Il culmine à une cinquantaine de mètre au dessus de cette colline surplombant Bab El Guissa à l'entrée nord de millénaire Médina de la capitale spirituelle du royaume... L'« Astre de Fès » constitue un authentique vestige médiéval du patrimoine historique national. Edifié du temps de la dynastie mérénide, l'Astre – mieux connu sous le vocable local de « Kawkab de Fès » – a pu résister aux affres du temps et de la nature... jusqu'à présenter les prémisses d'une dégradation fatale. Etayé un premier temps – à l'image de ses similaires d'ancienne Médina – le « Kawkab de Fès » peut désormais jouir d'une attention toute particulière. Ainsi de la louable attention de sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, lors de sa visite du 4 mars 2013, a insufflé un coup de fouet énergique à la restauration d'une vingtaine de monuments historiques. Une fois finalisés, les travaux de fortification et de mise à restauration effective, l'« Astre de Fès » se remettra sur « orbite » pour éclairer amateurs et initiés sur le rôle « astral » d'un borj qui défie tous les autres... Ce sera, très probablement, chose faite fin année 2015, tout comme les projets déjà achevés dont détails ci-dessous... - Pont Khrachfiyine (œuvre de l'Emir Zénète Dounas au Xème siècle au dessus de Oued Aljaouahir) ; - Pont Terrafine : même édificateur ; - Borj Sidi Bounafae (Saâdiens – XVIème siècle) ; - Borj Boutouil (Sultan Saâdien Ahmed Al Mansour XVIème siècle) - Borj Neffara (Sultan mérinide Abou Inan) ; - La Bibliothèque Quaraouiyin, Mausolée Sidi Hrazem, Murailles Bab Makina (XIVème et XIXème siècle), Murailles Jnan Drader, Foundouk Achich (Epoque saâdienne) - Tannerie Ain Zliten, Tannerie Sidi Moussa et 1ère tranche de Dar Dbagh Chouara ; - Medersa Sbaiyine (1323 j.c) par le Sultan Abou El Hassan Al Marini ; - Medersa Seffarine (1276 j.c) par le Sultant Abou Youssef Yaâcoub. Il convient de préciser que deux des trois tanneries de la Médina sont opérationnelles, tout comme la tannerie chouara... Détail on ne peut plus significatif : durant les travaux de restauration des tanneries, les maâlems ont pu percevoir une indemnité mensuelle de 2500 dh, tout comme les apprentis dédommagés 2000 dh/mois. Telles reconnaissances – cash – s'avèrent des plus pertinentes eu égard au souci de sauvegarder le métier ancestral de la tannerie fassie qui sécurise l'emploi d'environ 800 tanneurs d'une part, ainsi qu'améliorer les conditions de travail de ces artisans et ; « last but not least », avantager les techniques non polluantes. On ne peut plus délicat, le traitement du bâti menaçant ruine... A cet égard, les interventions de l'Agence de Dédensification et de Réhabilitation de la Médina de Fès (A.D.E.R.), que mène le Directeur on ne peut plus scrupuleux Fouâd Serghini, ces interventions s'exercent sur un « tissu vivant » auprès des familles globalement pauvres affectés de problèmes d'ordre juridique et social. Ainsi, un millier d'opérations initiées se traduisent en « aides de confortation », interventions urgentes, et opérations de... démolitions... Globalement, et selon les mêmes sources, c'est une bagatelle de 615 millions de dirhams qui sont engloutis au titre du programme de restauration sur les 4 années 2013 – 2017. Dans le détail, sont concernés 27 monuments et sites historiques, environ de 4000 bâtisses menaçant ruine (dont 1729 du 1er degré) tout comme ponts, tanneries et autres médersas Made-in-Mérénides qui n'ont pas chômé entre 13 et 14 siècles. Tout un challenge pour les fassis du 21ème siècle.