Le Fatah et le Hamas ont appelé les Palestiniens à manifester en masse contre Israël et faire du vendredi en Cisjordanie et à Al Qods (Jérusalem-Est) à une nouvelle "journée de colère" dans les territoires occupés, après plus de trois semaines de violences entre les deux communautés. Une nouvelle agression a été signalée en début de journée par l'armée israélienne en Cisjordanie. Un Palestinien a blessé un soldat à l'arme blanche avant d'être blessé par balles par d'autres militaires. Une série de confrontations violentes entre manifestants palestiniens et forces israéliennes ont fait 50 morts parmi les manifestants palestiniens, et neuf morts côté israélien depuis le 1er octobre. Un Israélien et un Erythréen ont également été tués par les forces israéliennes après avoir été pris à tort pour des assaillants, alors que la multiplication des attaques au couteau, souvent le fait d'individus agissant de manière isolée, a créé un climat de psychose ces dernières semaines dans l'Etat hébreu. Au centre de la révolte, l'empiètement d'Israël sur le complexe de la mosquée Al Aqsa, dans la vieille ville Al Qods (Jérusalem-Est) le troisième lieu saint de l'islam. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu prétexte maintenir l'actuel statu quo qui permet aux juifs de se rendre sur l'esplanade des Mosquées mais leur interdit d'y prier. Lors des précédents "jours de colère", les autorités israéliennes avaient restreint l'accès à Al Aqsa aux hommes palestiniens de plus de 40 ans,. Jeudi, à l'issue d'un entretien de quatre heures à Berlin avec Benjamin Netanyahu, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit prudemment optimiste sur un apaisement des tensions. John Kerry est attendu samedi à Amman où il doit voir le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie, qui est le gardien des sanctuaires musulmans de Jérusalem. Pas de restriction d'âge à la prière du vendredi Israël a annoncé vendredi que l'accès des fidèles à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem pour la grande prière hebdomadaire serait illimité, sans restriction d'âge, pour la première fois depuis des semaines. Cette décision annoncée par la police israélienne est prise en plein effort diplomatique pour apaiser les vives tensions entre Israéliens et Palestiniens. L'accès et le contrôle de l'esplanade des Mosquées sont au coeur de cet effort. Au cours des semaines passées, Israël a interdit l'accès de l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, aux musulmans les plus jeunes - de moins de 50 ans par exemple - pour réduire le risque de violences. L'esplanade des Mosquées est située à Jérusalem-Est, partie orientale de Jérusalem annexée et occupée par Israël. Dans un héritage de l'histoire, elle est administrée par une fondation islamique sous l'égide de la Jordanie. Mais Israël en contrôle les accès. Le site est révéré également par les juifs comme l'emplacement de leur ancien temple. Il est régi par des règles non-écrites (le "statu quo"). Les juifs ont l'autorisation d'y accéder à certaines heures, mais y ont l'interdiction de prier. Les musulmans peuvent aller y prier à toute heure, mais sont régulièrement soumis aux restrictions d'âge imposées par Israël. La suspicion qu'Israël cherche à modifier ces règles, voire à diviser l'esplanade, ainsi que les restrictions imposées à son accès passent pour un élément déclencheur primordial de la vague de violences à laquelle sont en proie Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël depuis le 1er octobre et qui fait craindre une nouvelle intifada.