Triste nouvelle pour les fans du cinéma français avec la disparition à 89 ans de l'actrice Danièle Delorme. Elle fut une figure de proue pour ce cinéma qu'elle a servi avec son talent pendant les décennies 40, 50 et 60, dirigée par les plus prestigieux cinéastes français de l'époque. Retour sur une carrière discrète mais confirmée. Danièle Delorme, de son vrai nom Gabrielle Girard, est une actrice et productrice de cinéma française, née le 9 octobre 1926 à Levallois-Perret et morte le 17 octobre 2015 à Paris. Danièle Delorme est la fille du peintre et affichiste André Girard. Elle fait des études de piano pour devenir concertiste mais la guerre l'oblige à les interrompre. Pendant la période d'Occupation, sa mère est déportée et son père part pour le Royaume-Uni. Elle se réfugie à Cannes où elle suit les cours de théâtre de Jean Wall puis elle débute dans la compagnie théâtrale de Claude Dauphin. Marc Allégret l'engage dans trois films d'affilée : "Félicie Nanteuil" et "La belle aventure", tournés en 1942 et "Les petites du quai aux fleurs" en 1944. Après-guerre, elle se perfectionne avec Tania Balachova et René Simon. Son interprétation de "Gigi" d'après Colette en 1949 lui apporte la renommée et, sur cette lancée, elle tourne de nombreux films où sa grâce, sa pudeur et sa passion à fleur de peau dans des rôles d'héroïne fragile souvent marquée par le destin font impression. Dans les années 1950 et 1960, elle joue au théâtre les grands auteurs tels Ibsen, Jean Anouilh, Paul Claudel, Pirandello. Après un rôle à contre-emploi de femme machiavélique dans "Voici le temps des assassins" de Julien Duvivier, elle prend au début des années 60 quelque distance avec son métier d'actrice pour faire de la production. On la revoit dans les films d'Yves Robert dans les années 70 et elle incarne en 1980 pour la télévision Colette dans "La naissance du jour" de Jacques Demy. En 1982, elle crée la collection "Vidéo Témoins", biographies de personnalités contemporaines. Elle a été mariée à Daniel Gélin de 1945 à 1955, mariage dont est issu Xavier Gélin (1946-1999). Elle épouse ensuite Yves Robert en 1956 ; ils resteront ensemble jusqu'à la mort de celui-ci. Ils ont créé la maison de production "La Guéville", qui a notamment produit "La guerre des boutons" et "Alexandre le bienheureux". Danièle Delorme a été présidente de la commission d'avance sur recettes du Centre national de la cinématographie (CNC) en 1980 et 1981. Elle a aussi été présidente du jury de la Caméra d'or au Festival de Cannes 1988. La même année, elle fait partie de la commission des sages qui propose la création du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en remplacement de la Commission Nationale de la Communication et des Libertés (CNCL). Elle est nommée en 1984, par le président de la République François Mitterrand, membre du Conseil économique, social et environnemental où elle siège jusqu'en 1994. Elle y produit, en 1985, un rapport intitulé « La création française dans les programmes audiovisuels » et un autre, en 1991, « L'éveil artistique des jeunes en France et en Europe ». En janvier 2009, elle fut nommée "Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres"