ainsi l'ambiance et l'esprit lucide de cette internationale rencontre humaines'est discrètement bien déchiffrée entre les lignes d'où ressort l'espoir d'une touriste qui a intervenu pour parler du devoir de s'accepter dans un même espace, à laquelle André Azoulay répondait que c'est dans ce sens –en retournant chez elle- qu'elle devra insister sur le devoir d'expliquer aussi aux siens le droit des Palestiniens à leur propre état en toute liberté.Pour le droit et la liberté de tous, de part et d'autre, pensée et musique, chant et échange entre les différences par des langues différentes, ainsi fut bien nuancée la beauté -mais aussi la difficulté- de se reconnaitre dans de mêmes valeurs humaines universelles, bien loin de la facilité de l'ignorance, des préjugés ou des « jugements » et reflexes ténébreux. Essaouira continue alors à résister par la culture et à dynamiser par l'art, face aux malheurs et décadences sociétales que les « mauvaises politiques » continuent à maintenir et à faire propager.


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