C'est un moment délicat pour la légalité internationale avec l'intention du gouvernement de Suède de reconnaître la république fantomatique "RASD". Une attitude tout aussi inconsidérée qu'incompréhensible de la part d'un pays qui prônait officiellement, pendant des décennies, la neutralité dans l'affaire du Sahara. La Suède, faut-il le rappeler, bien qu'acquise dans les coulisses aux thèses du polisario, s'est jusqu'ici declaré soutenir les efforts des Nations Unies visant une solution politique juste et durable acceptée par toutes les parties. Son intention de reconnaître aujourd'hui l'entité fantoche, en violation des fondamentaux du droit international, rompt brutalement avec sa position officielle jusqu'ici en vigueur. C'est une volte-face où les relations séculaires entre Stockholm et Rabat risquent d'être sacrifiées sur l'autel de considérations politiciennes tout aussi inopportunes qu'improductives. Une riposte diplomatique marocaine inclusive et déterminée s'impose donc en vue de ramener la Suède à de meilleurs sentiments et, surtout, pour éviter tout effet d'entraînement. L'heure est suffisamment grave et appelle d'urgence au renforcement du front intérieur et au resserrement des rangs pour barrer la route devant les manœuvres insidieuses des ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc. La réunion tenue lundi, sur instructions de la plus haute autorité du Royaume, entre le chef de l'Exécutif et les partis de la majorité et de l'opposition, puis avec les syndicats, est à inscrire dans le souci de faire bloc pour préparer la riposte qui s'impose. Aux décideurs et à toutes les forces vives du pays de mettre de côté leurs divergences politiques et de s'impliquer réellement dans une approche unitaire pour que la riposte soit à la hauteur du défi qui se dresse au pays. Fidèle au consensus national qui a toujours animé ses différentes composantes autour de sa cause nationale première, le Maroc ne peut que continuer à se dresser, unanime, à toute atteinte à sa souveraineté nationale sur ses provinces du Sud. C'est de façon volontariste et souveraine qu'il a présenté sa proposition consistant à accorder une autonomie élargie à ces provinces et c'est par la même volonté qu'il demeure attaché à son initiative considérée par la communauté internationale comme réaliste, sérieuse, juste et crédible, et qui doit servir de base à tout processus de négociations objectives, positives et constructives.